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Dans les coulisses du livre évènement du pape François

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Lazare

Agnès Pinard Legry - publié le 31/03/22

Dans le livre "Des pauvres au Pape, du Pape au monde" publié le 1er avril aux éditions du Seuil, le pape François a répondu en toute liberté – et simplicité – à une centaine de questions posées par des pauvres du monde entier. Un dialogue improbable, revigorant et singulier.

Ce n’est pas la première fois que le pape François témoigne de sa proximité avec les pauvres. Mais c’est peut-être la première fois qu’on le voit se livrer directement et avec autant de simplicité aux pauvres. Dans un livre-entretien publié ce jeudi 1er avril aux éditions du Seuil, Des pauvres au Pape, du Pape au monde, on découvre un dialogue revigorant entre François qui répond sans détours aux questions de pauvres du monde entier.

Le projet est né en mai 2020 alors que le monde vient de connaître un confinement total face à la pandémie de Covid-19. Une audience était prévue avec le pape François pour les dix ans de l’association Lazare, qui propose des colocations solidaires entre de jeunes actifs et des sans-abris. “Curieusement, le Pape n’a pas annulé le rendez-vous et, du coup, nous non plus !”, se souvient Pierre Durieux, secrétaire général de l’association. Ils décident de proposer une visioconférence au Pape en lui écrivant un message tout simple : “Il nous faudra simplement du wifi et on s’occupe de tout.” Et sa réponse, toute aussi simple, ne s’est pas faite attendre : “Oui, venez et il y aura du wifi.” Une petite délégation de l’association s’est donc rendue sur place afin d’organiser une rencontre avec… une douzaine de maisons Lazare ! “Nous avons été émerveillés, éblouis”, se souvient Pierre Durieux. “Nous avons eu le sentiment que ce n’était pas un rendez-vous de plus pour le Pape mais qu’il était simplement heureux d’être là, comme un grand-père qui retrouve ses petits-enfants après une longue période de confinement.”

1.000 questions recueillies

Au bout d’une heure trente, Christian, vice-président de l’association “qui a connu la galère”, lance : “Maintenant on peut déjeuner ?”. “Ce n’était malheureusement pas envisageable pour le pape François mais on sentait qu’il aurait eu à cœur de rester”, reprend Pierre Durieux. La joie de cette rencontre ne retombant pas, les membres de l’association Lazare décident de proposer au Pape de prolonger l’exercice sous la forme d’un livre et en élargissant l’échange aux pauvres du monde entier. “Il n’a pas dit oui tout de suite et nous a simplement répondu qu’il voulait bien y réfléchir.” Quelques jours plus tard, la réponse de François arrive, acceptant le principe d’un livre et demandant de “collecter les questions et si possible de les classer.”

L’association Lazare sollicite d’autres associations œuvrant auprès des pauvres (la DCC, Fidesco, Enfants du Mékong…) pour les associer à sa démarche. “Tout l’automne 2020 ces associations ont elles-mêmes collecté les questions des pauvres avant de les retranscrire sur un site, Juste une question au Pape, que nous avions ouvert pour l’occasion, en six langues”, reprend Pierre Durieux. Au total, un peu plus de 1.000 questions sont recueillies provenant de plus de 80 pays et posées par des sans-abri, des prostituées, des enfants des rues ou encore des prisonniers. “Certaines étant redondantes, nous en avons sélectionné une centaine afin de les soumettre au Pape.”

Un coloc posait une question, le Pape y répondait et chacun pouvait surenchérir avant de passer à une autre question, c’était très vif et très simple.

Afin de poursuivre cette logique “d’entretien en chair et en os, incarné”, il est décidé qu’une poignée de “personnes en galère” parlant le français et l’espagnol (huit au total) se rendent au Vatican pour les poser, accompagnées de responsables de Lazare. Rendez-vous est donc pris en mai, en juin et en août 2021 avec François. “Un coloc posait une question, le Pape y répondait et chacun pouvait surenchérir avant de passer à une autre question, c’était très vif et très simple”, souligne encore Pierre Durieux.

“Ce qui m’a frappé personnellement, avant même ce qu’il dit c’est la personne qui le dit”, se remémore le secrétaire général de Lazare lorsqu’on l’interroge sur ces rencontres. “Le geste, l’image, la figure du Pape c’est la première impression qu’on a eue en entrant et peut-être la dernière. C’est la première audience où j’ai eu le sentiment qu’on avait cassé les codes protocolaires pour une rencontre en toute simplicité et en profondeur.” Lors de la dernière audience avec la délégation de Lazare, François a même renoncé à son discours officiel pour un échange en toute simplicité. “Quand il disait que le “style de Dieu” était tendresse, compassion et proximité, ce n’était pas que des mots, il incarnait ce qu’il disait en se préoccupant que le traducteur ait un verre d’eau, que l’on ait des petits gâteaux à disposition si on avait faim, en allant lui-même chercher deux livres qui manquaient afin de nous les remettre en cadeau… Tous ces petits détails montrent qu’il vit ce qu’il dit.”

Les pauvres l’ont sorti de sa zone de confort avec leurs questions mais ses réponses ont incontestablement une portée universelle.

À qui s’adresse ce livre ? “Les questions posées sont celles des pauvres et n’ont pas été retouchées”, assure Pierre Durieux. “Nous avons respecté et retranscrit les propos du Pape avec le plus de fidélité possible et ces derniers n’ont quasiment pas été changés par François lors de la relecture.” Mais les réponses du Pape, elles, s’adressent au monde entier. “Les pauvres l’ont sorti de sa zone de confort avec leurs questions mais ses réponses ont incontestablement une portée universelle.”

Des anecdotes sur son passé, sa manière de prier mais aussi son regard sur les difficultés que traversent l’Église, tout y passe. Mais si le livre donne à découvrir de nouvelles facettes de François, il s’agit surtout d’un approfondissement, au fond, du fil rouge de son pontificat : les pauvres. “Sitôt élu il a choisi le nom de François, duPovorello d’Assise et dès son premier discours il a partagé son rêve d’une église pauvre pour les pauvres.” “S’il reste un souvenir de Jean Paul II ce sera celui du pape de la jeunesse, des JMJ“, résume Pierre Durieux. “S’il reste un souvenir de Benoît XVI ce sera celui d’un pape théologien, mystique et lumineux. Pour François, ce sera le pape des pauvres et ce livre, ce dialogue avec les pauvres, en est l’une des plus belles illustrations.”

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