En France, les députés votent pour l’allongement de délai de l’avortement de 12 à 14 semaines, aux États-Unis, la réduction du délai légal à 15 semaine dans l’État du Mississippi va peut-être remettre en question 50 ans de législation fédérale. Pour Hugolin Bergier, maître de conférences à la Regis University (Colorado), c’est une potentielle victoire pour la cause pro-vie américaine mais aussi pour le principe de subsidiarité.
Ce mardi 30 novembre, dans notre paroisse du Colorado, comme beaucoup d’autres à travers le pays, une soirée de prière et d’adoration a lieu à l’occasion de l’audience du dossier Dobbs contre Jackson Women’s Health Center le lendemain matin devant la Cour suprême. Cette affaire Dobbs contre Jackson pose la question de la constitutionalité de la loi du Mississippi sur « l’âge gestationnel » promulguée en 2018 et qui interdit la plupart des avortements après 15 semaines de gestation. Cette loi, qui contredit l’arrêt historique Roe contre Wade rendu par la Cour suprême en 1973, pourrait affecter la règlementation de l’avortement sur l’ensemble du pays.
Roe contre Wade déclare en effet anticonstitutionnel toute loi interdisant l’accès à l’avortement en-deçà du stade de viabilité du fœtus, estimé entre 24 et 28 semaines de gestation. Si, sur le plan historique et sociétal, cette décision rappelle la loi Veil sur l’avortement, les deux n’ont en réalité rien à voir du point de vue juridique. D’abord, il n’a pas fallu attendre Roe contre Wade pour que l’avortement soit légal aux États-Unis : c’était déjà le cas dans plusieurs États. Ensuite, il s’agit d’une décision fédérale obligeant chaque État américain à légaliser l’avortement jusqu’au seuil de viabilité de l’enfant. Enfin, avec un délai minimum de 24 semaines, on est loin des 10 semaines de la loi Veil.