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Alexandra quitte sa carrière prometteuse pour vivre dans la cité d’Aubervilliers

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Alexandra Dabas

courtesy of Alexandra Dabas

Marzena Devoud - publié le 18/08/22 - mis à jour le 19/10/23

À l'occasion de la semaine missionnaire du 15 au 22 octobre 2023, Aleteia vous invite à découvrir chaque jour le portrait d’une ou de plusieurs personnes qui se mettent au service de leur prochain près de chez eux. Missionnaire de Misericordia, Alexandra Dabas confie comment elle a quitté une carrière prometteuse dans la fonction publique pour témoigner de sa foi auprès des plus pauvres de la cité d’Aubervilliers.

On se retrouve au bord de la Seine du côté du XVème arrondissement de Paris. Une idée plausible en pleine canicule. Mais le choix d’Alexandra n’est pas anodin : elle me donne rendez-vous à bord de Thalassa, la célèbre péniche de l’émission maritime phare de Georges Pernoud. Amarrée quai Liberté, dans le port de Javel, elle appartient aujourd’hui à l’association Wake up Café qui aide des personnes détenues à se reconstruire à leur sortie de prison. « Au-delà de siroter une limonade bien fraîche au bord de l’eau, cette initiative m’inspire beaucoup pour ma propre vie : trouver le meilleur moyen d’être au service de l’autre et de la société. Ce sens du service, je l’ai peut-être trouvé en commençant dans quelques semaines une nouvelle vie », explique-t-elle enthousiaste et étonnamment mature pour ses 24 ans.

Née à Belfort, Alexandra grandit dans une famille militaire, avec, par définition, un style de vie nomade. Son père change de mission tous les deux ans, la famille nombreuse avec ses six enfants suit le mouvement. « C’était une vie assez particulière : j’ai compté tous les déménagements dans ma vie : 23 déjà alors que je n’ai que 24 ans ! », confie-t-elle à Aleteia. D’où l’importance, précise-t-elle, que ses parents, catholiques pratiquants, se sont toujours appuyés sur la foi au quotidien. « C’était le point central de notre éducation, rassurant et stable. Je me sentais accompagnée, malgré notre vie nomade. On faisait la prière le dimanche soir. Cette « base vivante » de notre vie familiale m’a beaucoup marquée. Elle protégeait de beaucoup de choses et nous aidait à apprendre à s’aimer à l’état brut », poursuit-elle.

Aînée de six enfants, trois filles et trois garçons, Alexandra a cependant le sentiment, dès son adolescence, de ne pas vivre assez radicalement. « Cette idée me travaillait parce je changeais de monde tout le temps. Du collège à Lille, je suis passée à l’école internationale à Bruxelles, fréquentée par les enfants de ceux qui travaillaient à la Commission européenne. C’était sexe, drogue et alcool… Frappée par la différence entre le modèle familial et celui que me proposait le monde extérieur, je me sentais isolée », confie-t-elle. Par chance, la jeune fille commence à faire des camps d’été, scouts ou camps cathos, et se rend compte qu’il y a des jeunes qui lui ressemblent et partagent ses valeurs. Une bouffée d’air. Son frère, Geoffroy, cadet de deux ans et qui était de la partie, voit alors « une vraie vie de foi chez sa sœur, toujours souriante, joviale, pleine de projets ». Elle s’investit dans de nouvelles amitiés.

Mais quand Alexandra entre en terminale, deux amis proches meurent coup sur coup. « J’avais 17 ans à l’époque, j’ai encaissé, seulement je ne me suis pas rendue compte que moi, isolée à l’époque en internat, j’étais fragile… », se souvient-elle.

Un « coup de gueule » contre Dieu

Commence alors un décrochage scolaire avec le sentiment persistant que « quelque chose s’est définitivement cassé intérieurement. » Heurtée par ces deux deuils, la culpabilité la gagne : « Pourquoi eux, pas moi ? Ai-je été assez présente auprès d’eux de leur vivant ? » C’est à cette période que les idées noires l’envahissent : « J’étais si emplie de tristesse que je me demandais si cela valait la peine de vivre. Je disais au Seigneur que dans ce cas, je préférais aller au paradis tout de suite ». Alexandra n’a plus goût à rien, tout est « un peu en vrac ».

Je savais que Dieu m’aimait, mais j’ai compris à ce moment-là que Dieu me sauvait et que Lui seul pouvait me relever.

Un jour, alors que tout lui semble désespérant, la jeune fille entre dans une église dans la région parisienne pour trouver « un lieu de paix ». Devant le Saint-Sacrement exposé, elle lance d’abord un coup de gueule contre Dieu : « Je lui ai dit que ma vie était nulle, que je me bats, que je n’en peux plus, que c’est trop dur ». Puis, elle reste longtemps seule. Rien ne se passe de spécial. Pourtant, au fil des jours, Alexandra sent qu’elle est rejointe par Dieu. « Ce n’était pas évident tout de suite, mais en une semaine mon quotidien a été complètement bouleversé : j’ai quitté l’internat, j’ai rejoint une amie dans le sud.

Akexandra Dabas

C’est dans ce village que les choses ont commencé à s’apaiser. Lors d’une veillée de prière dans l’église du coin, une vraie paix m’a été donnée. Je me suis sentie consolée tout en sachant qu’un chemin de guérison m’attendait. Je savais que Dieu m’aimait, mais j’ai compris à ce moment-là que Dieu me sauvait et que Lui seul pouvait me relever. Tout a changé. C’était radical », confie-t-elle.

De la fonction publique à la cité d’Aubervilliers

Alexandra retrouve petit à petit le goût de vivre et s’attaque à des études ambitieuses : hypokhâgne, lettres, puis sciences politiques. Elle s’engage dans des groupes de prière. Quelque temps plus tard, la jeune femme entame une carrière très prometteuse dans la fonction publique. Tout semble être parfaitement bien tracé. « Au cours de mon travail, j’ai senti une sorte de confort, c’était facile. Pourtant mon intuition me disait qu’il fallait déployer mes talents ailleurs et autrement », explique-t-elle. L’idée de donner une année à Misericordia, une association catholique engagée dans l’entraide auprès des plus défavorisés, est née. Dès ce mois de septembre, elle va vivre en colocation dans la cité d’Aubervilliers, en périphérie de Paris avec cinq autres jeunes missionnaires. Au programme : vie de prière, vie fraternelle et l’évangélisation par des actions quotidiennes auprès des plus pauvres. Concrètement, il se traduira par les visites aux familles, des activités avec les enfants, le service auprès de la paroisse. « J’ai hâte de commencer cette expérience « les mains dans le réel ». J’aimerais que cela touche mon cœur en profondeur pour revenir ensuite armée  dans le monde professionnel. Dans quelques jours, la nouvelle vie d’Alexandra va commencer.

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