Devant près de 3.500 fidèles, le pape François a officiellement lancé le vaste chemin synodal qui doit durer deux ans dans l’Église catholique, à l’occasion d’une messe célébrée en la basilique Saint-Pierre de Rome, le 10 octobre 2021.
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Moins de cinq mois après son annonce officielle, le Synode sur la synodalité a été inauguré dimanche 10 octobre à Rome dans une basilique Saint-Pierre où étaient rassemblés plus d’une centaine d’évêques et de cardinaux du monde entier, 230 prêtres et plus de 3.000 laïcs. Le pape François y appelé tous les catholiques à s’écouter mutuellement et à se laisser bousculer par l’Esprit Saint pour éviter les « réponses artificielles et superficielles ».
Durant deux ans, toute l’Église catholique est appelée à travailler ensemble sur le thème : « Pour une Église synodale : communion, participation et mission ». Samedi 9 octobre, la veille du lancement officiel du Synode, le pape François avait proposé une définition de ce que pourrait être une Église synodale : « un lieu ouvert où chacun se sent chez lui et peut participer ».
Lors de la messe, le pontife argentin a commencé son homélie par une question : « Sommes-nous disposés à vivre l’aventure du cheminement ou, par peur de l’inconnu, nous réfugions-nous dans les excuses du “cela ne sert à rien” et du “on a toujours fait ainsi” ? ». Expliquant que ce Synode devait permettre de « nous interroger sur ce que Dieu veut nous dire en ce temps », le pape François a proposé trois conseils aux catholiques pour entrer dans la démarche synodale.
« Des experts dans l’art de la rencontre »
D’abord, le chef de l’Église catholique a souhaité que tous les catholiques deviennent des « experts dans l’art de la rencontre » et non dans « l’organisation d’événements ». Par la prière, le Synode doit permettre de « rencontrer le Seigneur » et de « favoriser la rencontre entre nous ».
« Chaque rencontre – nous le savons bien –, demande de l’ouverture, du courage, de la disponibilité à se laisser interpeller par le visage et l’histoire de l’autre », a reconnu le 266e pape. Il a souligné le fait que la « rencontre nous transforme » lorsqu’elle est vécue « sans formalismes, sans prétextes, sans calculs ».
« Écoutons-nous ! »
Le pape a ensuite précisé que cette rencontre naissait « seulement de l’écoute ». Et de s’interroger de nouveau : « dans l’Église, comment sommes-nous à l’écoute ? […] Permettons-nous aux personnes de s’exprimer, de cheminer dans la foi même si elles ont des parcours de vie difficiles, de contribuer à la vie de la communauté sans être empêchées, rejetées ou jugées ? ».
Le Synode devra dont être un lieu d’écoute de l’Évangile mais aussi de tous les hommes et de toutes les femmes. Il faudra se mettre « à l’écoute des demandes, des angoisses, des espérances de chaque Église, de chaque peuple et nation, mais aussi à l’écoute du monde, des défis et des changements qu’il nous présente ».
Le pape en a convenu : « c’est un exercice lent, qui peut être laborieux, d’apprendre à s’écouter mutuellement – évêques, prêtres, religieux et laïcs – en évitant les réponses artificielles et superficielles ». Le pape a alors fait cette prière : « N’insonorisons pas notre cœur, ne nous blindons pas dans nos certitudes. Écoutons-nous ».
Le discernement dans l’adoration et la prière
Enfin le pape a mis en avant le « discernement spirituel » nécessaire à la réussite de ce synode. Ce discernement doit se faire « dans l’adoration, dans la prière, au contact de la Parole de Dieu », a-t-il précisé.
Dès lors, le Synode ne peut pas s’apparenter à une « “convention” ecclésiale, un colloque d’études ou un congrès politique ». Sortant de ses notes, il a de nouveau précisé que le Synode ne devait pas devenir une “Parlement” dans l’Église. Il doit être « un évènement de grâce, un processus de guérison conduit par l’Esprit Saint », a assuré le successeur de Pierre.
Ce discernement doit conduire à « nous vider, à nous libérer de ce qui est mondain, et aussi de nos fermetures et de nos modèles pastoraux répétitifs ». En conclusion, le pape François a souhaité que les catholiques deviennent « des pèlerins amoureux de l’Evangile, ouverts aux surprises de l’Esprit ».