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Denier de l’Église : ce que je pourrais dire à mes paroissiens cette année

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Pascal Deloche I Godong

Pierre Vivarès - publié le 23/10/21

Curé de la paroisse Saint-Paul à Paris, dans le Marais, le père Pierre Vivarès nous parle cette semaine du Denier de l’Église… Tout paraît normal et dû dans la vie d’une paroisse, mais rien ne se fait sans le don, et la liberté du don.

En début de semaine, notre merveilleuse secrétaire paroissiale, pilier incontournable et indispensable de la vie ecclésiale, m’a rappelé qu’il nous faudrait faire la relance du Denier de l’Église en cette fin d’année et qu’il lui faudrait ma lettre de relance. Il me faut donc m’exécuter puisque, contrairement à ce que certains voudraient nous faire croire, un prêtre passe son temps à obéir aux paroissiens, et non l’inverse.

Je me suis donc demandé ce que j’allais écrire, cette année encore, pour faire prendre conscience aux fidèles de ma paroisse que sans leur participation au Denier de l’Église, notre Église ne pourrait pas vivre sa mission. Je pourrais leur asséner des chiffres et des tableaux, des charges et des produits, des dépenses de fonctionnement et d’investissement. Je pourrais aussi leur écrire que sans leur don, nous ne pourrions pas payer les salaires et les charges des prêtres et des laïcs, l’entretien courant et les frais de catéchèse, la solidarité avec les autres paroisses du diocèse, avec les diocèses voisins et avec l’Église universelle. 

Le Denier de l’Église est indispensable à la vie de l’Église.

Je pourrais aussi leur écrire que l’État ne finance pas le fonctionnement de l’Église, que le Vatican vit de ce que les diocèses du monde entier lui donnent et non l’inverse. Je pourrais aussi leur écrire que si les chrétiens ne donnent pas, personne d’autre ne donnera, ou bien que l’Église, contrairement aux idées reçues, n’est pas riche et que nous n’avons pas de trésors cachés ; leur rappeler aussi que les trésors artistiques déposés dans nos églises ne nous appartiennent plus depuis 1905 et que l’apparente richesse de nos équipements n’est en fait qu’un héritage dont nous sommes dépositaires mais non propriétaires. Peut-être aussi leur dire que les scandales récents ne doivent pas entacher l’image de leur communauté paroissiale qu’ils connaissent, la réputation de l’immense majorité des prêtres fidèles qu’ils connaissent aussi et qu’ils aiment.

Ils trouvent que c’est normal, et ils ont raison

Bref je pourrais passer ma lettre à m’excuser ou me justifier de leur demander de l’argent. Mais en fait non, je ne vais pas m’excuser ou me justifier de leur demander de l’argent. Je vais juste leur rappeler qu’ils trouvent normal d’arriver le dimanche dans une église entretenue, avec un prêtre qui célèbre et le matériel nécessaire pour cela, et ils ont raison. Leur rappeler qu’ils trouvent normal que nous soyons là lorsqu’ils viennent demander un baptême, un mariage, une célébration d’obsèques et que nous essayons dans la mesure du possible de répondre au mieux à leur demande, et ils ont raison.

Leur rappeler qu’ils trouvent normal que nous soyons disponibles pour la catéchèse des enfants et adolescents, qu’ils trouvent normal que nous nous occupions des pauvres qui frappent à notre porte ou que nous soyons disponibles pour les écouter lorsqu’ils veulent nous voir, et ils ont raison. Leur rappeler qu’ils trouvent normal que nous entretenions les églises et bâtiments dont nous avons la charge, que nous soyons solidaires avec les paroisses et les diocèses plus pauvres, et ils ont raison. Leur rappeler qu’ils trouvent normal de verser une indemnité à un prêtre et de payer des salaires à des personnes embauchées au service de la communauté avec un juste salaire, et ils ont raison.

Demeurer dans la liberté du don

Donc en fait je vais leur rappeler que s’ils trouvent tout cela normal, je trouve normal qu’ils financent tout cela parce que la seule source de revenus, c’est eux ! Imaginez que l’État fasse comme l’Église et laisse au discernement des citoyens la participation qu’ils désireraient payer pour financer les services de l’État comme la Défense, l’Éducation nationale, les infrastructures lourdes, les retraites ou la Sécurité sociale. Certains diraient : “Je n’ai pas d’enfants donc je ne participe pas au budget de l’éducation.” D’autres : “Je ne suis pas à la retraite donc je ne participe pas aux financements des retraites.” D’autres encore : “Je n’utilise pas les routes et les aéroports donc je ne participe ni à leur entretien ni à leur construction.” Ou d’autres encore : “Je n’ai pas eu mon arrêt de bus à côté de chez moi donc je ne donnerai rien tant qu’il n’aura pas été installé.” Et pire : “Je ne donne rien aux élus actuels parce qu’ils ne me plaisent pas et j’attends qu’ils changent.”

Notre modèle social et économique ne résisterait pas une seule année à cette liberté de conscience ! Simplement dans l’Église nous ne voulons pas entrer dans la logique coercitive de l’impôt mais demeurer dans la liberté de don et d’offrande qu’une conscience chrétienne éclairée doit avoir. Encore faut-il le rappeler, vous le rappeler. Le Denier de l’Église est indispensable à la vie de l’Église : merci de participer, généreusement, suivant vos moyens.

Tags:
denier du culteMécénat
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