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Le secret des amitiés véritables

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Jeanne Larghero - publié le 05/02/22

Philosophe et mère de famille, Jeanne Larghero éclaire chaque vendredi les petites et grandes questions de l’existence à la lumière de l’éthique chrétienne. Après avoir distingué l’emprise de l’amitié chez nos adolescents, elle donne quelques conseils pour aider les parents à guider leurs enfants dans la construction d’une amitié véritable.

Il n’est pas rare qu’une amitié entre jeunes prenne la coloration de l’emprise. Comment leur faire prendre conscience de l’ascendant qu’exerce sur eux l’un ou l’autre qu’ils considéraient comme un ami ? Comment les aider à défaire les liens qui emprisonnent ? Par définition, une amitié authentique est une relation qui permet de grandir. 

Ainsi, les liens d’affection mutuelle disposent le cœur à la bienveillance et au pardon : on excuse plus facilement quelqu’un qu’on aime. Ils donnent envie de rendre service. Ils poussent à se parler à cœur ouvert plutôt qu’à se disputer en se faisant des procès d’intention. Ils ouvrent à la générosité, ils apprennent la joie de la gratuité, celle des cadeaux, des services, ou du temps donné. L’affection mutuelle éduque à la patience : l’ami qui se fait un peu attendre est excusé. Elle éduque aussi au respect de l’autre : on évite de faire attendre son ami, car il compte pour nous. L’affection mutuelle ouvre à la délicatesse des sentiments : on ne se vante pas de ses réussites devant un ami qui est à la peine, et on se réjouit tout naturellement de ses joies. L’amitié est à la source des premiers engagements, c’est une école de la fidélité. Toutes ces qualités sont celles que chante saint Paul dans l’hymne à la charité, l’antidote absolu aux amitiés qui n’en sont pas (1 Co 13, 1-13).

Alors commençons par écouter attentivement les récits de nos enfants : en général, pendant les années de primaire, ils n’hésitent pas à nous décrire par le menu les multiples épisodes relationnels qui jalonnent leur journée de classe. Untel qui a fait ça à Bidule qui a dit à Machin que si Truc continuait, il ne serait plus l’ami de Machine sauf si Unetelle arrêtait de jouer avec Qui-tu-sais… Prêtons une oreille attentive à ces récits, et décryptons avec eux : ne serait-ce pas ce que l’on appelle du chantage ? du dénigrement ? de l’ostracisation (ou « on cherche à te couper des autres », dit plus simplement) ? de la vantardise ? Plus nous mettons les mots justes sur les comportements contraires à ce que décrit l’hymne à la charité, plus nous armons nos enfants, plus nous les rendons capables de détecter les pratiques abusives, plus nous les éduquons à construire des amitiés authentiques. Alors que l’amitié rend joyeux, l’ascendant rend triste : si la relation est triste, l’amitié n’est qu’un faux nez. Derrière les serments, ils finiront par trouver quelqu’un qui nourrit son ego à leurs dépens. 

Construire et s’il le faut, prendre le large

Que faire ? Avoir encore et toujours un train d’avance. Nourrir son enfant de temps de qualité, de présence physique, valoriser les services rendus, être généreux en compliments, expliquer les règles : voilà ce qui le fortifiera, et le rendra capable de détecter celui qui, à l’inverse, l’utiliserait, le rabaisserait insidieusement, lui demanderait d’agir contre ses valeurs, ou vampiriserait son temps. Et lorsque des liens qui usent l’âme se sont déjà mis en place, lorsque vous constatez qu’un seul ou un groupe est en train de prendre l’ascendant, passez en mode « mission de sauvetage ». Prenez les grands moyens. Partez (ou envoyez-le) trois semaines vers des horizons nouveaux, lieux, personnes, rencontres. Jetez les smartphones à la mer : coupez-le des réseaux qui déroulent leurs tentacules jusque dans la sphère intime. Filez en haute mer, en grande montagne, dans des villes étrangères ou dans des étendues lointaines, où ni la 3, ni la 4, ni la 5G ne passent. Et surtout en compagnie de têtes nouvelles. 

Il retrouvera la liberté

Il retrouvera la liberté de ne pas avoir à répondre dans la minute au dernier message laissé par celui qui l’a agrippé. Il retrouvera la liberté de pouvoir être lui-même, de se réjouir de ce qui fait simplement plaisir, de se construire avec ceux qui lui veulent du bien. Il goûtera alors ce que promet saint Paul :« La charité est longanime ; la charité est serviable ; elle n’est pas envieuse ; la charité ne fanfaronne pas, ne se gonfle pas ; elle ne fait rien d’inconvenant, ne cherche pas son intérêt, ne s’irrite pas, ne tient pas compte du mal ; elle ne se réjouit pas de l’injustice, mais elle met sa joie dans la vérité.  Elle excuse tout, croit tout, espère tout, supporte tout. La charité ne passe jamais. »

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