Devant la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre malgré un soleil caniculaire, le pape a souligné l’importance de la vie en communauté pour un témoignage chrétien cohérent. "Les disciples sont envoyés deux par deux, et non individuellement", a remarqué le pape François en reconnaissance que "partir en mission deux par deux, d’un point de vue pratique, semble présenter plus d’inconvénients que d’avantages". Mais Jésus "n’envoie pas devant lui des solitaires". Ses indications aux disciples ne portent "pas tant sur ce qu’ils doivent dire que sur la manière dont ils doivent être : sur le témoignage à donner plutôt que sur les mots à dire".
Ce qui compte donc, c’est "leur savoir être ensemble, leur respect mutuel, leur volonté de ne pas prouver qu’ils sont plus capables que l’autre, leur référence unie à l’unique Maître", a expliqué le pape François.
Dans l’Église d’aujourd’hui aussi, "on peut élaborer des plans pastoraux parfaits, réaliser des projets bien ficelés, s’organiser jusque dans les moindres détails ; on peut convoquer des foules et disposer de nombreux moyens", mais ce qui compte, c’est la cohérence du témoignage fraternel, a averti le pape François.
La mission ne se fonde pas sur "l’activisme personnel"
Le pontife a donné l’exemple d’un missionnaire en Afrique qui s’était détaché de sa communauté pour se dédier à des activités de construction, mais qui a fini par se rendre compte qu’il vivait comme un "entrepreneur, toujours au milieu des chantiers et de la paperasse". Ce missionnaire s’est finalement ravisé et il a rejoint son confrère pour renouer avec une vie de simplicité dans le témoignage de l’Évangile.
"La mission évangélisatrice ne se fonde pas sur l’activisme personnel, c’est-à-dire sur le ‘faire’, mais sur le témoignage de l’amour fraternel, même à travers les difficultés que comporte la vie en commun", a expliqué le pape.
"Demandons-nous si nous avons la capacité de collaborer, si nous savons prendre des décisions ensemble, en respectant sincèrement ceux qui nous entourent et en tenant compte de leur point de vue", s’est interrogé le pape François. "Que la Vierge Marie, Mère de l’Église, nous apprenne à préparer le chemin du Seigneur par le témoignage de la fraternité", a conclu l’évêque de Rome.