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Vaccination des enfants : cinq raisons qui font hésiter les parents

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Mathilde de Robien - publié le 27/01/22

Depuis le 22 décembre, la vaccination contre le Covid-19 est ouverte aux enfants de 5 à 11 ans. Cependant, la lente progression de la vaccination pour cette tranche d’âge démontre que les parents sont pour le moins hésitants. Pour quelles raisons ? Décryptage.

À ce jour, seuls 2% des enfants âgés de 5 à 9 ans et 6% des enfants âgés de 10 à 11 ans ont reçu une première dose de vaccin contre le Covid-19, selon les chiffres de Santé Publique France. Si le Comité consultatif national d’éthique (CCNE), la Haute Autorité de santé (HAS) et le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV) ont tous trois émis fin décembre des avis favorables à l’ouverture de la campagne de vaccination des enfants de 5 à 11 ans, les parents ne semblent guère convaincus. Une réticence qui se faisait déjà sentir avant l’ouverture de la vaccination. Un sondage réalisé pour BFMTV et l’Express et publié le 16 décembre révélait que sept parents sur dix n’avaient pas l’intention de faire vacciner leur enfant, la plupart évoquant des doutes quant à de possibles effets secondaires à long terme et des interrogations face aux bénéfices réels de la vaccination. Aleteia a recensé au moins cinq raisons qui font hésiter les parents, et s’est efforcé de rassembler des éléments factuels ainsi que les données disponibles actuellement, afin d’apporter un éclairage sur le sujet.

1Des cas de péricardite et de myocardite ?

Parmi les effets secondaires redoutés, la péricardite, inflammation de la membrane qui entoure le cœur, et la myocardite, inflammation du muscle cardiaque. Depuis juillet 2021, les myocardites et les péricardites sont effectivement considérées comme des effets indésirables des vaccins Pfizer et Moderna (vaccins ARNm). Cependant, selon une étude de pharmaco-épidémiologie menée sur des sujets âgés de 12 à 50 ans par le groupement d’intérêt scientifique “Epi-Phare”, constitué par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Caisse nationale de l’Assurance Maladie (Cnam), l’évolution clinique des cas rapportés serait favorable : aucun décès n’a été signalé parmi les personnes hospitalisées pour une myocardite ou une péricardite suite à la vaccination.

Mais qu’en est-il des enfants de moins de 12 ans ? Car il s’agit bien du vaccin Pfizer, administré sous une forme pédiatrique trois fois moins dosée que la forme adulte, qui est injecté aux enfants. Les données américaines permettent d’avoir un certain recul sur un échantillon large. En effet, les États-Unis ont ouvert la vaccination des enfants de 5 à 11 ans dès le 2 novembre 2021. Le programme national de pharmacovigilance, le VAERS (Vaccine Adverse Event Reporting System), a révélé le 13 décembre que sur 7 millions de doses administrées sur les enfants américains, deux décès sont survenus chez des enfants qui présentaient de lourds antécédents médicaux. 14 cas de myocardite ont été rapportés, dont huit ont été confirmés. Pour les cinq cas où des informations étaient disponibles, les myocardites ont été résolutives et les enfants guéri, selon le rapport. Des cas avérés donc, mais qui demeurent rares et, jusqu’à présent, résolutifs.

2Un impact sur la fertilité ?

Le vaccin a-t-il des conséquences sur la fertilité ? C’est ce que craignent certains parents, notamment depuis qu’une pétition, adressée en décembre 2020 par deux médecins, Michael Yeadon et Wolfgang Wodarg, à l’Agence européenne du médicament (EMA), soutient que les vaccins contre le Covid empêchent la formation du placenta, rendant impossible une grossesse. Selon Wodarg et Yeadon, la formule vaccinale de Pfizer s’attaque au Covid en attaquant, via la stimulation d’anticorps, la protéine S, l’une des protéines du virus. Des anticorps qui pourraient alors s’en prendre à la syncytine-1, proche de la protéine S du Sars-CoV-2 et impliquée dans le développement du placenta chez les mammifères.

