Emmanuel Macron veut inscrire l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux. L’historien Bruno Béthouart lui rappelle que pour Simone Veil, auteur de la loi de 1975 dont le parrainage est sans cesse invoqué, l’avortement n’était pas un droit.
Il est quelquefois essentiel pour éviter de manquer de cohérence et d’honnêteté intellectuelle, surtout sur des sujets délicats, d’en revenir tout simplement aux propos tenus par les uns et les autres. La question du « droit à l’avortement » vient d’être une nouvelle fois traitée par le chef de l’État, le 19 janvier dernier lors du lancement de la présidence française de l’Union européenne devant les parlementaires réunis à Strasbourg.
La circonstance est d’autant plus symbolique qu’elle permet de découvrir ses priorités. « Je souhaite que l’on consolide nos valeurs d’Européens qui font notre unité » a-t-il indiqué en précisant ensuite : « Vingt ans après la proclamation de notre Charte des droits fondamentaux qui a consacré notamment l’abolition de la peine de mort partout dans l’Union, je souhaite que nous puissions actualiser cette Charte pour que nous puissions être plus explicites sur la protection de l’environnement ou la reconnaissance du droit à l’avortement. » Voilà le mot, l’expression attendue par les journalistes qui n’ont évidemment pas manqué de les répercuter dans un système médiatique aux codes bien définis au sein d’un espace public saturé par l’information « à jet continu ». Opération réussie comme toujours puisque les médias n’ont cessé de revenir sur ce « droit à l’avortement » intronisé comme l’une des causes les plus importantes du mandat français !