Ils sont deux curés "in solidum", le père François Marie Maurin, 58 ans, et le père François-Xavier Généville, 39 ans, et ils parcourent leur paroisse du Puy-de-Dôme, aux 70 communes et 100 clochers. Ils n’hésitent pas à s’installer une semaine par mois dans une de leurs nombreuses églises, devenant "itinérants" mais toujours à deux. "Quand nous nous installons sur une paroisse pour la semaine, nous nous y consacrons à 100%", explique à Aleteia le père François Marie. Rencontres des équipes, soirées de prières, catéchisme en famille, toutes les formules lancées ces dernières années pour redynamiser ces paroisses sont suivies par ces deux prêtres qui partagent leur temps, "certains paroissiens disent nous voir moins, et pourtant on n’a jamais travaillé autant !"
Toute cette "conversion pastorale" est partie d’un constat "nécessaire" sur l’état de l’église en rural et semi-rural ces dernières décennies. "C’est un fait, nous avons changé de paradigme. Avant c’était au sein des familles qu’on enseignait les rudiments de la religion, aujourd'hui les quelques enfants qui arrivent au catéchisme n’ont aucune éducation ni culture religieuse. On les revoit rarement après leur première communion, ou après leur mariage. Alors on s’est dit qu’il fallait commencer par là, et passer de la pastorale de la cloche à celle de la sonnette !"
Les prêtres ne ménagent pas leur peine, sonnent aux portes et lancent dans un premier temps les parcours alpha, se concentrant sur les familles et les trentenaires qui se convertissent grâce au parcours. En s’appuyant sur eux, ils procèdent à un renouvellement des équipes paroissiales et arrivent à mixer les âges "aujourd'hui de 40 à 70 ans", pour que tous ensemble ils trouvent d’autres façons de faire. "Par exemple, nous avons changé la forme du catéchisme qui est devenu intergénérationnel, et a lieu le dimanche soir tous les 15 jours, à des horaires qui conviennent à toute la famille. Eveil à la foi pour les enfants, parents au catéchuménat ou en fraternité, tout le monde arrive ensemble et repart ensemble".
Nous avons réfléchi et réalisé que pour évangéliser, il faut que ce soit haut chaud et beau.
"Comme nous ne pouvons être partout, l’idée est que la communauté paroissiale retrouve le sens de son baptême, en s’engageant. Qu’elle soit capable de vivre et d’accompagner les paroissiens avec ou sans prêtre, et d’être sur terre, le cœur de Dieu". S’en suit une autre réflexion avec ces paroissiens engagés, qui peut trouver un écho bien au-delà du Puy-de-Dôme. "Nous avons réfléchi et réalisés que pour évangéliser, il faut que ce soit haut chaud et beau", explique encore le curé. "Haut pour élever l’âme, beau pour goûter à la grandeur de Dieu, chaud comme expérience de présence de Dieu avec les disciples d'Emmaüs". C’est ainsi que tout l’été 2020, les curés se sont relayés sur le magnifique sanctuaire de Vassivière à 1.300 mètres d’altitude, où se sont enchaînés des sessions "vacances et foi", "disciples et missionnaires", ou encore "musique et liturgie". Autant d’idées, de formules, et de réussites tournées vers la mission et l'évangélisation. Pas étonnant que ces curés dynamiques aient réussi à motiver leurs troupes pour organiser plusieurs co-voiturages en direction du congrès Mission de Lyon début octobre !