Des affirmations démontées par d’autres scientifiques. “L’inquiétude sur la possibilité que les anticorps ciblant ces protéines S puissent attaquer la protéine syncytine-1 du placenta, parce que la protéine de pointe du nouveau coronavirus partage avec elle une très courte séquence d’acides aminés, est très faible”, a affirmé Dansantila Golemi-Kotra, professeur associée de microbiologie à l’Université de York au Canada. “Il n’existe aujourd’hui aucune preuve ni théorie scientifique valide qui suggérerait que le vaccin contre le Covid-19 présenterait un risque sur la fertilité”, abonde de son côté l’Inserm, s’appuyant sur des études “peu nombreuses mais tout à fait rassurantes”. Néanmoins, un raisonnement similaire permet également de conclure qu’il n’existe pas non plus de preuve “valide” que le vaccin ne représente aucun risque sur la fertilité. Si les premières études sur le sujet fournissent quelques indices, elles ne sont pas encore en mesure de fournir des preuves irréfutables.

3Des troubles hormonaux chez les femmes ?

Des troubles gynécologiques observés chez certaines femmes après injection du vaccin peuvent faire craindre un impact sur le système hormonal. Depuis le début de la campagne vaccinale, 4.500 cas de troubles menstruels ont été rapportés en France chez des femmes vaccinées avec des vaccins ARNm. Les effets signalés consistent en des saignements anormaux (métrorragies, ménorragies, etc), ou à l’inverse, des aménorrhées et des retards de règles. Dans le rapport de pharmacovigilance n° 19 relatif au vaccin COMIRNATY publié le 21 décembre 2021, on peut notamment relever une forte représentation des adolescentes âgées de 12 à 15 ans.

Mais selon les conclusions émises dans ce rapport, les perturbations du cycle sont “majoritairement non graves, de courte durée et spontanément résolutives”. Les centres régionaux de pharmacovigilance concluent que “les données disponibles ne permettent pas de déterminer le lien direct entre le vaccin et la survenue de ces troubles du cycle menstruel”. En d’autres termes, ils ne savent pas si ces évènements sont liés au vaccin ou “à la situation inédite génératrice d’anxiété et de stress” qui perturberait le cycle féminin.

4Des vaccins encore en phase d’expérimentation

Le manque de recul sur les vaccins et la rapidité de leur développement ne sont pas pour rassurer les parents. Déjà sur le marché alors que la phase 3 des essais cliniques est encore en cours, ils sont loin de convaincre les parents hésitants. En effet, les étapes d’évaluation devraient se poursuivre jusqu’à l’automne 2022 pour Pfizer et jusqu’au printemps 2023 pour Moderna. La réglementation autorise effectivement la commercialisation d’un médicament dès lors qu’il remplit les conditions nécessaires et suffisantes en termes de balance bénéfice – risque, et cela dès la phase 2. Élément qui se veut rassurant, les vaccins contre le Covid ont été testés sur 80.000 personnes avant d’être commercialisés. Enfin, la communauté scientifique souligne que la rapidité de mise sur le marché des vaccins contre le Covid s’explique par le fait que la technique de l’ARN messager, découverte en 1961 par des chercheurs de l’Institut Pasteur, était déjà en cours de développement depuis une dizaine d’années.

5Un bénéfice encore à démontrer

Concernant la vaccination des enfants, la balance bénéfice – risque semble moins évidente que pour la vaccination des adultes. En effet, les enfants sont beaucoup moins touchés que les adultes par des formes sévères de Covid-19, comme le démontre une étude anglaise. Pourtant, l’argument majeur des médecins en faveur de la vaccination des enfants demeure leur protection contre les formes sévères du Covid-19. Quels sont donc les chiffres exacts concernant la vulnérabilité des enfants ? Dans son avis du 6 décembre 2021, le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale (COSV) indique que sur deux mois et demi, du 30 août au 14 novembre 2021, 934 enfants âgés de moins de 18 ans ont été hospitalisés en France à cause du Covid, dont 110 en soins critiques et 98 admis en service de réanimation. La plupart d’entre eux n’avaient pas de facteurs de risque : l’étude française PANDOR a montré que 79% des enfants ayant souffert d’une forme sévère ne présentaient pas de comorbidité connue. Depuis le début de l’épidémie, trois décès ont été attribués directement au Covid dans cette tranche d’âge. Certains concluront que le risque demeure infinitésimal, par rapport aux aspects encore méconnus du vaccin, quand d’autres estimeront qu’il est inutile de le prendre.

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