Aleteia logoAleteia logoAleteia
Vendredi 29 mars |
Vendredi saint
Aleteia logo
Spiritualité
separateurCreated with Sketch.

Au cœur des steppes du Kazakhstan, l’étonnante popularité de sainte Thérèse

Article réservé aux membres Aleteia Premium
THERESE-DE-LISIEUX-KAZAKHSTAN-MONTAGE-ALETEIA.jpg

Montage Aleteia

Cyprien Viet - publié le 13/09/22

Parmi les premiers pays à avoir accueilli les reliques de la sainte normande figure le Kazakhstan, pays où le pape François effectue cette semaine un voyage apostolique. Du 5 mai au 28 juin 1999, les reliques de Thérèse de Lisieux arpentèrent cet immense pays, dans le cadre d’une vaste et étonnante tournée qui vit aussi la Russie accueillir la sainte normande.

En cette fin des années 1990 marquées par une certaine liberté mais aussi une phase de chaos économique et social pour les États sortis de l’orbite de Moscou, le Kazakhstan présente le visage d’un pays en grande difficulté, marqué par l’isolement, la misère, ainsi que de graves phénomènes de pollutions, dus notamment aux essais nucléaires de l’époque soviétique. Plusieurs centaines de milliers de catholiques vivent alors dans ce territoire, la plupart étant des descendants des déportés polonais, lituaniens ou encore allemands de l’époque stalinienne.

« Pour vivre ici, il faut être un saint ou un fou », confie un prêtre aux organisateurs de cette pérégrination des reliques, selon un témoignage rapporté dans un livre intitulé Comment Thérèse visita la Russie et le Kazakhstan (éditions Témoins de vie, 2014), rédigé par sœur Tamara Teuma, une vierge consacrée du diocèse de Fréjus-Toulon, qui avait accompagné les reliques de la sainte normande durant ce voyage en ex-URSS. 

Les communautés catholiques, séparées par de grandes distances, vivent dans des conditions de grande précarité. Faire venir les reliques de sainte Thérèse dans ce territoire s’inscrit dans une volonté d’évangélisation et de communion rendue possible par la chute du communisme. Partout où elle passe, dans des églises mais aussi des hôpitaux, des prisons, des chapelles isolées, selon un parcours parfois improvisé, la sainte normande suscite ferveur et curiosité. 

Sœur Tamara mentionne la présence récurrente de « grappes d’enfants », et donne cet exemple poignant, dans un des villages traversés : « La plupart des enfants ont des problèmes hormonaux dus à la radioactivité, et une petite fille de 6 ou 7 ans qui en paraissait 80, les cheveux blancs, ridée, le corps déformé par des rhumatismes, est restée fascinée par Thérèse dans un long dialogue debout durant des heures devant le reliquaire, rien ne pouvait l’en détacher. Le lendemain, elle priait à genoux, ce qui lui était impossible la veille. »

Conversions et guérisons

Dans ce pays marqué par l’athéisme promu au temps de l’URSS, la majorité de la population est de tradition musulmane, mais tolère les conversions au christianisme. Lors d’une étape de la pérégrination, un petite fille musulmane, Molinaxa, demande le baptême et prendra le nom de Thérèse, avec l’accord de sa maman, fascinée par le rayonnement de la sainte normande. 

Dans la ville de Shortandy, le passage des reliques dans un hôpital provoque l’adoption d’un bébé de trois mois par l’épouse de l’ambassadeur du Guatemala, prénommée Maria Teresa. Quelques années plus tard, la mutation de son mari comme ambassadeur de son pays d’Amérique centrale au Vatican permettra à leur enfant adoptif, devenu un adolescent, de rencontrer les papes Benoît XVI et François. 

De nombreux moments marquants rythment le passage des reliques de la carmélite normande à Karaganda, la ville qui a vu émerger cette Église des steppes animée notamment par la diaspora polonaise, dans une région qui vit des milliers de déportés mourir d’épuisement dans la quarantaine de camps de travail que le régime soviétique avait institué dans la région.

La petite et la grande Histoire se croisent

Un survivant du goulag, Stanislas, reçoit le jour de la venue des reliques une lettre du gouvernement français lui attribuant une reconnaissance et une pension d’ancien combattant, réparant 54 ans d’oubli : cet homme d’origine russe avait en effet participé aux opérations de la Résistance en France, et fut même le chauffeur du général de Gaulle lors du défilé de la victoire sur les Champs-Elysées, en août 1944.

Partout, la petite et la grande Histoire se croisent, et c’est aussi l’avenir de cette Eglise catholique du Kazakhstan qui se dessine. Dans la ville de Karaganda, sœur Tamara se souvient d’un petit garçon d’à peine six ans, pleurant à chaudes larmes et ne cessant de répéter : « Elle part ! Elle s’en va ! ». 

Plusieurs années plus tard, la religieuse recevra une lettre du Kazakhstan, avec ces mots : « Je suis ce petit garçon qui pleurait tellement au départ de Thérèse, et je suis maintenant séminariste ». Cet enfant bouleversé par sainte Thérèse a ainsi participé au « printemps d’évangélisation » espéré par Jean Paul II lors de sa visite au Kazakhstan, en 2001, et au développement de cette Église minoritaire mais fervente que le pape François saluera au cours de son 38e voyage apostolique.

La suite est réservée aux membres Aleteia Premium

Vous êtes déjà membre ?

Gratuit et sans aucun engagement :
vous pouvez résilier à tout moment

et je bénéficie des avantages suivants

Aucun engagement : vous pouvez résilier à tout moment

1.

Accès illimité à tous les contenus « Premium »

2.

Accès exclusif à la publication de commentaires

3.

Publicité limitée aux partenaires de Aleteia

4.

Réception exclusive de la newsletter “La lettre du Vatican”

Et vous soutenez le média qui porte vos valeurs chrétiennes
Et vous soutenez le média qui porte vos valeurs chrétiennes
Tags:
KazakhstanReliquesThérèse de Lisieux
Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Faites du soutien de notre mission votre effort de Carême 2024.

Notre mission ? Offrir une lecture chrétienne de l’actualité et transmettre l’espérance du Christ sur le continent numérique.

Nous sommes les missionnaires du XXIème siècle : accompagnez-nous par vos dons !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts.

(avec déduction fiscale)
Pave-Aleteia-Ictus-V2.png
Le coin prière
La fête du jour





Top 10
Afficher La Suite
Newsletter
Recevez Aleteia chaque jour. Abonnez-vous gratuitement