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Mardi 24 mai 2022
1 - L'avenir de Jérusalem inquiète les Églises du Moyen-Orient
2 - Le confesseur du Pape à Buenos Aires, 95 ans, raconte ‘son’ Bergoglio
3 - La Bible au cinéma : quels films regarder ?
4 - Nicaragua : un diocèse exige que le régime d'Ortega mette fin au "siège" des propriétés de l'Église
5 - Mgr Gadecki : "L’approche du Vatican envers la Russie devrait changer pour devenir plus mature"
1L'avenir de Jérusalem inquiète les Églises du Moyen-Orient
Pour la première fois, le Conseil des Églises du Moyen-Orient - qui rassemble les responsables orthodoxes, catholiques et évangéliques de la région - s’est réuni en Égypte pour quatre jours de travail. C’est sur Jérusalem et la préservation des lieux saints que les membres du conseil ont particulièrement insisté dans leur déclaration finale. Dans un contexte extrêmement tendu qui fait suite à la mort d’une journaliste palestinienne chrétienne abattue par les forces israéliennes, le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, a rappelé que les chrétiens ne pouvaient pas rester silencieux, que "la Ville Sainte avait un caractère chrétien" et qu’il devait être préservé, visible et respecté. Dans le document final, les chefs chrétiens ont aussi voulu rappeler à la communauté internationale "l’importance de renforcer la présence chrétienne dans la Cité de la Paix", là où le Christ est mort et ressuscité. Comme l’indique le média Terre Sainte, ce conseil œcuménique fondé en 1974 a pour objectif de renforcer l’unité des communautés chrétiens du Moyen-Orient sur des questions d’intérêt commun, de créer des ponts avec les Eglises occidentales, et de favoriser le dialogue avec les autres religions de la région, en particulier avec les musulmans.
2Le confesseur du Pape à Buenos Aires, 95 ans, raconte ‘son’ Bergoglio
C’est une vie peu ordinaire qu’a vécu le Frère Luis Dri, capucin âgé de 95 ans, qui vit aujourd’hui dans un monastère de Buenos Aires, dans un quartier populaire. C’est là, qu’il baptisa, il y a des années la ‘légende’ du pays, le footballeur Diego Armando Maradona. Et c’est aussi dans cette ville qu’il fut choisi pour devenir le confesseur de son évêque, Mgr Jorge Mario Bergoglio. Avec ce dernier est née une "grande amitié", sur laquelle revient la revue espagnole Alfa y Omega. Devenu pape, François a fait du frère Dri le protagoniste d’un livre sur la confession il y a quelques années. Et, s’émerveille ce dernier, le Pape ne l’oublie pas depuis Rome, et l’appelle même pour son anniversaire. "Il a tant de choses à faire avec la guerre et il se souvient de ce fou", s’étonne le vieil homme, qui ne s’attribue aucun mérite quant à ses qualités de confesseur. "Dieu m’a donné le don du pardon, et le don d’être toujours prêt à pardonner".
3La Bible au cinéma : quels films regarder ?
Matthew Page, auteur du livre 100 Bible Films, qui sortira en juin 2022, raconte comment le cinéma et les films ont changé leur manière de représenter la Bible au fil des décennies. Le tout premier "film sur Jésus", explique l'auteur, était La Passion du Christ (1897), commandé par une organisation catholique française qui tentait de lutter contre la laïcité. Selon Matthew Page, à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, de nombreux cinéastes ont été "attirés par le sens du mystère" et "le lien entre le ciel et la terre", apprenant des astuces de caméra pour représenter des événements miraculeux. "Au fur et à mesure que le média se développait, beaucoup voyaient dans le cinéma un moyen de prêcher les lois de Dieu tout en étant divertissant", explique l’auteur, citant la première version des Dix Commandements (1923) de Cecil B. DeMille. Il explique qu'à la fin du XXe siècle, les réalisateurs ont "redécouvert le potentiel du cinéma pour diffuser les croyances chrétiennes", mais qu'ils ont également utilisé ce média pour remettre en question ces valeurs, comme dans Jesus Christ Superstar (1973). Au tournant du siècle, il affirme que les approches se sont diversifiées et qu'aujourd'hui, un "style de cinéma plus contemplatif a émergé", comme dans Mary Magdalene (2018).
4Mgr Gadecki : "L’approche du Vatican envers la Russie devrait changer pour devenir plus mature"
De retour d’une visite en Ukraine, le président de la conférence épiscopale polonaise dénonce l’approche "naïve et utopique” de la diplomatie pontificale vis-à-vis de la Russie. Il estime que le Saint-Siège ne développe pas une approche suffisamment sérieuse de la menace russe, et qu’il sous-estime l’expérience des pays d’Europe centrale. Il explique que la principale motivation de l’agression russe sur l’Ukraine était "la crainte que la démocratie qui y a pris racine ne pénètre à l’intérieur de la Fédération de Russie et ne l’éclate de l’intérieur", ce que Vladimir Poutine ne peut pas permettre. Le plus important désormais, serait que "le Saint-Siège soutienne l’Ukraine à tous les niveaux et ne se laisse pas guider par des pensées utopiques tirées de la théologie de la libération". Le président de l’épiscopat polonais salue par ailleurs l’accélération du processus de réconciliation polono-ukrainienne, 80 ans après le début du génocide de 1942-1944, durant lequel 100.000 Polonais avaient été massacrés par des miliciens ukrainiens. Cet évènement, largement méconnu en Europe occidentale, est resté très présent dans la mémoire collective polonaise mais l’urgence de la solidarité face à l’attaque russe l’a emporté face aux blessures du passé.
5Nicaragua : un diocèse exige que le régime d'Ortega mette fin au "siège" des propriétés de l'Église
"Nous avons demandé à la police nationale d'abandonner cette attitude inutile (de siège)", indique un communiqué de l'archidiocèse de Managua, capitale du Nicaragua, dirigé par le cardinal Leopoldo José Brenes Solórzano, où deux paroisses sont assiégées par la police. Depuis vendredi, la police encercle la paroisse Santo Cristo de las Colinas, où l'évêque de Matagalpa, Rolando Álvarez, s'est réfugié jeudi soir, rapporte Crux. L'évêque a déclaré un jeûne pour protester contre la persécution et le harcèlement dont il dit être victime de la part de la police. Mgr Álvarez a mis en cause les tactiques répressives du gouvernement de Daniel Ortega contre l'opposition. Une autre paroisse, l'église San Juan Bautista, située dans la ville de Masaya, dans le sud du pays, à la périphérie de Managua, est sous surveillance policière depuis une semaine et le prêtre, le père Harving Padilla, n'a pas le droit de quitter les lieux. "Ils ont violé le droit à notre vie chrétienne", a-t-il déclaré. "Vous avez encerclé tout le périmètre de l'église, vous avez fermé les rues [qui y mènent]. Je voudrais savoir pourquoi les fidèles ne sont pas autorisés à entrer pour la messe, et pourquoi vous me tenez ici, enfermé", a-t-il poursuivi. Les relations entre l'Église et l'État ont été de plus en plus tendues au fil des ans, le régime ayant mis en place une répression de plus en plus forte de l'opposition.