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Le père Jan Macha, guillotiné parce qu’il aidait des familles pauvres

Jan Macha
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Larry Peterson - publié le 02/12/21
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Afin de conserver des munitions, les nazis ont fait usage pendant la Seconde Guerre mondiale de la guillotine qui était rapide et efficace. Le père Jan Franciszek Macha (1914-1942), un prêtre polonais condamné pour avoir aidé les familles pauvres, en fut la première victime. Il a été béatifié le 20 novembre dernier.

Il est presque minuit ce 2 décembre à Katowice, en Pologne. Un vent glacial souffle sur la prison qui retient le père Jan Macha. Ce dernier n’est qu’à quelques heures de la mort. Son corps est encore endolori par les tortures qu’il a subi depuis son arrivée. Le froid de sa cellule brûle son visage. 

Malgré cela, une étrange sérénité berce le jeune prêtre. Les lettres d’adieu ont été rédigées et envoyées. Son bref testament également. Il ne reste plus qu'à remettre son âme à Dieu et attendre la fin. D’où lui vient cette paix ? Jan sait depuis longtemps qu’il va mourir. 

Une prémonition funeste

Aîné d’une famille de quatre enfants, Jan Il reçoit sa vocation très jeune et entre au séminaire à l’âge de 20 ans. Plus que tout, il veut être berger des âmes. Il est ordonné prêtre en 1939. Il célèbre sa première messe à Chorzow. C’est alors qu’un étrange pressentiment le saisit au cœur. Sa sœur, Rosa, le trouve à faire les cent pas dans la sacristie et lui demande à quoi il pense. 

Choquée, sa sœur l’implore de ne pas dire de telle chose en un jour si joyeux. Mais Jan insiste. Il est convaincu de ce qu’il ressent. Il mourra jeune, ni par balle, ni par pendaison. Cette prémonition se réalisera. 

Durant la messe, plusieurs personnes dans l’assemblée aperçoivent un étrange phénomène. La fumée de l’encens semble former une écharpe autour du cou de Jan. Une écharpe rouge, couleur qui promet le martyre. 

La résistance d’un bon pasteur

Cette même année, les nazis envahissent la Pologne. L’oppression du peuple se fait vite sentir. Le père Jan se donne corps et âme à son ministère et la paroisse de Saint-Joseph à Ruda Śląska qu’on lui a confié. Conscient du danger, il fait tout son possible pour venir en aide aux plus pauvres. 

Les nazis ont la ferme intention de “germaniser” cette partie de la Pologne. Pour cela, on impose à tous les citoyens d’apprendre l’allemand. La langue doit être parler à l’église comme dans les cercles privés. Le nouveau gouvernement exige même que les chants et les homélies soient en allemand.

Cela révolte le jeune prêtre, si fier de sa Pologne. De plus, ses paroissiens ne sont pas riches. Il est scandaleux de leur demander de payer pour des livres dans une langue qu'ils ne comprennent pas. 

Konvalia

Afin de venir en aide au plus démunis, Jan décide de créer Konvalia (Lis de la vallée). Le but de cette organisation est de collecter des fonds pour venir en aide aux familles dont les proches ont été abattus ou arrêtés. Malheureusement, son activité clandestine est vite dénoncée. 

Par deux fois, il est convoqué par la Gestapo, mais refuse de renoncer à aider. Il est arrêté le 5 septembre 1941 et emmené à la prison de Katowice. Il est battu et tourmenté durant de longs mois. On l’insulte et on insulte le Seigneur qu’il sert. On l’empêche de dormir. Mais même couvert de blessures et épuisé, le père Jan demande à Dieu de pardonner à ses persécuteurs.

En 1942, les nazis décident de remettre en service la guillotine. La première est installée à Katowice. Et la même année, le père Jan est condamné à mort. Apprenant cela, sa famille fait tout ce qu’elle peut pour le sauver. Sa mère, Anna, va jusqu’à Berlin pour implorer la clémence du Führer. Elle attend longtemps sans recevoir de réponse.  

Le père Jan est brusquement tiré de sa prière lorsque ses bourreaux viennent le chercher. Il est minuit passé. Nous sommes le 3 décembre. Père Jan prie jusqu’à ce que la la lame de la guillotine tombe. Il a 28 ans. Celle que l’on surnomme la “veuve rouge” entraînera la mort de plus de 550 personnes après le père Jan. 

In odium fidei

Le pape François déclare en 2019 que le père Jan Franciszek Macha est mort en haine de la foi. Il est béatifié le 20 novembre 2021 à Katowice. Après l'Angélus du 21 novembre, le saint pontife en parle ainsi : 

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