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Cinéma : “Les Intranquilles”, une famille ballotée au gré de la bipolarité

LES INTRANQUILLES

© IMDB

Louise Alméras - publié le 30/09/21

Dans Les Intranquilles, le cinéaste Joachim Lafosse s’inspire de sa propre histoire pour filmer l’épuisement que provoque la bipolarité d'un père au cœur d’une famille.

Au fil de son œuvre, Joachim Lafosse ne cesse de plonger dans l’intimité des couples et des familles. Un sujet délicat que beaucoup préfèrent éviter. Dans son dernier film, baptisé Les Intranquilles, le cinéaste montre les hauts et les bas d’une famille touchée par la bipolarité. Le comédien Damien Bonnard (Le Chant du Loup, Les Misérables) interprète ainsi un père, artiste-peintre, emprisonné par la maladie et dont les excès troublent l’harmonie familiale et épuise son épouse, magnifiquement interprétée par Leila Bekthi. 

Double jeu et double vie

Le film commence sur une belle scène de vacances en famille dans le sud de la France. Pourtant, très vite, l’inquiétude de Leïla donne le ton de l’histoire. Quelques minutes après, Damien saute à l’eau depuis un bateau pour rentrer à la nage, laissant son fils seul. Entre coups de tête et extravagances, le film est ponctué de beaux moments et de complicité. Damien semble le compagnon idéal et la vie, haute en couleurs, qu’il partage avec sa femme et son fils, Amine, est pleine de fraîcheur. Caméra au poing et proche des souffles des acteurs, surtout de celui de Damien, le cinéaste belge révèle les émotions au plus près. Et Joachim Lafosse a eu raison de choisir Leïla Bekhti pour le rôle de l’épouse, dont la douceur mêlée à l’amour exigeant, apporte un regard juste sur cette maladie psychique. Car c’est surtout à travers elle que l’on comprend “l’anormalité” de la situation.

Entre solitude et solidarité, le match est serré

Dans ce film, l’intranquillité est vécut par tous, aussi bien pour le couple que pour leur fils Amine qui commence à avoir honte de son père, ce dernier refusant de réguler ses sautes d’humeur et excès par médicaments. Si l’extravagance de Damien devient pesante, elle n’est pourtant jamais critiquée de front par ses proches. Malgré tout, sa femme arrive vite à bout d’avoir la charge de veiller, surveiller, prendre soin de son mari. Et pour sauver l’unité de la famille, leurs chemins se risquent vers la solitude et l’éloignement contre lequel seul le fils demeure un rempart. À la fois source de génie et source de tourment, Joachim Lafosse dépeint avec beaucoup de justesse et de bienveillance la complexité de ce trouble nommé bipolarité. Le scénario est bien mené et intriguant durant la majorité du film mais s’écorche à la toute fin, comme une impossibilité de résoudre l’équation, de régler pour de bon le problème, et dont le match, sans cesse à remettre, n’est que l’écho des précédents. 

Les Intranquilles, de Joachim Lafosse, avec Leïla Bekhti et Damien Bonnard, 1h58, le 29 septembre en salles.

Tags:
CinémaMaladie
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