Alors que démarre ce samedi 12 mars une 15e semaine semaine de mobilisation "pour le droit de mourir dans la dignité", la fin de vie, plus précisément l'euthanasie, s'impose comme un réel marqueur de la campagne présidentielle. "Le débat est mal présenté et l’on mélange avec confusion deux sujets : les personnes effectivement en fin de vie et qui vont mourir et les personnes qui veulent mourir pour éviter de souffrir", rappelle à Aleteia Claire Fourcade, médecin dans un unité de soins palliatifs et présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap).
Les soins palliatifs et la fin de vie, que des associations militantes veulent parfois résumer d’un rapide « pour ou contre l’euthanasie », s’imposent comme un marqueur de la campagne présidentielle. Pourtant, loin des débats et visions réductrices, la réalité du terrain est tout autre. Si la loi garantit à tous et partout l’accès à des soins palliatifs de qualité, la réalité est que deux Français sur trois en fin de vie n’y ont pas accès et que 26 départements n’ont pas d’unité dédiée. Et c’est cette « anormalité » que souhaite faire connaître la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), en mobilisant le grand public, mais aussi les candidats à la présidentielle, avec une campagne d’affichage « Osons vivre » et un tout nouveau site internet dédié. Le docteur Claire Fourcade, médecin dans le pôle de soins palliatifs de la Polyclinique Le Languedoc à Narbonne et présidente de la Sfap, a répondu aux questions d’Aleteia.
Aleteia :Vous allez rencontrer les candidats à la présidentielle avec les membres de la Sfap. Comment vous accueillent-ils ?
Claire Fourcade : Nous avons déjà rencontré la majorité d’entre eux, ou leurs équipes, et à chaque fois, cela se passe très bien, nous restons même souvent plus longtemps que le temps imparti au départ ! Il faut dire que les soins palliatifs parlent à l’ensemble de la société car nous y avons ou y serons tous confrontés un jour, pour nous ou pour nos proches. D’ailleurs, tous les candidats rencontrés sont d’accord sur l’idée générale qu’il faut poursuivre le développement et l’accès à ces soins.