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Spiritualité
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Le Jeudi saint, nous sommes tous appelés à devenir prêtre

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Catherine Leblanc / Godong

Dom Samuel Lauras - publié le 13/04/22

Le Jeudi saint célèbre l’institution de l’eucharistie. "Faites ceci en mémoire de moi" dit Jésus aux apôtres et à leurs successeurs. Dom Samuel, père abbé de l'abbaye cistercienne de Nový Dvůr, nous fait observer que Jésus s’adresse aussi à chacun d’entre nous.

Pour accueillir dans la foi le mystère du Jeudi saint, il importe de considérer d’un seul regard la liturgie qui va se déployer jusqu’à l’office du Vendredi saint, pour culminer au matin de Pâques. Cette liturgie commence par la messe chrismale, présidée par l’évêque entouré des prêtres de son diocèse. En cette messe, le jour du Jeudi saint “en mémoire de la Cène du Seigneur”, jour anniversaire de l’institution de l’eucharistie, s’exprime la plénitude du sacerdoce de l’évêque et le signe de l’union étroite des prêtres avec lui. C’est ainsi que le Jeudi saint est considéré comme la fête des prêtres. 

Mais qu’est-ce qu’un prêtre ? Pourquoi l’Église a-t-elle besoin de prêtres ? Qu’est-ce que l’Eucharistie, mystère que nous mettons au cœur de nos journées ? Si l’on se réfère à la première lecture de la messe chrismale (Is 61, 1-9) au point de départ, on trouve une onction : “L’esprit du Seigneur est sur moi, car le Seigneur m’a oint. Il m’a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres”– le terme hébreu anawim, signifie autant “humble” que “pauvre”.Le Seigneur Dieu promet ensuite ce que tout homme désire au fond de lui-même : amnistie de ses fautes, liberté, année de grâce. C’est dans ce passage qu’on trouve un verset frappant pour des fondateurs : “Ils rebâtiront les ruines antiques, ils relèveront les édifices dévastés du passé” (v. 4). Le prophète continue : “Et vous serez appelés “prêtres du Seigneur”, on vous nommera “ministres de notre Dieu”” (Is 61,1-5).

Tous appelés à devenir prêtre

Tout catéchumène, lors de son baptême, reçoit l’onction avec les saintes huiles que l’évêque a consacrées le Jeudi saint. Il est en effet appelé à devenir prêtre, prophète et roi par participation aux trois fonctions que le Christ, Oint par excellence, assume en plénitude. Quand le Christ, à la dernière Cène, demande à ses disciples : “Faites ceci en mémoire de moi”, à qui s’adresse-t-il ? Aux douze bien sûr, futurs dépositaires du sacerdoce ; à leurs successeurs et aux prêtres qui les assistent dans leur charge. Et s’il s’adressait en outre à chacun d’entre nous ? De quoi parle-t-il, sinon de l’offrande de lui-même au Père ?

Tout baptisé a besoin d’un prêtre-ministre capable de lui transmettre les dons de grâce nécessaires à sa marche vers Dieu. Ces dons se reçoivent. Et ceux qui ont été appelés à accomplir ces tâches se doivent de le faire, autant qu’il est possible, en conformité avec le Christ, unique Grand-Prêtre et seul capable de donner le Salut. Cet exercice exige un immense détachement : Ce n’est pas moi qui agis, c’est le Christ qui agit en moi, pourrait-on dire en paraphrasant saint Paul.

Tout baptisé est en fait appelé à se donner lui-même au Père, autant qu’il est possible, en participant à l’offrande du Christ.

Tout baptisé est en fait appelé à se donner lui-même au Père, autant qu’il est possible, en participant à l’offrande du Christ. Cet exercice du don de soi exige également un immense détachement : Ce n’est pas moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.

Ces mystères chrétiens fondent notre identité de baptisés et se réalisent prosaïquement, dans la vie de tous les jours, à travers des actes concrets qui pourraient sembler insignifiants, souvent ignorés de ceux qui nous entourent, mais qui portent en eux la capacité de soulever le monde. De la sorte, le chrétien devient, par le Christ et en lui, à sa modeste place, acteur du Salut. Actes banals, comme laver les pieds de ses frères, par exemple, ou se laisser laver les pieds. Banals ? Oui et non ! Quand les disciples de Jean-Baptiste, alors en prison, viennent voir Jésus, il s’inspire pour leur répondre de ce passage d’Isaïe, mais saute le verset qui promettait l’amnistie aux captifs. Jean-Baptiste meurt sans avoir été libéré ! En Asie ou en Afrique, aujourd’hui, ce don de soi du baptisé à Dieu le Père peut prendre le même caractère radical. Que notre offrande spirituelle de tous les jours ne soit pas moins profonde.

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