Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Mercredi 22 juin 2022
1. Ukraine : le positionnement du pape provoque une certaine incompréhension à Bruxelles
2. Deux églises attaquées dans le nord du Nigéria
3. Quelle a été la position du Vatican sur l'OTAN au cours de l'histoire ?
4. La synodalité va-t-elle changer le monde ?
5. Les pèlerins du Camino aident les villages ruraux espagnols qui se vident à survivre
1Ukraine : le positionnement du pape provoque une certaine incompréhension à Bruxelles
Jamie Dettmer, du site d’information européen Politico, se demande si le positionnement ambigu du pape François vis-à-vis du conflit ukrainien, notamment quand le pontife met en cause la responsabilité de l’OTAN, ne revient pas à "placer les intérêts temporels au-dessus des impératifs spirituels et moraux". Sa critique de l’industrie internationale de l’armement, pense-t-il, n’est pas acceptable si elle vise simplement à maintenir le lien avec le patriarche Kirill ou si elle n’est qu’une forme de péronisme tiers-mondiste hérité de son passé en Argentine. Le journaliste n’hésite pas à comparer ce qu’il voit comme un soutien à Poutine aux accords du Latran entre Pie XI et Benito Mussolini en 1929, laissant entendre que l’Église catholique se positionne là où elle trouve son intérêt. Et se demande s’il ne s’agit pas d’un leitmotiv de son pontificat, accusant François de "se prosterner devant Pékin en fermant les yeux sur les violations des droits de l’homme en Chine".
2Deux églises attaquées dans le nord du Nigeria
Deux jours après les funérailles de 40 personnes tuées au Nigeria lors de la messe de Pentecôte, deux autres églises du pays, une catholique et une baptiste, ont été attaquées le 19 juin. Au moins trois personnes ont été tuées et plus de 30 ont été enlevées. Ces dernières attaques ont eu lieu dans l'État rural de Kaduna, dans le nord-ouest du pays, et on ne sait pas qui en est à l'origine. L'Association chrétienne du Nigeria a condamné ces attaques et a déclaré que les églises du pays étaient devenues des "cibles" des groupes armés. "Il est très regrettable qu'alors que nous ne sommes pas encore sortis du deuil des personnes tuées à Owo il y a deux dimanches, un autre attentat ait lieu à Kaduna", a déclaré à l'Associated Press le pasteur Adebayo Oladeji, porte-parole de l'association. Le Nigeria a connu récemment une augmentation des attaques dans les zones rurales ces derniers temps, dans une zone où les tensions entre musulmans et chrétiens sont cependant vives depuis bien plus longtemps.
3Quelle a été la position du Vatican sur l'OTAN au cours de l'histoire ?
Quelques jours avant le sommet de l’OTAN, organisé les 29 et 30 juin prochains à Madrid dans le contexte de la guerre en Ukraine et d’une possible adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Alliance atlantique, la radio espagnole Cope revient sur les positions des papes au sujet de l’organisation. "Depuis sa création en 1949, le Saint-Siège a toujours montré son profond respect pour l’organisation, qui travaille pour la paix et non pour la guerre".
Pie XII, en 1957, invitait ainsi les membres de l’OTAN à devenir "apôtres de la paix". Paul VI, en 1968, expliquait qu’il s’agit d’un "collège de défense et non d’attaque". Jean Paul II, en 1982, avait pour sa part évoqué la contribution de l’OTAN pour instaurer "la paix dans toutes les nations, entre tous les peuples et dans tous les cœurs humains". Le pape polonais, forcément sensible au rôle de rempart joué par l’OTAN face à la menace soviétique, avait salué les efforts de l’organisation pour "construire un futur marqué par l’harmonie, la justice et la paix". Mais récemment, le pape François a marqué une étonnante rupture avec cette ligne, en évoquant "les aboiements de l’OTAN aux portes de la Russie" et le fait que la guerre en Ukraine aurait été "d’une certaine manière, provoquée". Ses déclarations ont suscité une profonde incompréhension aux Etats-Unis et en Pologne, notamment.
4La synodalité va-t-elle changer le monde ?
Comme tous les diocèses du monde, celui de Bombay s’est lancé dans le "cheminement" du synode sur la synodalité. Lors de deux réunions organisées au début du mois de juin, UCA News rapporte que près de 200 personnes du diocèse sont venues échanger sur le sujet, "se sont écoutées, ont partagé leurs doléances et ont discerné la voie à suivre pour l’Église locale". Quatre thèmes ont été abordés : d’abord celui d’une Église plus inclusive, notamment envers les personnes ayant des orientations sexuelles différentes, les familles brisées, les personnes handicapées et les personnes des autres religions. L’Église doit être aussi plus collaborative, pour laisser plus de place aux laïcs et permettre une meilleure administration. Elle doit être aussi centrée sur la foi, avec un accompagnement spirituel plus important, et pas seulement sacramentel. Enfin, elle doit-être "pertinente", et cesser d’être "déconnectée des problèmes quotidiens des fidèles, de l’intolérance religieuse croissante dans le pays et de la violence contre les minorités". Une discussion qui a tout eu d’une expérience authentiquement synodale, estime l’auteur du compte-rendu, rapportant que l’évêque présent s’est exclamé avec joie à l’issue de la session : "L’Église de Bombay est née de nouveau !"
5Les pèlerins du Camino aident les villages ruraux espagnols qui se vident à survivre
Des dizaines de villages espagnols ont été construits pour accueillir les pèlerins médiévaux qui empruntaient le chemin de 800 km menant au tombeau de l'apôtre Jacques à Saint-Jacques-de-Compostelle. Ce sont les pèlerins qui entreprennent encore ce voyage aujourd'hui qui sauvent ces villages de la disparition. L'Espagne, comme de nombreux autres pays, a vu la population de ses campagnes diminuer au fil des décennies, les agriculteurs et les jeunes se déplaçant vers les villes à la recherche d'un emploi. Toutefois, depuis les années 1990, lorsque le "Camino" a regagné en popularité, les choses se sont améliorées.
Selon un professeur d'économie espagnol, le Camino a "freiné le dépeuplement", qui est de 30% supérieur dans les villages galiciens situés en dehors du chemin de pèlerinage. "Les villages d'à côté, hors du Camino - ils vous font pleurer. Les maisons qui s'écroulent, l'herbe qui pousse sur les trottoirs jusqu'ici", a déclaré Raúl Castillo, un agent de la Guardia Civil en plaçant sa main à hauteur d’une table. Si la plupart des pèlerins ne dépensent qu'environ 50 euros par jour, l'argent reste localement. Bien souvent, les visiteurs quotidiens venus du monde entier sont dix fois plus nombreux que les habitants des plus petits hameaux, et l'impact est donc énorme.