Il n’y a pas de paix liturgique possible, estime l’écrivain Michel Cool, si on ne retrouve pas ensemble le sens véritablement liturgique de la vie chrétienne : une élégance, une dignité, une lenteur… dans un monde affamé de beauté, de bonté et de consolation.
Le pape François fait feu de tout bois ! Après avoir moqué les dentelles des prêtres siciliens, il fustige maintenant les partisans du « restaurationnisme » ; il nomme ainsi le courant qui, selon lui, empêche l’Église de vivre l’Évangile avec son temps, dans l’esprit de Vatican II. À des revues jésuites, comme pour se consoler, il confie qu’il faut cent ans à un concile pour s’acculturer. Il n’empêche que le pape ne retient plus son exaspération. Elle n’est pas seulement causée par ses ennuis de santé. Il réagit comme un réformateur contrarié. Contrarié par une curie romaine réticente pour appliquer la réforme de ses rouages ; contrarié par le constat que soixante ans après son ouverture, le concile suscite toujours de l’opposition ; et même une sorte de « néo-lefebvrisme » adopté par de nouvelles générations comme un antidote au progrès pourvoyeur de malheur écologique, de matérialisme consumériste et de désenchantement. Le pape François a bien l’humeur maussade d’un réformateur contrarié !
Une exception française
Dans le même temps, la critique papale des dentelles a relancé en France l’une de nos spécialités qui n’est pas gastronomique celle-là : la guerre liturgique. Cette guéguerre sempiternelle oppose toujours les mêmes tribus gauloises : d’un côté celle des tenants de la messe en latin, dite de saint Pie V, et de l’autre celle des partisans de la messe en langue vernaculaire, dite de saint Paul VI. Dans nul autre pays, cette bataille liturgique ne fait autant rage qu’en France.