Chaque jour, Aleteia vous propose une sélection d'articles de la presse internationale concernant l'Église et les grands débats qui préoccupent les catholiques à travers le monde. Les opinions et les points de vue exprimés dans ces articles ne sont pas ceux de la rédaction.
Mardi 22 février 2022
1 - Benoît XVI et l’Église allemande, un pardon très différent
2 - Qui est le père Lapsley, lauréat du Prix Niwano pour la paix 2022 ?
3 - Un prisonnier catholique passe 23 ans dans le couloir de la mort
4 - La pandémie fait de la gestion des lieux de culte une préoccupation majeure
5 - Au Brésil une image de la Vierge intacte après les glissements de terrain
1Benoît XVI et l’Église allemande, un pardon très différent
Le New Yorker revient sur la très forte différence d’approche entre les évêques d’Allemagne et le pape émérite Benoît XVI dans la question des abus, et des changements structurels que cette crise rend urgents, selon ce magazine culturel new-yorkais. L’écrivain Paul Elie, qui enseigne notamment à l’université jésuite de Georgetown, remarque qu’une partie de l’Église d’Allemagne manifeste une "ouverture au changement", notamment en permettant aux laïcs de jouer un rôle dans la formation des futurs évêques, alors que le pape émérite, dans sa lettre-testament du début du mois, n’a situé sa demande de pardon que dans la perspective de sa propre rédemption, sans remettre en question ses méthodes de gouvernement. Paul Elie salue la tonalité "tendre et vulnérable" de cette lettre du pape émérite, qui livre une facette plus intime de sa personnalité, mais il la trouve en décalage avec les attentes des victimes.
2Le père Lapsley, Prix Niwano pour la paix 2022
Le père anglican Michawl Lapsley est le lauréat de l’année 2022 du prestigieux prix Niwano pour la paix, qui récompense les personnes ou les organisations ayant contribué de manière significative à la paix par la coopération interreligieuse. Le père Lapsley a lutté contre l'apartheid en Afrique du Sud, un militantisme qui lui a coûté ses deux mains et son œil lorsqu'il a reçu une lettre piégée. Il a ensuite grandement contribué aux efforts de consolidation de la paix au lendemain de ce système par des moyens "non violents et multiconfessionnels" et "des activités de "guérison" basées sur la justice réparatrice, le dialogue et la réconciliation." Les membres du comité du Prix le décrivent comme un puissant témoin de la guérison et de la réconciliation.
3Un prisonnier catholique passe 23 ans dans le couloir de la mort
"La messe catholique était pour moi un espoir au milieu de la souffrance." Lyle C. May, un américain, a été condamné à mort pour le meurtre d’une femme et de son fils de 4 ans. Dans le couloir de la mort de la Central Prison à Raleigh, en Caroline du Nord, il a commencé à suivre la messe. "Quand je suis arrivé dans le couloir de la mort en 1999 et que j'ai commencé à assister à la messe, nous étions huit : moi, Angel, Elias, Eric, Jeff, Mule, Pat et Terry." Lyle raconte son histoire, sa relation avec ses amis prisonniers ainsi que sa manière de vivre la condamnation à mort. "La messe catholique est devenue un répit", explique-t-il en évoquant son combat spirituel : "Poursuivre la foi en Dieu alors que les dirigeants élus et les tribunaux invoquaient le même Dieu pour nous tuer – "œil pour œil, dent pour dent" – a été difficile au début." Mais Lyle garde la foi et s’accroche au son des cloches en laiton que, enfant, il agitait pendant la consécration, "ce son n'était pas seulement une réponse à notre souffrance, mais une fin à celle-ci. Clair dans son rappel. Absolu dans sa pureté. Certain dans la promesse de la vie éternelle."
4La pandémie fait de la gestion des lieux de culte une préoccupation majeure
"Le Covid-19 a forcé toutes les églises d'Amérique à repenser la meilleure façon de servir leurs paroissiens et la communauté au sens large." Voici les mots de Touré Roberts, pasteur de la Potter’s House of Denver, un sanctuaire de 3.500 places qui a dû être vendu en raison des coûts trop élevés de son entretien. Coûts qui n’ont pas pu être amortis par la présence des fidèles puisque durant les deux dernières années, les célébrations se sont déroulées à distance. Car alors que la pandémie entre dans sa troisième année, de plus en plus de lieux de culte doivent peser les coûts et les avantages d’une célébration en ligne par rapport à une célébration en personne. En effet, aux États-Unis, en 2020, plus de 4.000 églises ont fermé leurs portes. Cette question concerne aussi les Juifs qui doivent juger si oui ou non le culte à distance (qui nécessite une connexion à internet) est acceptable alors que le Shabbat interdit généralement les technologies. Qu’en est-il des musulmans pour qui la prière du vendredi est une prière "en personne" ? Les défis sont donc nombreux pour le culte religieux, dont la présence et le rassemblement des fidèles constituent tout de même une base fondatrice.
5Au Brésil une image de la Vierge intacte après les glissements de terrain
Le 15 février, des pluies diluviennes s’abattaient sur la ville touristique de Petrópolis, située dans la région montagneuse de Rio de Janeiro, entraînant des inondations et des glissements de terrain. Après six jours de recherches des habitants disparus dans la tragédie et plus de 150 morts recensés, une scène attire l'attention au milieu du travail des pompiers : une statuette de Notre-Dame des Grâces, placée sur un mur à moitié effondré, est restée intacte même après qu'une partie de la structure du bâtiment a été abattue par la force des glissements de terrain. Une image touchante dont les habitants de Petrópolis s’émeuvent sur les réseaux sociaux, "Marie se tient toujours debout, comme elle s’est tenue aux côtés de Jésus sur la croix." Un message d’espoir pour la population locale globalement pauvre et vivant dans des endroits difficiles d’accès, dont les besoins les plus élémentaires ne sont que peu satisfaits et à qui les aides des bénévoles ne parviennent qu’en quantité insuffisante.