Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Jeudi 13 octobre 2022
1 - Nucléaire : la guerre en Ukraine influencera-t-elle la doctrine catholique ?
2 - Les Églises de Terre Sainte contre une ambassade britannique à Jérusalem
3 - Les évêques européens au chevet de l’Ukraine
4 - Les catholiques prisonniers de Vatican II ?
5 - Une ONG appelle le pape à dénoncer la répression religieuse à Bahreïn
1Nucléaire : La guerre en Ukraine influencera-t-elle la doctrine catholique ?
Exactement 60 ans après la crise des missiles de Cuba, les menaces nucléaires de la Russie embourbée en Ukraine remettent la bombe atomique au centre de l’actualité. De nombreux catholiques américains, parmi lesquels le président Joe Biden lui-même, ont évoqué cette semaine le souvenir de cette crise géopolitique qui marqua l’ouverture du Concile Vatican II, le saint pape Jean XXIII ayant contribué à désamorcer les tensions. En 60 ans, la situation mondiale s’est transformée. L’épiscopat américain, au nom de la légitime défense, qui s’était opposé à l’interdiction des armes nucléaires dans les textes conciliaires, adopte aujourd’hui une position différente.
Ainsi, l'archevêque de Seattle, Mgr Paul Etienne, considère comme "une obligation urgente de revoir notre enseignement catholique sur les armes nucléaires et la nécessité de réduire fortement ces armes de destruction massive, jusqu'à ce que nous puissions les éliminer." La présence d’une importante base stratégique sur le territoire de son diocèse lui fait craindre de voir Seattle se situer sur "la ligne de front" d’un affrontement nucléaire. Mais Massimo Faggioli remarque que l’offensive russe en Ukraine "a donné une nouvelle urgence à la lutte contre la prolifération nucléaire, mais a en même temps ralenti les récentes tentatives de réorienter radicalement l'enseignement sur la guerre et la paix vers le pacifisme".
Ce contexte provoque un malaise parmi les catholiques américains, écartelés entre le double écueil de "l’adhésion au militarisme" et du "rejet isolationniste". L’universitaire italien, qui enseigne aux États-Unis, invite à interpréter Vatican II en terme de "discontinuité" assumée avec l’enseignement précédent de l’Église sur la "guerre juste", qui avait notamment amené Pie XII à tolérer les armes atomiques, bactériologiques et chimiques pour des "besoins de défense rigoureux". Mais il s’attriste de la difficulté de mener un débat serein, compte tenu de la polarisation du monde catholique américain.
2Les Églises de Terre Sainte contre une ambassade britannique à Jérusalem
Dans une déclaration commune, les patriarches et chefs des 13 Églises chrétiennes de Terre Sainte se sont opposés au projet de transfert de l’ambassade britannique en Israël, de Tel Aviv à Jérusalem. Ils ont exprimé "leur profonde inquiétude", expliquant que cela constituerait une violation du "statut spécial" et du "caractère sacré" de la Ville sainte. L’examen de ce projet a été évoqué par la nouvelle Première ministre britannique Liz Truss, lors d’un tête-à-tête avec son homologue israélien Yair Lapid en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 21 septembre dernier, rappelle Terre Sainte Magazine. Cette initiative emboiterait le pas au transfert de l’ambassade américaine décrété par l’ancien président Donald Trump en 2018.
Pour les Nations unies, le statut de Jérusalem doit être convenu entre les Israéliens et les Palestiniens et un accord de paix doit être conclu entre les deux parties avant que les pays ne décident d’ouvrir leur ambassade en Israël à Jérusalem. Mais déjà le Guatemala, le Honduras et le Kosovo ont suivi les États-Unis. Les chefs chrétiens demandent le respect du statu quo religieux, soulignant que "la reconnaissance implicite de ce statu quo est le Corpus Separatum". Or, "le déplacement envisagé de l’ambassade britannique à Jérusalem, expliquent-ils, porterait gravement atteinte à ce principe clé du Corpus Separatum et aux négociations politiques qu’il cherche à faire avancer". C’est pourquoi, les Églises de Terre Sainte appellent le Royaume-Uni à "redoubler d’efforts diplomatiques" pour mettre fin au conflit israélo-palestinien plutôt que de déplacer leur ambassade. Avant eux, les chefs religieux du Royaume-Uni (l’archevêque de Cantorbéry, Justin Welby, le cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster…) se sont prononcés contre la proposition de Liz Truss.
3ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE...
Les évêques européens au chevet de l’Ukraine
À l’ouverture de l’assemblée de la COMECE, les évêques européens expriment leur préoccupation pour les conséquences tragiques du conflit en Ukraine.
Les catholiques prisonniers de Vatican II ?
Le concile Vatican II s'est ouvert il y a 60 ans mais il est toujours présent et ses conséquences toujours en cours ne peuvent être éludées, estime un chroniqueur.
Une ONG appelle le pape à dénoncer la répression religieuse à Bahreïn
L’ONG Americans for Democracy & Human Rights in Bahrain demande au Pape de ne pas faire le voyage ou de dénoncer la répression religieuse au Bahreïn.