Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Vendredi 11 novembre
1 - Comment l'Église catholique pourrait-elle faire évoluer son enseignement sur la contraception artificielle ?
2 - Dialogue islam-chrétien : la dynamique papale fait défaut en Asie
3 - Bahreïn : un geste humanitaire envers un détenu après la visite du pape
4 - Le dispensaire mobile est de retour sur la place Saint-Pierre
5 - Un procès de reconnaissance de martyre envisagée pour une religieuse italienne assassinée au Mozambique
1L'Église pourrait-elle faire évoluer son enseignement sur la contraception artificielle ?
Alors que les rumeurs se multiplient sur le fait que le pape François envisage un nouveau document susceptible d'assouplir l'interdiction de la contraception artificielle par l'Église – marquant ainsi une potentielle rupture avec l’encyclique Humanae Vitae de Paul VI, qu’il a pourtant béatifié et canonisé –, le correspondant de The Tablet à Rome a rencontré le principal conseiller du pape en la matière, Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie. Ce cofondateur de la Communauté Sant’Egidio part de la conviction passionnée qu'être "pro-vie" ne se limite pas à réaffirmer l'opposition traditionnelle de l'Église à l'avortement et à la contraception, mais qu’il faut promouvoir une vision plus large et plus riche de ce que signifie le fait de chérir la vie. "Aujourd'hui, ce qui est toujours important pour nous, c'est d'être vraiment pro-vie d'une manière efficace et en aucun cas idéologique", confie l'archevêque italien de 77 ans. Il estime que les menaces à la vie comprennent la guerre, la faim, la pauvreté, la chute du taux de natalité, les adolescents qui se suicident, ou encore les personnes âgées que l'on rejette.
L’économie est aussi un enjeu touchant à la question de la vie, car la misère tue. “Deux millions d'enfants meurent de malnutrition chaque année”, rappelle Mgr Paglia. C’est pourquoi l’économiste Mariana Mazzucato a été nommée à l’Académie, en raison de son expertise dans son domaine de recherche, même si ses positions pro-choix sur la question de l’IVG entrent en contradiction avec l’enseignement de l’Église. Tout au long de son pontificat, le pape François a insisté sur le fait que l'abolition de la peine de mort, la protection des migrants, la protection de l'environnement et la lutte contre l'injustice économique font partie d'un ensemble de préoccupations liées à la vie, et que l’Église ne peut donc pas se focaliser exclusivement sur l’avortement. Concernant Humanae Vitae, Paul VI a averti que l'utilisation généralisée des contraceptifs entraînerait un déclin des normes morales et une diminution du respect pour les femmes. Mgr Paglia considère qu'il faut mettre l'accent sur l'élément prophétique de l'encyclique, que l'on constate dans la chute des taux de natalité en Occident. Mais il précise que le refus de la contraception ne peut pas tenir lieu de seule doctrine : par exemple, la promotion de la “paternité responsable” est un axe insuffisamment exploré. Le dialogue théologique doit en tout cas se poursuivre pour permettre de développer une pensée catholique compréhensible dans un monde qui affronte de nombreux bouleversements. “Un tout nouveau chapitre sur l'éthique de la vie pourrait être en train d'émerger”, écrit le correspondant du journal britannique.
2Dialogue islam-chrétien : la dynamique fait défaut en Asie
“L’intérêt du Pape à construire des ponts avec les musulmans se reflète à peine dans l'Église en Asie, qui abrite plus de la moitié des musulmans du monde”, rapporte le journaliste d’UCAnews dans un article qui revient sur le “bilan impressionnant” du pape François en matière de dialogue islamo-chrétien. Ainsi, la dernière initiative du pontife argentin a eu lieu à Bahreïn, où le pape de bientôt 86 ans s’est adressé à plus de 200 chefs religieux des différentes parties du monde et au Conseil des sages musulmans, présidé par le Grand Imam d’Al-Azhar, Ahmed el-Tayeb. Quelques semaines plus tôt, le pape avait adressé un message de paix à l’Asie centrale à majorité musulmane, lors d’un congrès interreligieux au Kazakhstan.
Mais cette ambition papale pour tisser des liens étroits avec le monde musulman ne trouve que peu d’écho en Asie. Des nations comme l'Inde, le Pakistan, l'Indonésie et le Bangladesh représentent à elles seules 40% (800 millions) des deux milliards de musulmans du monde, souligne le journaliste qui note que les évêques asiatiques n’ont pas vraiment investi ce chantier du dialogue et de la rencontre avec ces communautés. “Si les efforts papaux doivent porter les fruits de la paix et de la coopération entre chrétiens et musulmans, l'Église en Asie doit accorder beaucoup plus d'attention à ses actions”, assure-t-il. Plus encore, ce dialogue avec l’islam semble négligé par les responsables de l’Église d’Asie quand les relations avec le bouddhisme ou l’hindouisme apparaissent davantage comme une priorité.
Comment cela s'explique-t-il ? L’une des raisons avancées est la perspective d'être “accusé de s'engager dans des œuvres caritatives pour convertir des musulmans pauvres en Asie, en particulier en Asie du Sud”. Un autre argument capable d’expliquer la timidité de l’épiscopat serait sa crainte de s’engager avec un islam qui le lierait à l’islam politique.
ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE…
Bahreïn : un geste humanitaire envers un détenu après la visite du pape
Après le récent voyage du pape au Bahreïn, la famille du militant chiite Mohammed Ramadhan a été autorisée, pour la première fois depuis des années, à avoir un contact physique avec lui lors d'une visite au prisonnier. Son cas avait été évoqué lors du voyage du pontife car sa condamnation à mort aurait été liée à des aveux extorqués sous la torture.
Le dispensaire mobile est de retour sur la place Saint-Pierre
Après deux ans de suspension à cause du Covid, et en vue de la Journée mondiale des pauvres de dimanche prochain, l'initiative de dispensaire mobile pour les personnes démunies qui gravitent dans la zone du Vatican a repris.
Un procès de reconnaissance de martyre envisagée pour une religieuse italienne assassinée au Mozambique
Décrite par beaucoup comme "une sainte", la sœur italienne Maria de Coppi, tuée lors d'une attaque terroriste contre la mission combonienne de Chipene (Mozambique) en septembre dernier, pourrait être reconnue comme martyre, estiment plusieurs responsables religieux de ce pays.