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"Le scoutisme, c’est la joie !", s’exclame le père Nicolas Burle, dominicain au couvent de Lille et aumônier national des SUF, lorsque nous lui demandons quel est le moral des troupes au lendemain des violents orages qui se sont abattus sur le domaine de Chambord. Il est en train de diriger l’installation de l’autel pour la messe mais il ne s’agit pas d’une phrase en l’air. En effet, l’ambiance joyeuse, les sourires aux lèvres et les nombreux témoignages recueillis auprès des scouts démontrent combien la joie et l’espérance sont ancrées dans le cœur de ces jeunes. A en forcer l’admiration.
Ce week-end, Chambord a résonné des cris des 30.000 scouts réunis. Cris pour montrer "qui gueule le plus fort", cris des noms de sizaines et d’équipes lors des "rasso" mais aussi des cris de joie qui s’élevaient telle une vaste clameur dans la plaine de Chambord. Joie de se retrouver, de jouer, de chanter et de vivre la messe ensemble, comme le montrent si bien ces images de la fin de la célébration, foulards au vent.
Une joie qui n’a pas été ternie par l’impressionnant orage de la veille, qui a bousculé le programme prévu de longue date par les organisateurs et trempé les tentes. En témoignent Thibault, Louis, Stanislas et Irénée, chefs de troupe dans le groupe Jésus-Ouvrier à Boulogne-Billancourt. Agés de 20 à 22 ans, ils sont responsables de 24 jeunes de 12 à 17 ans. Ils n’ont pas pu s’abriter pendant l’orage, sinon sous des bâches et des ponchos… "Nous étions dehors dans la plaine, et tous les scouts chantaient malgré la pluie et la grêle. C’était incroyable. Dans la troupe, aucun scout ne s’est plaint. Au dîner, on les a remerciés, ils ont été vraiment courageux".
Joie dans le don de soi
Mais la joie des SUF ne se réduit pas à une joie factice, liée à l’excitation de cet événement exceptionnel. Elle prend aussi racine dans le don de soi, dans le fait de prendre soin du plus petit, l’un des fondements de la pédagogie SUF, qui a été largement mise en œuvre ce week-end. Les cheftaines d’une meute d’Issy-les-Moulineaux nous raconte comment une incroyable entraide s’est mise en place au moment de remonter les tentes arrachées par le vent. "Nous avons pu être abrités au château pendant l’orage et lorsque nous sommes revenus au campement, des chefs de groupe et des routiers étaient en train de remonter les tentes des louveteaux". La "pédagogie du grand frère" en actes. Autre exemple, des jeannettes de Castres ont eu leurs sacs de couchage trempés par la pluie. Les cheftaines leur ont offert leur duvet sec, en échange de leur duvet mouillé.
Joie des anciens
De nombreux anciens responsables du mouvement étaient également présents. Ils ont été touchés quant à eux par une autre forme de joie, celle de voir la flamme SUF se transmettre de génération en génération. Jean-Paul Béchu, commissaire général de 2009 à 2013, témoigne de sa joie face à "l’espérance à l’état pur portée par ces jeunes". "Ce sont les mêmes qu’il y a 15-20 ans ! Tous les scouts sont finalement les maillons d’une chaîne, une chaîne qui mène au Seigneur, et c’est une joie profonde de voir qu’elle ne s’est pas détendue." Pour l’ancien commissaire, le scoutisme est l’œuvre de Dieu. "Et nous l’avons bien vu pendant la messe, où l’Esprit Saint nous a été donné, puis accepté et reçu par chacun". S’il est convaincu depuis longtemps que le scoutisme rend heureux, ce week-end mémorable en convaincra sans doute beaucoup d’autres.
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