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Jeudi 10 novembre 2022
1 - Trois pontificats et Vatican II
2 - Le nouvel évêque auxiliaire de Donetsk privé de son territoire
3 - Le soutien du pape à Mgr Paglia
4 - La première phrase en cananéen retrouvée… sur un peigne à poux
5 - Rome va visiter les séminaristes espagnols
1Trois pontificats et Vatican II
Dans une réflexion publiée sur le site conservateur américain First Things, George Weigel, spécialiste reconnu de la papauté, revient sur la façon dont les papes Jean-Paul II, Benoît XVI et François ont intégré l’héritage du Concile Vatican II dans leurs pontificats respectifs. Il rappelle que dès le matin du 17 octobre 1978, en concélébrant la messe avec le Collège des cardinaux, le pape Jean-Paul II, nouvellement élu, s’était engagé à ce que le programme de son pontificat soit la mise en œuvre intégrale du Concile Vatican II, auquel il avait participé en tant qu’évêque de Cracovie. "Son pontificat a été une épopée d'enseignement et de témoignage qui a contribué à fournir au Concile les clés d'interprétation qu'il ne s'était pas données", explique le biographe du pape polonais. "D'autres conciles avaient rédigé des Credo, défini des dogmes, condamné des hérésies, intégré des canons dans le droit de l'Église et commandé des catéchismes.
Vatican II n'a rien fait de tout cela, et c'est l'une des raisons pour lesquelles il s'en est suivi une querelle sur l'intention et la signification du Concile", estime George Weigel. Pour sa part, Benoît XVI qui fut un acteur clé des débats conciliaires en tant que théologien, considérait que Vatican II avait pour objectif de "raviver la foi de l'Église dans le Seigneur Jésus-Christ et de renouveler son expérience de l'Esprit Saint, afin que, comme les disciples après la première Pentecôte chrétienne, l'Église soit enhardie pour une mission radicale". Pour George Weigel, les pontificats de Jean-Paul II et de Benoît XVI doivent donc être compris comme "un arc continu de 35 ans d'interprétation conciliaire". Il émet par contre des réserves sur le pontificat de François, qui s’est, selon lui, éloigné de l’enseignement du Concile notamment en accordant au gouvernement chinois le droit d’interférer dans la nomination des évêques.
Par ailleurs, "l'adhésion du Saint-Siège à la déclaration d'Abou Dhabi de 2019 et son affirmation selon laquelle la pluralité des religions est une expression de la volonté de Dieu ne s'accorde pas facilement avec la proclamation par le Concile de Jésus-Christ comme le seul et unique rédempteur de l'humanité", regrette George Weigel. Il estime que "les récentes réformes de la Curie romaine, la déposition d'évêques sans procédure régulière et les diktats curiaux concernant la célébration correcte de la messe" ont sapé l’autorité épiscopale, et que "l'interprétation exceptionnellement étroite par le pontificat de l'enseignement du Concile sur la liturgie a rendu la mise en œuvre de Vatican II encore plus controversée". Pour cet intellectuel américain, les débats sur l’interprétation du Concile seront donc encore au centre du prochain conclave.
2Le nouvel évêque auxiliaire de Donetsk privé de son territoire
Le père Maksim Ryabukha, le nouvel évêque auxiliaire gréco-catholique de Donetsk, ne pourra pas pour le moment se rendre auprès de son peuple dans les territoires occupés. "Mais grâce aux prêtres qui continuent à vivre dans les zones contrôlées par le Kremlin, j’ai déjà voulu transmettre mon salut à tous", assure-t-il au quotidien de la Conférence épiscopale italienne Avvenire. Élu par le Synode gréco-catholique et ayant reçu l’approbation du pape François, ce salésien de Kiev est décrit comme un pasteur à "l’optimisme solide". Il sera consacré évêque le 22 décembre prochain dans la capitale ukrainienne et aura son siège "temporaire" à Zaporizhzhia, dans un presbytère.
Il affirme qu’il porte son peuple "dans (son) cœur" et qu’il cherchera à être proche de lui "par les moyens de communication". "La guerre n’a pas commencé le 24 février mais en 2014", rappelle celui qui a organisé par le passé des "camps pour les jeunes en guerre" lorsqu’il vivait au sein de la communauté salésienne de Donetsk et Lugansk. À présent, estime-t-il encore, "la période la plus difficile a été dépassée". Si les Ukrainiens "croient dans le bien", cependant "il reste la terreur, les massacres" perpétrés. Tant que pleuvent les bombes, poursuit le futur évêque, "il est difficile de parler de réconciliation". Il souligne qu’il "est important de ne pas taire la souffrance", et qu’"il faudra de la patience pour que toutes ces blessures soient guéries". En attendant, les jeunes auprès desquels il menait sa pastorale à Kiev n’ont pas perdu leur sens de l’humour : leur pasteur, plaisantent-ils, pourra désormais fonder "le plus grand oratoire salésien du monde", qui couvrira le Donbass, Zaporizhzhia et Dnipro.
3 ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE…
Le soutien du pape à Mgr Paglia
Dans la conférence retour de son voyage à Bahreïn, le pape François a revendiqué la nomination de l’économiste Marianna Mazziccato comme membre de l’Académie pontificale pour la vie, dirigée par Mgr Vincenzo Paglia. L’américaine est connue pour ses positions libérales sur l’avortement.
La première phrase en cananéen retrouvée… sur un peigne à poux
Terre Sainte magazine rapporte la découverte de la toute première phrase en langue cananéenne trouvée en Israël par l’université hébraïque de Jérusalem. Elle figure sur un petit peigne à poux en ivoire issu d’une défense d’éléphant. La phrase aurait été écrite il y a 3 700 ans. On peut y lire : "Que cette défense extirpe les poux des cheveux et de la barbe".
Rome va visiter les séminaristes espagnols
Le pape François a chargé le dicastère pour le Clergé d'effectuer une visite canonique des séminaires espagnols en janvier et février pour évaluer la mise en œuvre de réformes.