Les catholiques occidentaux ont l'habitude de voir les enfants de 7 ans faire leur première communion. Pourtant, cette pratique est relativement récente dans l’Église catholique. Jusqu'au XIIIe siècle, en Occident comme en Orient, on distribuait la communion aux bébés. Saint Augustin justifie cette pratique ainsi dans ses sermons.
L'Encyclopédie catholique de l'abbé Jean-Baptiste Glaire (1798-1879) affirme également qu'à l'aube de la chrétienté, il était courant de donner la communion aux nourrissons immédiatement après leur baptême. On en retrouve également des traces dans les écrits de saint Cyprien, De Lapsis. Elle était pratiquement universelle en Orient.
Le concile de Trente a finalement coupé court à cette pratique, en insistant sur le besoin pour les enfants de comprendre la différence entre le pain ordinaire et les espèces consacrées.
Mais si l’Église romaine a écarté cette tradition, c'est pour des raisons pastorales et non théologiques. Pendant longtemps, l'eucharistie a été le dernier sacrement dans l'initiation chrétienne. C'est ainsi que l'explique le Catéchisme de l’Église catholique.
Dans l’Église orientale, les sacrements de l'initiation (baptême, confirmation et communion) sont célébrés en même temps à l'âge auquel la personne entre dans la chrétienté. Pour la plupart, cela se passe rapidement après la naissance. Il est à noter que dans l’Église orientale, les croyants communient du Sang (le vin bénit) et du Corps (le pain bénit) du Christ, mélangés dans le saint Calice. Le prêtre verse les saints dons dans la bouche des croyants à l’aide d’une cuillère. Mais pour des raisons de sécurité, les bébés ne reçoivent que le Sang du Christ. Mais le code des Canons de l’Église Orientale permet bien aux bébés de recevoir la communion.
Donner la communion aux bébés est donc une pratique commune dans les églises orientales. Elle permet de préserver les sacrements de l'initiation et prodiguer aux jeunes enfants les grâces dont ils ont besoin. La pratique a été abandonnée dans l’Église romaine par souci de conscience éclairée pour ceux qui demandent la communion. Quoiqu'il en soit, les deux pratiques sont valides et font partie de la riche tradition de l’Église catholique.