Si ce n’est pas la "plus belle prise" de la douane, il s'agit certainement de la plus sacrée ! En octobre 2020, lors d’un contrôle routier sur l’autoroute A10, les agents des brigades des douanes de La Rochelle et de Bordeaux vérifient le chargement d'une camionnette conduite par un ressortissant britannique. Au milieu de ses objets d’occasion, ils découvrent un ancien retable aux décors sculptés. Le conducteur explique l'avoir acheté en ligne. Contactée par la douane, la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Nouvelle-Aquitaine confirme que le tabernacle peut revêtir le caractère de bien culturel. Le brocanteur n’ayant pas de document autorisant sa sortie du territoire français, le bien est saisi. Rapidement, une enquête est confiée au Service d'Enquêtes Judiciaires des Finances par le parquet de Bordeaux.
Disparu depuis plus d'un siècle
Une expertise du tabernacle est réalisée. Comme le précise la douane, l'expertise indique qu’il s’agit "d’une partie d’un maître-autel : tabernacle et dais en bois stuqué, doré et peint de style néo-gothique techniquement et artistiquement, le bien objet peut être daté de la seconde moitié du XIXe siècle". Deux ans après, l'enquête permet de déterminer son origine libournaise. Il s’agit de l’ancien tabernacle de l’église saint Jean-Baptiste à Libourne. "Il aurait disparu en 1878 lors de l’installation du nouveau Maître Autel. Probablement oublié dans le jardin d’un paroissien de l’époque, il aurait été successivement stocké, cédé et vendu pendant des années", explique à Aleteia Jérôme Boyer, président de l'association Les Amis de Saint-Jean-Baptiste. "Une fois les travaux de restaurations de l'église achevés, il pourra certainement prendre place dans une des chapelles de l’église."