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"Merci à toi, femme, pour le seul fait d’être femme !" Un cri du cœur sans précédent de Jean Paul II. Il vient du plus profond de lui : sans doute des milliers de confessions des étudiantes qu’il entendait quand il était jeune aumônier à Cracovie. Mais aussi de longues conversations avec ses amies, dont Wanda Poltawska, femme mariée et mère de famille très croyante, aujourd’hui âgée de 100 ans.
Rien de surprenant que quelques mois seulement après son élection, le 16 octobre 1978, le pape polonais a commencé à exhorter chacun à soutenir les femmes enceintes de toutes les manières possibles. Ses paroles d'encouragement ont été prononcées après la célébration de Noël lors de l'audience générale du mercredi 3 janvier 1979. Un autre grand cri du cœur:
Jean Paul II explique ensuite ses attentes pour ce que chacun doit faire auprès des femmes enceintes :
"On ne peut donc laisser seule la mère qui attend un enfant, avec ses doutes, ses difficultés, ses tentations. Nous devons être auprès d’elle pour qu’elle ait assez de courage et de confiance, pour qu’elle ne charge pas sa conscience, pour que ne soit pas détruit le lien le plus fondamental de respect de l’homme pour l’homme. Tel est en effet le lien qui commence à l’instant de la conception et à cause duquel nous devons tous, d’une certaine manière, être avec toute mère qui attend un enfant. Et nous devons lui offrir toute l’aide possible."
L'avenir de l'humanité
Jean Paul II touche ainsi le cœur du problème : le soutien aux femmes reste l'une des principales clés de l'abolition de l'avortement. Pour lui, "une société incapable d’évaluer la richesse de l’enfant qui naît ou de la vocation de la femme à la maternité n’a pas d’avenir. Le respect de la vie, de la conception jusqu’à la mort naturelle, représente le moment essentiel de la question sociale moderne", a-t-il souligné notamment lors d’une homélie prononcée à Mulhouse, le 11 octobre 1988. Le pontife polonais pouvait même manifester de la colère quand il apprenait les initiatives d’Etats ou de sociétés promouvant le droit d’une femme "à retirer la vie à l’enfant qu’elle a conçu". Ce fut le cas en face de la sous-secrétaire de l’ONU pour la population et le développement, qu’il avait reçue à Rome en mars 1994 : "Ce qui est en cause, Madame, c’est l’avenir de l’humanité !"