Chaque vendredi, l’abbé Pierre Vivarès, curé de la paroisse Saint-Paul à Paris dans le Marais, commente l’actualité avec son regard de pasteur. Il décrypte cette semaine l’illusion de croire que le Salut du monde passe par la conquête politique. L’œuvre de la grâce passe par la conviction des cœurs.
De nombreux ouvrages sont publiés en ce moment concernant la foi chrétienne, l’avenir du christianisme ou les « méthodes » possibles pour palier l’effondrement de la foi, des vocations ou de la pratique religieuse dans nos sociétés occidentales. Je citerai Chantal Delsol avec La Fin de la chrétienté(Cerf), Georges Weigel avec L’Ironie du catholicisme moderne (DDB). Dans la même veine nous avons Rod Dreher, Le Pari bénédictin et Résister au mensonge (Artège) ou encore La communion qui vient de Paul Coirat et alii (Seuil).
Un décryptage de notre temps
Ces livres et tant d’autres sont instructifs et peuvent nourrir une réflexion personnelle ou communautaire. Ils permettent de décrypter le temps où nous sommes dans son évolution lente, mettre en garde contre les tentations et les fausses pistes qui pourraient nous séduire mais qui ne correspondraient pas à la foi telle que le Christ nous l’a enseignée. Ils éclairent le mouvement de l’histoire sur de longues périodes qui dépassent souvent nos vies d’hommes. Face à ces constats, ces mises en garde, ces suggestions, on peut se sentir petit bouchon de liège sur le grand fleuve de l’Histoire, ballotté par des lames de fond philosophiques et sociétales qui nous dépassent et nous emportent, pris dans une sorte d’impuissance à changer le cours du temps, impuissant à mettre en garde nos contemporains sur certains mirages de la modernité, incapables à réformer ce qui doit l’être, hic et nunc. Tous ces livres montrent un effondrement réel de nos cultures occidentales fondées sur la parole du Christ et la foi chrétienne, le maillage ecclésial et les demandes sacramentelles. La situation est même pire encore pour peu que l’on se penche dans le détail des faits et lorsque l’on a connaissance de certains chiffres qui sont tus, comme le nombre de personnes qui se convertissent quotidiennement à l’islam dans notre pays, chiffres qui ne sont pas communiqués par les responsables musulmans eux-mêmes afin de ne pas alimenter les discours d’extrême droite.