Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Vendredi 29 avril
1 - États-Unis : après le mouvement pro-vie, le « whole life » met à mal les clivages
2 - L’archevêque d’Alger et le témoignage fécond de Charles de Foucauld
3 - Une école catholique peut-elle décider de ce qui est approprié d'enseigner ?
4 - Un prêtre sud-soudanais condamné pour avoir tenté d'assassiner son évêque
5 - Une religieuse ermite pendant 40 ans dans la jungle indienne
1États-Unis : après le mouvement pro-vie, le « whole life » met à mal les clivages
Dans sa lettre d'information hebdomadaire pour le New York Times, Tish Harrison Warren, un prêtre anglican des États-Unis, parle du mouvement "whole life" – “vie intégrale”. Mme Warren explique qu'elle s'est intéressée à ce groupe car il s'engage à protéger la vie et la dignité de toutes les personnes, en particulier celles qui sont vulnérables, "de l'utérus au tombeau", indépendamment des questions soutenues par telle ou telle faction politique. Cela signifie que le mouvement est opposé à l'avortement, à l'euthanasie et à la peine de mort et qu'il promeut également des politiques telles que le salaire minimum vital, l'accès universel aux soins de santé et la justice raciale, transcendant ainsi le clivage habituel entre démocrates et républicains aux États-Unis. "Un mouvement pour la vie entière qui ne suit pas notre binaire politique droite/gauche est exactement là où il faut être, car cette binarité est une chose terrible, limitative et toxique. Ce mouvement représente quelque chose qui bouillonne en dehors de ces hypothèses politiques nationales et de ces structures de pouvoir", a déclaré Charlie Camosy, catholique et leader du mouvement, à Mme Warren.
2L’archevêque d’Alger rend hommage au témoignage fécond de Charles de Foucauld
Charles de Foucauld s’est engagé dans une expérience de fraternité “offerte à tous, sans considération d'appartenance religieuse, ethnique ou nationale”, a expliqué Mgr Jean-Paul Vesco, archevêque d’Alger, pour rendre hommage au moine français qui a vécu une bonne partie de sa vie dans le désert d’Algérie et qui sera canonisé le 15 mai 2022. Le prélat a publié une réflexion sur le site de l’Eglise catholique d’Algérie, dans laquelle il insiste sur les “conversion successives” et les nombreux “nouveaux départs” qui ont jalonné la vie du futur saint. “Ce témoignage parle encore à des milliers de personnes”, explique-t-il, et montre “son zèle missionnaire et son souci de rejoindre les plus éloignés de l'annonce de l'Évangile, jusqu'aux confins du Sahara français”. Selon l’archevêque français, c’est seulement lorsque Charles parvient à établir cette “relation d'altérité et de réciprocité propre à l'amitié” qu’il devient alors le “frère universel” qu’il a tant souhaité être. Dans sa réflexion, Mgr Vesco a aussi placé Charles de Foucauld à côté d’autres témoins de la foi tués en Algérie ou en France, à l’exemple des moines de Tibhirine ou du père Hamel.
3Une école catholique peut-elle décider de ce qui est approprié d'enseigner ?
Des enseignants d'une école catholique du sud-est de Londres se sont mis en grève suite à l'annulation d'une conférence donnée par un auteur pour enfants dont les livres présentent des personnages homosexuels. L'archidiocèse de Southwark avait recommandé cette décision qui a causé des remous. La presse britannique s'est emparée du sujet pour fustiger l'attitude brutale et injuste de l'Église catholique, qui, une fois encore, semble humilier les personnes LGBTQ+. Mais l'auteur de l'article prend le contrepied de ces accusations. Pour lui, une école catholique a une « obligation morale » de ne pas accepter en son sein la promotion de contenus allant à l'encontre de son enseignement. Selon lui, un établissement catholique peut donc refuser de faire intervenir un auteur qui est engagé dans la promotion des droits LGBTQ+.
4Un prêtre sud-soudanais condamné pour avoir tenté d'assassiner son évêque
Quatre hommes, dont un prêtre, ont été condamnés à 7 ans de prison, après avoir été accusés d'avoir tenté d'assassiner l'évêque de Rumbek (Sud-Soudan), Christian Carlassare, le 25 avril 2021. Ce missionnaire italien et combonien de 45 ans devait être ordonné évêque lorsque deux hommes armés ont fait irruption à son domicile et, tentant d’attenter à sa vie, lui ont tiré dans les jambes. Après une période de convalescence en Italie, Mgr Carlassare est revenu à Rumbek et, le 25 mars 2022, a finalement reçu son ordination épiscopale dans la cathédrale de la ville. "Bien qu'attristés par ce qui s'est passé et la souffrance qui en découle, nous prions pour que la vérité conduise à la conversion", a déclaré le prélat italien à propos du verdict du procès.
5Une religieuse ermite pendant 40 ans dans la jungle indienne
Bien que religieuse catholique, Sœur Prasanna Devi, aujourd’hui âgée de 88 ans, a vécu pendant des années en suivant la vie ascétique hindoue. Pendant quarante ans, elle a habité seule dans une hutte d’une forêt à proximité de Girnar, espace sacré pour les religions jaïne et hindoue. UCA News raconte comment cette religieuse a décidé de suivre le grand mouvement d’acculturation lancé au sein de l’Église catholique dans les années 70. N’appartenant à aucune congrégation, elle a prononcé ses vœux en 1997 auprès d’un évêque, et fait vœu de chasteté, pauvreté et obéissance. Elle a vécu en ermite dans ce lieu reculé du monde, portant l’habit orange des hindous. En 2014, une mauvaise chute l’a forcé à rejoindre une annexe d’une église catholique pour être prise en charge. Depuis, une paroisse catholique de l’ouest de l’Inde s’en occupe et l’aide à vivre sa vieillesse paisiblement. Aujourd’hui encore, de nombreux hindous continuent à lui rendre visite en raison de sa réputation de sainteté.