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Sous six couches de badigeon se trouvaient d’inestimables peintures templières

Saint-Martin de Linxe

© Google street view

Caroline Becker - publié le 02/02/22

Des peintures remontant à l'époque des Templiers ont été mises au jour dans la petite église romane Saint-Martin de Linxe (Landes). Une découverte extraordinaire qui permet d'attester la présence des Templiers le long du littoral.

C’est une découverte rare qui vient enrichir les connaissances sur l’histoire des Templiers. Dans la petite église romane Saint-Martin de Linxe (XIIe siècle), dans les Landes, des peintures templières ont été découvertes en septembre dernier sous six couches de badigeon au niveau du chœur. Des symboles comme un arbre de vie et surtout la croix des Templiers attestent que les chevaliers du Christ ont bien sillonné cette partie de la région. Une preuve qui vient contredire bons nombres d’historiens persuadés que les Templiers n’étaient jamais passé le long du littoral.

saint michel de linxe
Les recherches ont révélé une couronne d’épines.

Cette découverte, on la doit à l’association des Amis de l’église Saint-Martin, soutenue par l’architecte du Patrimoine, Rémi Desalbres. Créée en mai 2020, cette association avait pour objectif de rendre à la petite église son lustre d’antan. Interrogée par Aleteia, Anne Boulart, présidente de l’association, raconte l’état déplorable dans laquelle l’église a été plongée dans les années 1960 : “Lorsque je racontais à mes enfants à quel point l’église était belle dans mon enfance, ils ne me croyaient pas. C’est à ce moment là que je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour lui rendre sa beauté”.

Littéralement saccagée dans les années 1960, l’église a tout perdu de son mobilier. L’ancien autel en marbre de carrare a été remplacé par du mobilier neuf sans âme, et les belles pierres romanes recouvertes d’un crépi aux allures de béton. À l’intérieur, un énième badigeon a définitivement assombri la nef et le choeur.

saint michel de linxe
Croix des templiers.

Conseillée par un architecte de la région, Rémi Desalbres, spécialiste des églises du littoral aquitain, l’association se lance et débute son aventure en faisant un appel aux dons. Des restaurateurs viennent ensuite réaliser les premiers sondages. L’objectif : retrouver de potentiels décors sous les couches de badigeon qui se sont accumulées au fil des siècles. Mais l’architecte, lui, a une idée en tête. Ses recherches historiques lui font penser que les Templiers sont sans doute passés par là. Une preuve serait une formidable occasion de pouvoir confirmer ses doutes.

Après une première campagne de sondages, qui dévoilent un décor en faux-appareil du XVIe siècle et une fresque du XIXe siècle, un second sondage est organisé en septembre pour aller encore plus loin. Cette fois-ci les restaurateurs montent à 17 mètres de hauteur dans le chœur et grattent les six couches de badigeon. La surprise est alors totale : les restaurateurs mettent au jour une couronnes d’épines et surtout une croix pattée, caractéristique des Templiers ! Plus loin, c’est un arbre de vie qui se dévoile. Le tout dans des tons rouges. Une preuve qui vient approuver les hypothèses de l’architecte et affirmer que ce sont bien les templiers qui ont agrandi et fortifié l’église au XIIIe siècle.

saint michel de linxe

Une découverte qui vient, d’autant plus, enrichir les connaissances sur les voies empruntées par les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle. Au XIIe et XIIIe siècles, les Templiers étaient en effet en charge de sécuriser les chemins empruntés par les pèlerins. Pendant longtemps, les historiens ont douté de la présence des chevaliers du Christ le long du littoral, cette partie ayant été moins étudiée que les autres voies célèbres comme celles de Conques ou Toulouse. Les décors de Saint-Martin de Linxe sont aujourd’hui la preuve qui leur manquait. Non protégée au titre des monuments historiques, l’église espère désormais obtenir une protection de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) afin de bénéficier de subventions et consolider ces décors d’une grande rareté.

Tags:
Art sacréPatrimoine
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