Une étude vient de montrer l’importance du temps passé par un adolescent avec son père sur sa production de testostérone à l’âge adulte. Notamment lorsqu’il sera lui-même devenu père.
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Des chercheurs de l’Université Notre-Dame dans l’Indiana ont étudié l’influence des relations pères-fils sur la production de testostérone. En analysant les données recueillies pendant plus de 30 ans auprès de près de 1000 hommes aux Philippines, ils ont pu montrer que « l’adolescence est une période sensible au cours de laquelle les relations sociales influencent la production ultérieure d’hormones » (Medical Xpress, 01/06/2022). Plus précisément, les garçons qui ont pu bénéficier de la présence de leur père à l’adolescence, produisent moins de testostérone une fois devenus pères eux-mêmes. Ce qui influence leur façon d’occuper ce rôle. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
L’importance des relations familiales, y compris sur la santé
Par ailleurs, « chez l’homme, la testostérone est liée à la santé à long terme, notamment pour les maladies cardiovasculaires et la fonction immunitaire », explique Lee Gettler, professeur agrégé d’anthropologie à l’Université Notre-Dame et directeur de ces recherches. « Ces résultats nous montrent donc comment les expériences familiales avant l’âge adulte peuvent façonner la biologie future qui, à son tour, peut affecter le comportement et la santé à venir », résume-t-il.
L’équipe de Lee Gettler avait déjà montré que s’engager dans la parentalité entraînait une forte baisse du taux de testostérone des nouveaux pères. Des résultats qui ont aidé à comprendre comment le corps des nouveaux pères peut s’adapter biologiquement aux exigences de leur nouveau rôle : « Les hommes sont, dans une certaine mesure, câblés pour s’occuper de leurs enfants. »
Rôle du père et physiologie masculine
Pourtant « les pères restent peu étudiés en ce qui concerne leur contribution à la santé et au bien-être général de leurs enfants », déplore Lee Gettler. Un avis partagé par le professeur René Écochard, professeur à l’Université Claude-Bernard (Lyon I) et auteur de Homme, femme, ce que nous disent les neurosciences (Artège). Cette étude « convaincante » rejoint l’ensemble des travaux qui montrent « la finesse de la physiologie masculine, si mal connue du grand public », estime-t-il. Comme dans toute étude observationnelle, il y a bien sûr des limites, rappelle le professeur Écochard. Dès lors « il sera important de voir si des résultats comparables sont retrouvés par d’autres équipes de recherche ».
Pour aller plus loin : www.genethique.org
