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Le respect du corps dans les funérailles catholiques : l’Espérance au cœur et au corps

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Pascal Deloche / Godong

Marie Lucas - publié le 01/11/22

En ce jour des défunts, les morts sont au cœur de nos prières. Les cimetières prennent un air de fête, se couvrant de chrysanthèmes multicolores. Mais pourquoi l'Église catholique apporte-t-elle tant d'importance aux dépouilles des défunts ?

“J’ai assisté à des obsèques cathos, je voulais être le décédé !”, clame Gad Elmaleh dans son sketch sur les funérailles catholiques. Une boutade qui révèle une vérité : la dépouille du défunt, dans le rituel catholique, est particulièrement respectée.

L’origine en est lointaine. En effet, bien avant la naissance du Christ, le peuple juif considérait l’inhumation des corps comme l’unique pratique funéraire, quand les Romains pratiquaient l’incinération et les Égyptiens l’embaumement. Bien plus, le pieux Israélite souhaitait être enseveli dans le tombeau de ses pères. Dans ces conditions, l’abandon d’une dépouille sans sépulture leur faisait horreur. “La croyance antérieure en l’immortalité ne permettait pas un traitement banal du corps”, explique Michel Johner, doyen de la Faculté libre de théologie réformée d’Aix en Provence. 

Prenant appui sur la grandiose vision d’Ezechiel des ossements desséchés qui reprennent vie (Ez, 37), la tradition juive, en exigeant que la dépouille soit inhumée, manifestait la croyance en la résurrection corporelle. Tout naturellement, cette habitude sera reprise par les chrétiens. En effet, “le Christ fut mis au tombeau, sa dépouille enveloppée d’un linceul et de linges”, explique Laurence du Lac, assistante funéraire au Service Catholique des Funérailles. “Le Christ étant le premier ressuscité, l’inhumation (du latin “in humus”, dans la terre) est bien la forme la plus ajustée à l’espérance dans la résurrection de la chair”, ajoute-t-elle. 

Un corps formé à l’image de Dieu

D’autre part, le corps est ainsi particulièrement respecté, ce corps formé “à l’image et à la ressemblance de Dieu” (Gn, 1, 26) et appelé à glorifier Dieu. Car pour les chrétiens, celui-ci a une immense dignité et n’est pas seulement une enveloppe ou un matériau. Comme le dit saint Paul : “Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ ? (…) Ne savez-vous pas que votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous?” (1Co 6.15 et 19

Mais pour l’Église, faire respecter cette tradition de l’inhumation a parfois été héroïque. Les chrétiens, soumis à de violentes persécutions durant les premiers siècles du christianisme, durent se défendre contre la profanation de leurs tombes et les coutumes païennes consistant à brûler les corps des suppliciés. “L’Église creuse alors des catacombes et emploie tous les moyens possibles pour récupérer et prendre soin des corps des martyrs”, explique encore Michel Johner. Au fil des siècles, l’Église chrétienne maintiendra cette position par un attachement à l’inhumation comme unique pratique funéraire – expression la plus ajustée à l’espérance chrétienne.

Symbolique des différents rites funéraires

Aujourd’hui, les différents rites funéraires — l’Adieu au Visage, la bénédiction de la dépouille, les rituels de l’eau et de la lumière — manifestent avec force le mystère chrétien. Laurence du Lac poursuit : “Nous proposons toujours aux familles la prière de l’Adieu au Visage, avant la fermeture du cercueil. Cela permet aux familles de voir une dernière fois leur défunt. Certains lui font une croix sur le front, d’autres lui parlent de cœur à cœur, et tous s’apaisent.” Quant aux rituels de la lumière et de l’eau, lors de la cérémonie à l’église, ils évoquent avec force le baptême du défunt : sa mise au tombeau avec le Christ, et l’anticipation de sa résurrection. L’inhumation apparaît alors comme l’aboutissement de la vie du défunt chrétien. 

Pourtant, par le décret du saint Office du 8 mai 1963, l’Église a ouvert la porte à la crémation, une réalité devenue courante chez les catholiques. “Il ne s’agit pas d’une pratique intrinsèquement mauvaise ou, de soi, hostile à la religion chrétienne”, précise le décret. “Lorsque ce choix est demandé, nous le respectons, explique encore l’assistante funéraire, mais nous faisons tous les rites vis à vis de la dépouille avant la crémation”. Dans ce cas, l’Église demande expressément que les cendres ne soient pas dispersées dans la nature, pour signifier l’aspect personnel de la résurrection des corps et éviter de rentrer dans une croyance de type New-Age : “Papy est devenu un grand Arbre de la forêt”. L’urne contenant les cendres du défunt sera donc déposée dans le caveau. Pour que les vivants puissent visiter leurs défunts au cimetière, ce lieu installé par nos ancêtres au cœur du village, comme un pont entre la terre et le ciel…

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