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Ouvrir nos horizons

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Jeremie Lusseau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Benoist de Sinety - publié le 16/01/22

Chaque dimanche, le père de Sinety, curé de la paroisse St-Eubert à Lille-centre, commente l’actualité de l’Église et du monde. Il revient cette semaine sur la campagne présidentielle : à force de ne traiter que les questions les plus domestiques, nous finissons par oublier qu’il existe autour de nous un monde.

Parmi les grandes vérités qui jaillissent des débats politiques actuels en vue de la prochaine élection présidentielle, c’est bien la nécessité — si nous ne voulons pas tous finir fous — , d’ouvrir nos horizons. À force de ne traiter que les questions les plus domestiques, nous finissons par oublier qu’il existe autour de nous un monde. Chacun est ramené à son individualité, à ses humeurs, à ses sautes de tension. En nous mettant ainsi dans la contemplation hypnotique de nos états d’âme, plus rien ne saurait réclamer notre attention que notre seul devenir. 

Oublié ainsi l’ouvrier de Wirlhpool, il n’y a pas si longtemps, enjeu électoral à la veille du second tour de 2017, qui erre aujourd’hui dans un espace vide de nos regards et de nos questionnements. Oublié le paysan de l’Allier ou le pêcheur de mer du Nord, pour que nul ne se souvienne des promesses qui leur furent faites et qui ne seront jamais tenues. Oublié le soldat tombé si loin de son pays, sous les balles ennemies, ainsi que ceux pour lesquels on l’envoya mourir. 

Former un peuple

On ne parle plus aux Français que d’eux-mêmes sans nous relier les uns aux autres, comme si nous n’avions aucune raison de nous rencontrer. Chacun est invité à faire attention à lui, à se prémunir, à s’observer avec soin. Mais plus jamais de la manière dont nous pourrions former ce peuple qui, au cœur des nations, se veut porteur d’une culture, d’une voix, d’un message. 

Et si on l’évoque, ce n’est que pour pleurer le passé et en déformer l’histoire au point de substituer à cette aspiration à l’universel, un repli identitaire petit-bourgeois et frileux. À force de ne plus nous informer sur les enjeux du monde dans lequel nous vivons, et de nous limiter à nos prés carrés les plus rabougris, en limitant à ce point notre vision du monde aux règles absconses et pour tout dire assez débilitantes du port du masque par exemple, nous manquons d’oxygène ! 

Être une conscience

Comment dès lors respirer davantage ? En réfléchissant, en usant de notre curiosité pour regarder en dehors ce qui s’y vit, ce qui se joue. En débattant aussi les uns avec les autres, sans imaginer d’emblée que nous avons raison sur tout ni que nous sommes experts en tout. En regardant le monde non comme un espace de loisirs infini mais comme le théâtre tragique et grandiose où la multitude révèle l’incroyable mystère de milliards d’histoires singulières. 

En nous attachant aussi à suivre les visages de ceux qui sont projetés sur nos écrans et qui en disparaissent sitôt qu’ils deviennent moins vendeurs d’espaces publicitaires. En un mot, en cherchant à être plus hommes et moins consommateurs. Nous souvenir que nous avons une conscience avant d’avoir un portefeuille, et un cœur avant de ne nous soucier que de ses pulsations.

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ÉlectionsPolitique
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