Accepter d’être aidé pour être fort, là est le vrai chemin de la paix. Pour le père Benoist de Sinety, curé de Saint-Eubert de Lille, l’exemple du pape qui s’assume dans sa faiblesse est un message au monde.
À n’en pas douter, les 8 et 9 mai vont être pour les uns et les autres une belle occasion de montrer les muscles. Les uns opteront pour un discours martial, les autres pour faire défiler toutes les technologies les plus macabres contenues dans des missiles glaçants. Les rumeurs de guerre enflent. Les dénonciations d’horreurs commises se précisent. Il y a donc 77 ans qu’a été sonné le premier 8 mai : deux fois le chiffre qui indique l’âge de raison et, dans la Bible, la plénitude.
Un vieillard qui a besoin
Au cœur de cette tempête de mort, il y a ce vieillard tout en blanc qui ne parvient pas à se relever de son siège à la fin de l’audience sur la Place Saint-Pierre. Il est sans doute celui dont la voix porte le plus dans le monde entier. Son nom est invoqué dans la prière quotidienne de plus d’un milliard d’hommes et de femmes, dans toutes les langues. Homme parmi les hommes, il est désormais faible parmi les faibles. Il souffre mais il se redresse. Et quand il ne le peut, il ose paraître sur un fauteuil roulant. Il ose manifester publiquement que, tout pape qu’il soit, il « a besoin ». Besoin d’un bras secourable et vigoureux pour le maintenir sur pieds. Besoin de l’intercession des autres comme il le dit dès le premier soir, au balcon d’un palais où il ne voulut jamais habiter pour ne pas s’y perdre.