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Comment les symboles de l’Église révèlent l’identité du chrétien

Jésus en bon pasteur

© P Deliss / GODONG

Jésus bon pasteur

Jean-Michel Castaing - publié le 23/08/21

Aux différentes images symboliques de l’Église, comme celles du « troupeau » ou de la « vigne » correspondent différentes missions et conditions des chrétiens.

Les Écritures donnent à l’Église différents noms qui sont autant d’images et de symboles pour nous aider à mieux comprendre sa réalité et son mystère. Elle est tour à tour « troupeau », « vigne », « Temple », « Corps et Épouse du Christ », « levain et grain de sénevé » ou encore « Mère des croyants ». Dans ces différents visages de l’Église, c’est l’identité des chrétiens qui se révèle, dans leur relation à Dieu et dans leurs missions particulières. Allons à leur découverte.

L’Église est le « troupeau » du Bon Pasteur

En tant que troupeau du Bon Pasteur qu’est le Christ, l’Église est un effet de l’unité voulue par son Berger : « Il y aura un seul troupeau » (Jn 10, 16). D’après cette image, le chrétien est la brebis qui suit Jésus. Mais ce troupeau n’est pas une réalité monolithique car chaque brebis est connue du Christ et appelée par son nom propre (Jn 10, 3). Cette connaissance réciproque et intime empêche l’Église d’être une réalité totalitaire et impersonnelle. Enfin, le Berger donne sa vie pour ses brebis. Aussi le chrétien est-il ainsi appelé en contrepartie à offrir un culte de reconnaissance au Bon Pasteur qui s’est sacrifié pour lui sur la Croix.

L’Église est la « vigne » du Seigneur

À ce titre, l’Église vit de la vie divine de Jésus. « Je suis le cep ; vous êtes les sarments » dit-il à ses disciples (Jn 15, 5). Les sarments se dessèchent s’ils ne sont pas greffés sur le cep. De même, les chrétiens ne peuvent rien faire sans Jésus. S’ils désirent porter du fruit, ils doivent rester attachés à leur Maître. L’Église n’est pas autocentrée, mais toujours référée au Christ et greffée sur lui. Il en va pareillement pour chaque chrétien : sa vocation surnaturelle est de vivre de la vie même de Dieu. À cette fin, il s’attache de tout son être à Jésus, vrai Dieu et vrai homme.

L’Église est le « Temple » du Seigneur

Dieu habite dans l’Église de la même façon qu’il résidait jadis dans le temple de Salomon à Jérusalem. Aussi est-ce en Église que le chrétien rencontre Dieu : dans les sacrements, les sacramentaux, dans les édifices de pierre, mais aussi dans ses frères et sœurs. Le Temple était aussi dans l’Ancien Testament le lieu de la prière et du sacrifice. En tant que sa continuation, l’Église est institution de prière. Le croyant qui entre en elle par le baptême devient un habitué de la prière tout en s’offrant lui-même à Dieu dans l’Eucharistie. Le Temple signifie aussi solidité et permanence. Le chrétien, membre de l’Église, est intégré dans une réalité qui ne passera pas, une réalité éternelle. Ce qui ne doit pas l’empêcher de travailler à promouvoir l’unité de la foi et la vérité des mystères de celle-ci. Saint Paul dit en effet à Timothée que l’Église du Dieu vivant est « colonne et support de la vérité » (1 Tm 3, 15). Tout chrétien membre du Temple de Dieu est responsable de la propagation de l’Evangile dans son intégrité.

L’Église est « Corps mystique »

L’Église est Corps mystique (à distinguer du Corps eucharistique du Christ) parce qu’il existe en elle une interdépendance vitale des chrétiens entre eux. L’image du corps signifie à la fois l’unité vivante de l’Église, la diversité des fonctions et l’organicité. Chaque membre est solidaire de tous les autres. La variété n’engendre pas la division, mais enrichit au contraire l’Église qui est communauté à la fois fraternelle et hiérarchique. Enfin, qui dit corps dit tête : celle-ci est bien sûr le Christ. Pour ce qui concerne les croyants-membres de ce Corps, aucun chrétien ne doit être tenu pour inutile, de même que dans le corps, chaque organe est vital pour l’ensemble. La charité sort renforcée de cette acception de l’Église, d’autant plus qu’en elle circule l’influx nerveux de la Tête, Jésus-Christ, Roi et centre de tous les cœurs. 

L’Église est l’« Épouse du Christ »

Comme Épouse du Christ, l’Église rend amour pour amour à Celui qui l’a aimée le premier. L’image de l’épouse signifie que l’Église représente le vis-à-vis amoureux de l’Époux, le Christ. Les symboles de l’Époux et de l’Épouse expriment l’amour mutuel qui les unit. Car la création, l’Incarnation, la Rédemption sont autant de mystères qui n’ont leur explication que dans l’amour de Dieu pour l’homme. Par cette image, nous comprenons que l’union de l’Église et du Christ est une union qui, loin d’abolir notre personnalité, l’enrichit parce que c’est une union de personnes qui restent distinctes. L’Époux et l’Épouse s’aiment sans fusionner ! Cette image écarte tout panthéisme, c’est-à-dire toute union où le divin se confondrait avec le créé. Mais contrairement à l’union des époux dans l’ordre naturel, dans cette nuptialité surnaturelle, la relation est tout de même asymétrique puisque l’Époux insuffle sa vie divine à l’Épouse. Cette image implique également la fécondité de l’Église qui donne à Dieu de nouveaux enfants par le baptême. D’après ce symbole, le rôle du croyant est d’aimer le Christ dans un amour qui cherche l’égalité – car l’amour véritable répugne à la sujétion mais désire partager mutuellement les secrets entre amoureux. L’image de l’Épouse dit enfin que la condition du croyant est une condition joyeuse, ainsi que le déclare Jésus : « Les amis de l’époux peuvent-ils être dans la tristesse tant que l’époux est avec eux ? » (Mt 9, 15).

L’Église est « levain » et « grain de sénevé »

Ces deux images sont tirées de paraboles du Christ (Lc 13, 18-21) et font référence à la mission et au développement de l’Église. De même que le levain fait lever la pâte, de même l’Église et le Christ soulèvent le monde de l’intérieur en lui imprimant des germes de sainteté. Quant à l’image du grain de sénevé, elle illustre la croissance de l’Église dans l’espace et dans le temps. Ces deux symboles sont des paraboles du mandat missionnaire que chaque chrétien reçoit en vertu de son baptême.       

L’Église est « mère »

L’Église est la coopératrice de Dieu dans l’acte de nous enfanter à la vie divine par le baptême. Par l’Eucharistie, elle nous nourrit du Pain des anges. Enfin, elle est éducatrice en nous enseignant la bonne doctrine. D’après ces trois fonctions, elle est mère. Par rapport à elle, l’attitude du chrétien sera de reconnaissance, d’amour filial et de respect vis-à-vis de ses responsables. 

« Troupeau », « vigne », « Épouse »… ces multiples images expriment la richesse de l’être de l’Église. Redisons-le à cette occasion : notre amour pour Jésus passe par notre appartenance à l’Église, par l’amour que nous portons à cette dernière et la contribution que nous apportons à la faire grandir.

Tags:
Bible
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