Auditionnés ce jeudi 17 février en tant que parties civiles Guy Coponet, paroissien contraint par les terroristes de filmer le martyre du père Jacques Hamel avant d’être à son tour frappé de nombreux coups de couteau et Roseline Hamel, la sœur du prêtre, ont longuement parlé l’un et l’autre du pardon. Du pardon qu’il faut savoir donner et recevoir. L’un des accusés, Farid Khelil, a tenu, à l’issue de chacune des déclarations, à réagir.
Je vous demande pardon de ne pas avoir tout fait pour empêcher mon cousin (Abdel-Malik Petitjean, ndlr) d’agir.
À Guy Coponet qui a dit le matin ne pas passer une journée sans se rappeler de ce 26 juillet 2016 en raison de la large cicatrice qu’il a sur le cou, Farid Khelil a demandé à prendre la parole avant la levée de l’audience. "Je souhaite dire que j’ai été bouleversé par votre témoignage monsieur Coponet, ça fait cinq ans et demi que j’essaye de vous parler", a-t-il lancé. "Vous avez dit que vous pensez aux deux “lascars” tous les matins en vous rasant. Moi, c’est à vous et à Monsieur Hamel que je pense. C’est un gros poids sur ma conscience et sur mon cœur, j’aurais dû faire beaucoup plus pour éviter cette tragédie". Avant de conclure : "Je vous demande pardon de ne pas avoir tout fait pour empêcher mon cousin (Abdel-Malik Petitjean, ndlr) d’agir. Vous m’avez bouleversé, merci monsieur Coponet."
À Roseline Hamel l’après-midi, déclarant qu’ils n’auraient pas sa haine et rappelant la nécessité du pardon comme chemin de vie, il a également tenu à adresser un mot. "Si vous vous n’avez pas la haine, sachez que vous avez mon amour", a-t-il déclaré. "J’espère que vous saurez me pardonner." Doutant de la sincérité de ses propos, Roseline Hamel lui a néanmoins répondu : "Vos paroles, comme celles adressées à Guy Coponet ce matin, me font beaucoup de bien."