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“J’ai changé de paroisse depuis que mon curé a été muté”

Messe

Pascal Deloche / Godong

Jean-Michel Castaing - publié le 06/11/22

À la messe, c'est Dieu qui nous rassemble et Jésus qui se donne : les qualités du curé n'ajoutent rien à l'action divine.

Le manque de prêtres en France pousse souvent les évêques à les changer d’affectation. C’est ainsi qu’un curé quitte une paroisse pour en rejoindre une autre dans le diocèse. Ces mutations sont de plus en plus fréquentes en raison du vieillissement des prêtres. Il arrive que des paroissiens, très dévoués à leur curé, le suivent dans sa nouvelle affectation. “Nous sommes tellement attachés à lui ! Et puis, il a un tel charisme !” Il n’est pas rare d’entendre de tels propos qui expriment des sentiments humains.

Apprécier son curé n’est pas une mauvaise chose. Nous sommes des êtres incarnés et le rapport humain avec le responsable de la paroisse est un élément de la vie chrétienne. L’Église n’est pas une administration. Cependant, le désir de changer de paroisse à cause de la mutation de “son” curé pose problème, et cela pour plusieurs raisons.

La paroisse est une famille

D’abord, quitter sa paroisse pour la messe dominicale, c’est quitter une communauté. Notre chaise sera vide. La messe constitue un banquet : notre absence n’est pas neutre. Nous manquerons à la communauté qui sera comme amputée d’un membre. L’Église est une réalité incarnée, un rassemblement de personnes qui prophétise l’unification de l’humanité à la fin des temps, une famille au sein de laquelle chaque membre compte. De plus, en cette période de déchristianisation, l’absence d’un seul paroissien est importante car nous nous encourageons les uns les autres à persévérer dans la prière et la foi.

Derrière le prêtre, le Christ

Ensuite, le curé tient un peu la place du Christ dans la paroisse. Il nous est donné par l’évêque : ce n’est pas nous qui le choisissons, de même que ce n’est pas nous qui choisissons les paroles de Jésus qui nous plaisent en délaissant celles qui nous heurtent ou nous déroutent. Le Christ vient d’ailleurs, même s’il est né d’une femme. À ce titre, le chrétien doit faire bon accueil à son représentant, quel qu’il soit. D’autant plus que le don qui nous est octroyé à la messe vient lui aussi d’ailleurs : il s’agit de la personne même du Ressuscité.

Le curé, charismatique ou non, n’ajoutera ou ne retranchera rien à ce don d’en-haut. Car celui qui préside véritablement l’Eucharistie, en la personne du prêtre, c’est Jésus. Le nouveau curé peut avoir moins de ferveur que le précédent, ses homélies peuvent être ennuyeuses au point de constituer une pénitence à elles seules : il n’empêche que le don de Dieu reste le même qu’avec son prédécesseur. L’Eucharistie est un mystère surnaturel qui ne dépend pas de la qualité humaine ou spirituel du prêtre qui la célèbre.

L’Église n’est pas un club de gens qui se choisissent

Enfin, il n’est pas interdit de prier pour son curé. Il est l’homme que Dieu a choisi. Dans l’Église, nous ne nous choisissons pas. Voilà pourquoi l’Église n’est pas une secte ou un regroupement affinitaire, un club où régnerait un entre-soi qui nous prémunirait contre les surprises et les fréquentations “indésirables”. Dieu veut que nous sortions de notre zone de confort pour accueillir les différences. Et cette hospitalité vaut également pour le célébrant de l’Eucharistie.  

Tags:
ParoissePrêtre
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