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La vie est un tableau : qui vais-je mettre au centre ?

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Christophe Petit Tesson | MAXPPP

Christian Lancrey-Javal - publié le 26/06/22

Curé de la paroisse Notre-Dame de Compassion à Paris, le père Christian Lancrey-Javal commente les textes liturgiques du 13e dimanche ordinaire (1R 19, 16-21 ; Ps 15 ; Ga 5, 1.13-18 ; Lc 9, 51-62). Suivre Jésus, c’est accepter de le mettre au centre de sa vie, c’est accepter d’être « recadré » vers le Ciel.

Cette année, lors des réunions avec les fiancés, j’ai encore fait l’erreur de parler d’engagement. J’avais déjà encore fait l’erreur de parler de sacrifices, au pluriel, à propos des enfants. Ce sont des termes que Jésus n’emploie pas. Ni le mot engagement, ni le mot sacrifice. Des « grands mots » à éviter comme les « gros mots ». Ils dérangent ou encombrent inutilement. Il faut que je change de vocabulaire, d’approche, de façon de faire. Voyons comme Jésus parle aux personnes qui veulent le suivre.

Qui mettre au centre ?

La vie est un tableau. Chaque matin, au lever, comme on regarde par la fenêtre le temps qu’il fait en se demandant comment s’habiller, je regarde Dieu pour savoir comment m’organiser. La vie est un tableau : qui est-ce que je mets au centre ? Chaque matin je regarde le Christ sur la Croix, ou son icône au milieu du mur. La vie est un tableau. Est-ce que je mets le Christ Jésus au centre du tableau, au centre de ma vie, ou est-ce que je mets moi ? Si je me mets moi au centre du tableau et au centre de ma vie, les autres seront répartis tout autour, sur les côtés, relégués, saupoudrés, de plus en plus petits, sans compter le fait que si je suis au centre, tout le poids du monde repose sur mes épaules.

Chaque jour, en contemplant le Christ, je contemple l’amour de Dieu, et je lui laisse porter le poids du monde, de nos souffrances et de nos péchés. Je lui demande son aide, sa grâce, pour en prendre ma part, et ma part seulement, dans la limite de mes capacités. Je fais cet acte de foi que Dieu ne nous charge pas au-delà de nos capacités : « Dieu ne permet pas que nous soyons éprouvés au-delà de nos forces, mais avec l’épreuve il donne le moyen d’en sortir et la force de la supporter » (1 Co 10, 13). Cette grâce nous est donnée dans les sacrements et c’est pourquoi nous ne manquerons jamais de prêtres. Quelle folie de ceux qui préparent leur disparition ! Voudraient-ils la hâter ? Après sa Résurrection, Jésus corrigea sévèrement ses disciples : « Il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient contemplé ressuscité » (Mc 16, 14). Jésus corrige.

Ils ne se posaient pas de question

En le mettant au centre, j’accepte de me décentrer, de ne pas être le centre du monde, ni de ma vie quand bien même j’en serais l’observateur de référence. Frères, dit saint Paul dans la deuxième lecture de ce dimanche, que la liberté que donne le Christ « ne soit pas un prétexte pour votre égoïsme : au contraire, mettez-vous, par amour, au service les uns des autres » (Gal 5, 13). Est-ce que, dans les temps passés, hommes et femmes avaient moins peur de s’engager ? Ils ne se posaient pas la question. La vie était un combat. On le voit dans l’Évangile quand les disciples Jacques et Jean veulent partir en guerre, d’où le nom que Jésus leur donna de fils du tonnerre (Mc 3, 17), mais ils se trompent d’ennemis. Nos ennemis ne sont pas ceux qui ne nous accueillent pas, ni ceux qui ne nous aiment pas. Ils se trompent en invoquant le feu du Ciel, croyant sans doute faire comme le prophète Élie avec les faux prêtres de Baal (1R 18), oubliant qu’Élie le regretta. Il est possible, voire probable, qu’un feu viendra du Ciel mais nous avons pour modèle Abraham qui supplia Dieu pour que ce feu ne s’abatte pas. Abraham notre père dans la foi supplia le Seigneur : « Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ? Peut-être y a-t-il cinquante Justes dans la ville. Ne vas-tu pas pardonner à toute la ville à cause des cinquante Justes qui s’y trouvent ? Des quarante-cinq ? Trente ? Vingt ? Dix ? » (Cf. Gn 18, 24-32.)

Jésus corrige

On peut aussi se tromper à l’image de Pierre dans la cour du Grand Prêtre, quand Jésus a été arrêté. Pierre est allé avec les serviteurs et les gardes qui avaient fait un feu de braise pour se réchauffer (Jn 18, 18). Scène qu’on pourrait qualifier d’iconique, emblématique de la fausse chaleur qui mène au reniement. Ni le feu du ciel ni le feu du froid, le feu de l’Esprit est l’âme de notre vie. Appelé par Élie, le prophète Élisée le verra s’élever au Ciel dans un char de feu : « Mon père !… Mon père !… Char d’Israël et ses cavaliers ! » (2R 12.)

Il faut l’avoir en tête pour comprendre les réponses de Jésus dans les trois rencontres que relate l’Évangile, où beaucoup d’entre nous pouvons nous reconnaître : entre ceux qui pensent trouver avec lui le repos en cette vie, ceux qui ne sont jamais prêts, toujours là mais jamais prêts, et ceux qui sont trop attachés au passé pour aller de l’avant. Jésus corrige à chaque fois. Il recadre : il ne s’agit pas moins que d’aller au Ciel ! Auprès du Père. La vie est un tableau. Qui aurai-je mis au centre de ma vie ?

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