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Jeudi 17 février 2022
1 - La lettre de Benoît XVI et la “question de la culpabilité” dans la crise des abus
2 - Le catholicisme liquide et la voie synodale allemande
3 - Qu'est-ce qu'un baptême invalide ?
4 - À l'origine du décret de l’Église de 1949 contre le communisme
5 - Le christianisme reste la plus grande religion du monde avec 2,5 milliards de croyants
1La “question de la culpabilité” dans la crise des abus
D’après l’historien des religions Massimo Faggioli, le catholicisme allemand est devenu “un modèle” de réponse constructive à la crise des abus. En témoigne la contribution fondamentale de l'Allemagne à la création en 2012 du "Centre pour la protection de l'enfance", devenu "Institut d'anthropologie". Selon l’Italien, l'histoire allemande - liée aussi au pontificat de Benoît XVI - est instructive pour comprendre l’évolution de la gestion des abus sexuels par l’Église. Il voit un parallèle dans la manière dont les catholiques ont traité l’Holocauste. Il en conclut que le processus d'élaboration de la responsabilité collective dans les tragédies impliquant l'Église est long. Et que l’Église doit prendre en compte différentes dimensions de la culpabilité.
2Le catholicisme liquide et la voie synodale allemande
Dans une tribune, l’écrivain américain George Weigel critique le “catholicisme liquide”, celui d’une Église qui “prend ses repères dans la culture environnante” et qui s’occupe principalement de faire des “bonnes œuvres”. Pour lui, ce catholicisme conduit à “la mort”, et il voit ce schéma dans la voie synodale allemande: “un processus pluriannuel, dominé par des bureaucrates et des universitaires de l'Église, qui semble déterminé à réinventer l'Église catholique comme une forme de protestantisme libéral”. Dénonçant “une fausse notion de liberté comme ‘autonomie’”, il prévient que le résultat du synode allemand “ne sera pas un renouveau évangélique mais un nouvel abandon de l'évangile”.
3Qu'est-ce qu'un baptême invalide ?
Le prêtre américain Matthew Hood a récemment découvert que son baptême était invalide, car le prêtre qui l'a baptisé a utilisé une formule que la Congrégation pour la doctrine de la foi juge incorrecte, affectant son ordination et les personnes à qui il a administré les sacrements. Interrogé par America, le père John Baldovin, théologien des sacrements, explique que la CDF a le pouvoir de dire ce qui est et n'est pas valide en matière de langage et de forme sacramentelle. Les théologiens, cependant, ont également le droit de soulever des questions, a-t-il ajouté. Le père Baldovin précise ainsi que dans un baptême, il est important que l'intention “soit exprimée à la fois intérieurement et extérieurement”. Invalide ne signifie donc pas nécessairement irréel. Bien que “l'expression externe” soit invalide, on peut supposer que le diacre qui a baptisé le père Hood l'a fait de bonne volonté dans son intention interne, explique l'article. Les erreurs du diacre étaient significatives et ne devraient pas être répétées, a noté le père Baldovin, mais elles ne limitent pas nécessairement la puissance d'action de Dieu et sa grâce.
4À l'origine du décret de 1949 contre le communisme
Un nouveau livre du journaliste italien Cesare Catananti et préfacé par le fondateur de Sant'Egidio, Andrea Riccardi, révèle le contexte, les personnages et la dynamique qui ont entouré le décret contre le communisme de l'Église catholique publié en 1949 par la Sacrée congrégation du Saint-Office - aujourd’hui Doctrine de la foi - et approuvé par le pape Pie XII. Bien que l'Église ait déjà souvent condamné la doctrine communiste, par ce décret elle s’en prenait pour la première fois directement à ses partisans, explique l'article. "C'était une réaction à la répression des représentants de l'Église qui se déroulait à l'Est", explique l'auteur. La décision d'excommunier les communistes est née de "la confluence de plusieurs courants d'événements qui, au cours d'un siècle, ont traversé l'Église de Rome", poursuit-il. Pour Andrea Riccardi, il s’agissait d’"une démarche forte et déchirante".
5Le christianisme reste la plus grande religion du monde
Selon la World Christian Encyclopedia, les chrétiens continuent de former la plus grande communauté croyante du monde avec 2,5 milliards de croyants. Parmi eux, 1,2 milliard sont des catholiques, le reste se partage entre les mouvements pentecôtistes et charismatiques (667 millions), les évangéliques (600 millions) et les orthodoxes (295 millions). Selon le WCE, la plupart des chrétiens vivent en Afrique (692 millions), suivie de l'Amérique latine (612 millions) et de l'Europe (568 millions). Au deuxième rang des religions, on retrouve l’islam, avec 1,9 milliard de croyants. L'hindouisme se place au troisième rang avec un milliard de fidèles. Le nombre de personnes non religieuses est estimé à environ 897 millions, dont 750 millions d'agnostiques et 147 millions d'athées.