Chaque semaine, la philosophe Jeanne Larghero éclaire les petites et grandes questions de l’existence à la lumière de l’éthique chrétienne. Son sujet du jour est celui du consentement, qui tient lieu désormais de critère de moralité : « Tout est permis s’il y a consentement. » Or il peut y avoir consentement sans liberté…
Que signifie « consentir » ? Cela signifie décider d’accepter une proposition qui nous est faite. C’est une réponse à une offre. Qui peut être mutuelle, d’où l’existence du consentement mutuel. Toute existence est faite de propositions, de situations devant lesquelles nous sommes placés d’entrée de jeu : par exemple ce corps sexué que nous avons, ce corps d’homme ou de femme qui est le nôtre a précédé la conscience que nous en avons eu. Aucun de nous s’est génétiquement programmé lui-même avant même sa conception ! Nous avons eu à découvrir cette situation dans laquelle nous avons été plongés, qui a devancé notre volonté et notre liberté. Et nous ne cessons de la découvrir, de l’explorer au fur et à mesure où notre vie avance :une existence humaine suffit à peine à explorer la richesse et l’intensité d’une vie d’homme, d’une vie de femme, jour après jour, et parfois sans tambours ni trompettes.
Consentir, c’est donc bien cela, adhérer à une proposition qui nous est faite. C’est un acte de liberté pleine et entière que de reconnaître notre condition (on est homme, on est femme, on est mortel, on est fragile) et de se lancer dans l’aventure qui consiste à en découvrir, en explorer, en accomplir tous les aspects.