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Le chrétien a-t-il plus de responsabilités que les autres ?

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Jean-Michel Castaing - publié le 16/10/22

Jésus partage ses richesses à ses disciples. Dès lors, pourquoi ne leur demanderait-il pas des comptes sur la manière dont ils auront répandu les grâces reçues ?

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Il existe plusieurs critères pour mesurer la responsabilité d’une personne. D’abord, il y a le mandat dont elle a été investie, en fonction duquel elle devra rendre des comptes. Mais plus généralement, notre niveau de responsabilité est proportionnel à notre puissance. La responsabilité du chef de l’État est incommensurablement supérieure à celle du patron d’une agence bancaire, qui lui-même est plus responsable que l’employé qui est sous ses ordres et qui n’a pas de comptes à rendre au siège central de la banque. C’est ainsi que plus nous avons de pouvoir, plus nous devons répondre de la façon dont nous l’avons utilisé.

Les trésors de l’Église nous appartiennent !

En fonction de ce dernier critère, le chrétien a-t-il plus de responsabilité que les autres hommes ? Si, socialement, les disciples du Christ se recrutent dans toutes les classes de la société, en revanche, en vertu de leur baptême, ils sont davantage que de simples citoyens de la cité terrestre. En appartenant à l’Église, ils sont devenus en effet membres du Corps du Christ. À ce titre, toutes les richesses de l’Église leur appartiennent. Le chrétien est assis sur un trésor spirituel qui lui confère un pouvoir considérable. En toute logique, il devient comptable de l’usage qu’il fera de ces richesses dont il est propriétaire en tant que cohéritier du Fils éternel. Quelle responsabilité devient alors la sienne ! Cependant, une question ne manque pas d’intriguer à ce sujet : en vertu de quel titre de propriété les richesses de l’Église lui appartiennent-elles ?

Le chrétien vit en Christ par tout son être 

En intégrant l’Église par le baptême, le chrétien devient membre du Corps du Christ – Christ qui est la tête de ce Corps. Or, en tant que membre de ce Corps, le chrétien n’est pas relié au Ressuscité comme un salarié l’est à son patron, non pas même par un rapport purement moral. Non, le chrétien est uni au Christ par un lien spirituel, réel et intérieur, qui touche toutes les fibres de son être. Aussi la vie intérieure de Jésus devient-elle la sienne ! Son disciple, qui est devenu son frère et son ami, vit désormais du même Esprit que le Ressuscité. La grâce de la tête du Corps se propage à ses membres, comme dans un organisme l’influx du cerveau commande aux organes du reste du corps. 

Greffé sur le Christ, le chrétien ne fait maintenant plus qu’un avec son Seigneur, si bien que les richesses du Fils de Dieu deviennent les siennes et, par ces dernières, toutes celles de l’Église ! Chaque chrétien possède non seulement les biens de Jésus mais aussi ceux des saints qui les tiennent comme lui du Ressuscité ! « Tout est à nous par Jésus-Christ, écrivait Bossuet : la grâce, la sainteté, la vie, la gloire, la béatitude ; le royaume du Fils de Dieu est notre héritage ; il n’y a rien au-dessus de nous, pourvu seulement que nous ne nous ravilissions pas nous-mêmes » (Discours sur l’histoire universelle II, 19). Dans l’Église, mystère d’unité et de charité, tout est à tous et les biens d’un membre appartiennent à tous les autres.

En effet, les mérites d’un saint, acquis dans le Christ, ont une valeur inépuisable de par la source intarissable dont ils proviennent : le Ressuscité. Si bien que les mérites d’un saint sont-ils en mesure de s’étendre aux autres membres du Corps du Christ — à condition que ceux-ci le sollicitent par la prière. Voilà pourquoi, dans l’Église, tout est à tous. Dès lors, chaque chrétien devient-il l’homme le plus riche du monde en possédant ce qui n’a pas de prix : la grâce et les mérites du Christ et, par contrecoup, les mérites des saints !

Intendants des trésors de Jésus par nos actes et nos prières

Or, cette richesse inouïe, le chrétien ne doit pas la garder pour lui sous peine de la perdre. De même que le Christ n’a pas conservé jalousement sa gloire filiale divine mais l’a communiquée, en tant que Vigne céleste, aux sarments que sont les baptisés, de même le membre du Corps du Christ est appelé à partager les biens qu’il tient de l’Église qui elle-même les tient du Seigneur. Car cette richesse constitue un bien et un outil pour agir. Les mérites de Jésus et des saint appartiennent au baptisé non pour qu’il en jouisse dans son coin mais pour que, s’appuyant sur le socle de cette grâce, il y puise les forces nécessaires pour travailler à ce que ses frères bénéficient à leur tour des fruits de la Rédemption et deviennent comme lui des citoyens des cieux. 

Le disciple de Jésus est l’homme sur lequel pèse la plus grande responsabilité, car en priant et en usant des grâces de son maître, il est en mesure d’obtenir à son prochain le bien le plus précieux : la vie éternelle.

C’est à ce niveau, à cette hauteur devrait-on dire, que se situent ses obligations. Pour cette raison, le disciple de Jésus est l’homme sur lequel pèse la plus grande responsabilité, car en priant et en usant des grâces de son maître, il est en mesure d’obtenir à son prochain le bien le plus précieux : rien moins que la vie éternelle en lui ouvrant la porte du Ciel où se tient le Ressuscité — cette vie éternelle qui est déjà commencée sur terre. Car Jésus attend de ses disciples qu’ils l’aident à le faire désirer par ses frères qui trop souvent l’oublient, le négligent, le méprisent et, de la sorte, courent à leur perte en sacrifiant le Bien véritable aux futilités du monde. 

La vocation grandiose du chrétien 

Oui, la vocation de chrétien est grandiose mais aussi redoutable ! « À celui à qui on a donné beaucoup, il sera beaucoup demandé » dit Jésus (Lc 12, 48). Le chrétien est un homme qui est fier et joyeux d’être au Christ. Cependant, en contrepartie, son Ami divin lui demande de se soucier de ses frères en perdition. L’amour du Seigneur est exigeant. En effet, que serait un amour qui s’enfermerait dans un entre-deux douillet et égoïste : « Jésus et moi », sans se préoccuper des tiers qui crient famine à l’extérieur ? À l’instar de sainte Thérèse de Lisieux, l’ami de Jésus est animé du zèle à lui gagner des âmes, elle qui, loin de vouloir jouir d’une vie de délices au paradis, voulait au contraire « passer son Ciel à faire du bien sur la terre ».

L’amour que le Christ manifeste au chrétien oblige ce dernier en retour. Son amitié pour Jésus renforce chez le baptisé la conscience de sa responsabilité envers les frères et les sœurs qu’il a en commun avec le Ressuscité. Cette responsabilité est accrue par la conscience que les grâces du Christ ont des répercutions immenses et un pouvoir infini. Dès lors, ses amis n’en seraient que plus fautifs de les gaspiller par négligence ou d’en user chichement. Tout est grandiose dans la vie chrétienne. Voilà pourquoi le Christ nous exhorte à ne pas dormir ! 

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