Connu pour avoir joué dans le film"L’Homme à l’Hispano" (1926) Georges Galli (1902 – 1982) a connu un vif succès en tant qu’acteur… avant d’entrer au séminaire pour devenir prêtre. Portrait.
Arletty a écouté ses prêches à Paris, pendant la Seconde Guerre mondiale. Jacques Brel et Johnny Hallyday ont chanté dans les années 1960 à la « Cité de la jeunesse » qu’il a fondée à Sanary-sur-Mer. Et une foule entière a pleuré en 1982, à Marseille, au moment de sa mort. Georges Galli a eu un parcours de vie incroyable. Non seulement à cause du hasard des événements, mais aussi grâce à sa volonté seule et à sa vocation. Disons plutôt à cause d’un désir très profond et d’un besoin d’être vu du monde avec les yeux de l’âme. Né, sans doute, pour briller aux yeux du monde justement — car il est beau, intelligent et volontaire — Jean Duvivier et Marcel Vandal lui proposent de devenir acteur alors qu’il traîne aux studios du Film d’Art à Neuilly en tant que simple figurant. Il a vingt ans alors, le monde merveilleux du cinéma lui ouvre les bras.
Après les studios de Neuilly, Le bouif errant (1926), film muet de René Hervil. Puis L’Homme à l’Hispano la même année dans le rôle principal, où il incarne un homme ruiné autrefois richissime, sous la direction de Jean Duvivier, qui s’enfuit de France à bord d’une voiture de luxe espagnole Hispano. Grâce à ce film, il accède déjà à la notoriété à vingt-cinq ans seulement. Tout le monde le veut. Georges Galli enchaîne ainsi rapidement avec des productions britanniques, dans le drame Yellow Stockings (1928) de Theodore Komisarjevsky et le film romantique The Broken Melody (1929) de Bernard Vorhaus, dans lequel il joue le personnage vedette d’un prince exilé à Paris qui a une liaison avec une chanteuse d’Opéra. Les rôles se succèdent donc et la vie faste avec. Jusqu’au jour où il assiste à la messe du 15 août, la même année que ces deux derniers tournages. En ce jour de l’Assomption, il reçoit un puissant appel. Et à Noël, il écrit ces quelques mots, nullement hésitants : « Je pars pour une autre vie. Je vous écrirai plus tard. Oubliez-moi, je tâcherai d’être un autre. » Message troublant et mystérieux, qu’il n’aurait sans doute pu expliquer à ceux qui croyaient en lui pour gravir plus avant les marches de la célébrité.