Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Vendredi 1er juillet 2022
1. L’éthique théologique de la vie à la lumière de l’enseignement du pape François
2. La décision de la Cour suprême sur l'avortement ne suffit pas, estime une experte
3. Hitler voulait instituer une Église nationale dédiée à la cause nazie
4. La persécution des catholiques du Nicaragua, une réalité dont on parle peu
5. Un diocèse espagnol institue une “commission pour le bon usage d’internet”
1L’éthique théologique de la vie à la lumière de l’enseignement du pape François
La revue des jésuites italiens se penche en détail sur la publication par la Librairie éditrice vaticane d’un ouvrage très dense intitulé Éthique théologique de la vie. Écriture, tradition, défis pratiques. Ce livre publié avec le soutien personnel du pape François reprend les interventions d’un séminaire d’études organisé en 2021 par l’Académie pontificale pour la Vie, avec l’objectif de "favoriser un dialogue entre des voix qui expriment des sensibilités culturelles et théologiques différentes, afin de stimuler un encadrement plus riche et profond des thèmes connectés avec l’éthique de la vie", est-il précisé.
La réflexion est développée en 12 chapitres qui traitent des thèmes à la fois théologiques, philosophiques et pratiques, de "la joie de la vie humaine" à "l’enseignement de la vie dans les traditions de l’Ancien et du Nouveau Testament, en en accentuant l’accomplissement christologique à travers l’incarnation et la Résurrection du Christ", ou encore "les thèmes de la conscience, de la norme et du discernement moral". Ce livre essentiel pour affiner la compréhension des orientations théologiques du pape François est publié ce 1er juillet, seulement en italien pour le moment.
2La décision de la Cour suprême sur l'avortement ne suffit pas, estime une experte
Dans un article d'opinion publié dans The Boston Pilot, Lucia Silecchia, professeur de droit à l'Université catholique d'Amérique, applaudit la récente décision de la Cour suprême sur l'avortement, qui annule l'arrêt Roe v Wade, mais rappelle qu'il reste du travail à faire pour prendre soin des mères et de leurs enfants. Elle souligne que cette décision n'interdit pas l'avortement, mais renvoie simplement la question aux différents États, dont certains ont complètement légalisé cette pratique. Mme Silecchia espère "le jour, qui n'est pas encore arrivé, où la loi de notre pays offrira un bouclier pour protéger la vie de ceux qui sont dans le ventre de leur mère". Elle mentionne également que la solennité du Sacré-Cœur de Jésus, un cœur "fait pour l'amour", tombait cette année le même jour que la décision de la Cour suprême, le 24 juin.
C'est cet amour qui devrait pousser les défenseurs de la vie à aider concrètement à améliorer la vie des mères et de leurs enfants à l'avenir, explique Mme Silecchia. Elle souligne également que le 24 juin est habituellement la solennité de la Nativité de Jean-Baptiste, un prophète qui devrait inspirer les gens à "continuer à parler avec conviction de la dignité de la vie humaine à tous les stades et dans toutes les conditions". "Un avenir meilleur est désormais entre les mains de tous ceux qui ont la force d'être des prophètes aimants en ces jours nouveaux des temps ordinaires", conclut l'universitaire.
3Hitler voulait instituer une Église nationale dédiée à la cause nazie
Le national-socialisme, plus qu’un simple parti politique et qu’une doctrine, a voulu s’ériger en religion politique alternative au catholicisme et au protestantisme qui dominaient le paysage religieux en Allemagne au début du XXe siècle. Dès la fondation du parti nazi en 1920, les statuts du mouvement pointent la nécessité d’un "christianisme positif" qui se veut faussement tolérant vis-à-vis des Églises instituées, à condition "qu’elles n’entrent pas en conflit avec la culture et les croyances morales de la race germanique", ce qui est évidemment contradictoire avec les fondements universalistes du christianisme. En 1926, Goebbels l’affirme sans ambiguïté : "mon parti est mon Église", "il ne manque que le génie religieux qui rompt les vieilles formules et en crée de nouvelles".
Une fois devenu ministre de la propagande en 1933, il appelle à "être dur avec les Églises". Mais le régime devra composer avec la réalité de la société allemande, qui compte alors 20 millions de catholiques et 40 millions de protestants. La publication de 100.000 exemplaires d’une "Bible nazie", dont il ne reste qu’un seul exemplaire connu aujourd’hui, ne rencontrera pas le succès escompté. Les Églises survivront à la terreur hitlérienne, et l’honneur du christianisme sera sauvé, du côté protestant par la résistance de "l’Église confessante" dont le pasteur martyr Dietrich Bonhoeffer est la figure la plus connue, et du côté catholique par l’opposition assumée à partir de 1937 lors de la publication de l’encyclique de Pie XI Mit Brennender Sorge, dont le cardinal Pacelli, le futur Pie XII, fut un contributeur essentiel.
4La persécution des catholiques du Nicaragua, une réalité dont on parle peu
"Lorsque vous pensez aux pays où l'Église est persécutée… Presque personne ne penserait au Nicaragua", souligne The Pillar en introduction à cet article qui dénonce "le régime d'un dictateur qui n'aime pas l'Église catholique", à savoir Daniel Ortega. Depuis 2018, tous les efforts de l’Église pour servir de médiateur dans la crise politique et économique que traverse le pays ont été vains. Pire encore : elle est devenue un bouc émissaire pour le leader politique, et les persécutions contre elle ont atteint aujourd’hui un point culminant. Emprisonnement de prêtres, expulsions, fermeture de médias catholiques, attaques contre des églises…
The Pillar fait ressortir la figure d’un évêque très impliqué dans la défense des droits de l’homme, Mgr Rolando Álvarez. À la tête du diocèse de Matagalpa, ce dernier s’est mis à jeûner "indéfiniment" pour la protection de sa famille. D’autres protestations se font entendre au sein du clergé, n’obtenant que mesures de rétorsions. Alors que des milliers de Nicaraguayens ont fui le pays ces dernières années, il est peu probable que la persécution diminue, conclut The Pillar.
5Un diocèse espagnol institue une "commission pour le bon usage d’Internet"
L'archevêché de Tolède, siège du primat d’Espagne, va mettre en place une commission pour le bon usage d'Internet, qui sera présidée par son vicaire général Raúl Muelas. La nouvelle structure trouve son origine dans une récente lettre pastorale de l'archevêque de Tolède, Mgr Francisco Cerro, qui assure que "le continent numérique peut être un lieu de rencontre et d'évangélisation" et que "l'utilisation de ces médias par les chrétiens doit toujours être animée par le désir que cette utilisation soit vivifiée par un esprit humain et chrétien".
La lettre de l'archevêque comprend une série de recommandations, spécialement adressées aux prêtres, dont l’équilibre de vie peut être mis en danger par une dérive addictive. "La perte de temps excessive ou l'utilisation incontrôlée et compulsive des téléphones portables ou d'autres médias peuvent être des signes d'alerte dont il faut tenir compte". Dans les relations virtuelles, "toute imprudence peut avoir des conséquences désastreuses pour la réputation du prêtre", est-il indiqué. La lettre pointe aussi le danger de la diffusion des fake news. La commission disposera d'un groupe d'experts, dont certains seront plus spécialisés dans le domaine technique et d'autres dans les sciences sacrées. D’autres diocèses, notamment un diocèse brésilien, cherchent à mettre en œuvre la même démarche.