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Faut-il faire la police pendant la prière familiale ?

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Caroline Moulinet - publié le 24/05/22
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Se fâcher et crier ? Arrêter la prière ou laisser faire, en tentant tant bien que mal d’entendre les intentions de prière des uns des autres au milieu de l’agitation générale? Quel est le bon équilibre ?

Décider de laisser un espace pour le Seigneur et de prier en famille est une décision à reprendre régulièrement. Ce temps n’est pas toujours facile à respecter, surtout s’il y a eu une dispute ou si la fatigue se fait sentir. Pourtant, il est beau de rester fidèle à la prière malgré un quotidien parfois laborieux.

Malgré une routine rodée, il arrive que l’agitation débordante de certains enfants perturbe la prière familiale. Comment réagir ? Les parents le pressentent, et, même si cela peut arriver dans toutes les familles, hurler sur un enfant au beau milieu de la prière n’est pas le meilleur moyen de témoigner de l’Amour. C’est pourquoi le père Augustin, auteur de "Prier en famille : mission impossible ?" (Ed. de l’Emmanuel), invite les parents à poser des règles claires : "Il y a une attitude pour la prière. C’est le rôle des parents d’apprendre à leur enfant à prier avec leur corps." D’accord donc pour dire stop à celui qui saute sur le canapé ! Et plutôt que de se fâcher trop fort, pourquoi ne pas prendre l’enfant sur ses genoux, ou l’inviter à se lever et entonner un chant pour animer la prière ?

Le père Augustin Bourgue souligne : "Cela aide les enfants à prier s’ils peuvent s’investir dans la prière : sortir sa guitare ou organiser les différentes étapes de la prière familiale. C’est comme à la messe : être servant d’autel aide les enfants à se concentrer sur ce qui se passe".

Le Seigneur connaît les cœurs

Prier reste un acte intérieur mettant en mouvement la liberté de chacun, même en ce qui concerne les enfants. Il faut quelques règles pour rendre la prière possible. Avec bienveillance, les parents ont donc à corriger leurs enfants : leur montrer l’importance de leur comportement pendant la prière leur donne un sens de la valeur de ce moment. Alors, en goûtant à la saveur de la prière, l’enfant découvre qu’il ne s’agit pas d’un rite extérieur ou d’une simple étape du rituel du coucher, il apprend à habiter ce moment pour que naisse sa propre prière.

Le cadre pour se tenir convenablement pendant la prière vient soutenir la prière en famille. Et ce cadre est bon s’il est au service du bien commun, car ce temps est le temps de la prière de chacun, ensemble. La prière de chaque parent, la prière de chacun des enfants, ensemble. Qui dit ensemble, dit communauté et hospitalité envers ce que vivent parents et enfants. La discipline trouve alors sa juste place : la prière a un début, un milieu, une fin. Quant à la durée, elle peut évoluer selon où en est chacun ce jour-là. L’important est de prier, simplement même d’avoir un désir réel de prier, car le Seigneur connaît les cœurs des membres de la famille et ce désir qui monte vers Lui le réjouit.

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