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L’incroyable succès de Famileo, la startup qui rapproche les familles

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Famileo

Agnès Pinard Legry - publié le 20/07/21

Service en ligne permettant aux personnes âgées de recevoir des nouvelles de leurs proches sous forme de gazettes, Famileo voit grand. Et loin. Fondée en 2014 par Tanguy de Gélis et Armel de Lesquen, elle a su trouver sa place au cœur des familles pour resserrer les liens entre chaque membre.

“L’amour n’existe pas, il n’existe que des preuves d’amour. C’est ça Famileo”. Armel de Lesquen, 41 ans et cofondateur de Famileo, n’y va pas par quatre chemins. Lancée en 2014 avec Tanguy de Gélis, la startup propose, grâce à une application, de créer des gazettes familiales où chaque membre peut écrire des messages et partager des photos. Tous les messages sont automatiquement mis en page et imprimés sous la forme d’un journal papier personnalisé. La gazette est ensuite envoyée par la Poste à une fréquence déterminée.

Les succès entrepreneuriaux trouvent souvent leur origine dans une histoire vécue, une expérience personnelle. C’est le cas de Famileo. L’idée a commencé à germer dans l’esprit de Tanguy de Gélis il y a six ans lorsque sa grand-mère se plaignait de ne pas avoir beaucoup de nouvelles de ses petits-enfants, elle qui aimait tant les lettres et les cartes postales. Une idée qui s’est soudainement déployée lorsque, se rendant à la messe un dimanche soir dans un Ehpad tenu par des religieuses, il voit toutes ces grands-mères, seules. Il décide de partager son idée à Armel de Lesquen et, ensemble, affinent le concept. Rendez-vous avec des directeurs de maisons de retraite, rencontre avec des professionnels du grand âge… Ils multiplient les échanges afin de répondre au mieux aux problématiques que rencontrent les familles et les grands-parents isolés. “Nous avons commencé en maison de retraite car il y est plus compliqué d’y maintenir un lien social régulier avec des familles souvent éloignées géographiquement”, explique Armel de Lesquen. “Vous n’imaginez pas à quel point les résidents en ont besoin”.

Il y a une réelle émulation positive car chacun est conscient que ce sont des preuves d’amour qu’ils envoient à leurs proches.

À la différence d’un groupe whatsapp ou les messages sont adressés à tout le monde, les messages de la gazette s’adressent directement aux grands-parents… mais les autres membres peuvent les lire. “Vous n’écrivez pas de la même manière à votre grand-mère ou à vos copains. Il y a une réelle émulation positive car chacun est conscient que ce sont des marques d’attention qu’ils envoient à leurs proches”, résume le cofondateur de la startup. “Famileo, c’est la force du réseau familial ! Mais c’est aussi le réseau des altruistes, de celles et ceux qui sont conscients de l’importance de ces preuves d’amour”.

Comment fonctionne concrètement Famileo ? L’un des membres d’une famille, souvent l’un des petits-enfants, va abonner la famille à Famileo et ainsi recevoir un code famille confidentiel. Charge à lui de le transmettre à ses cousins, aux frères, sœurs etc. “Ce code va permettre aux différents utilisateurs de rejoindre le réseau de la personne destinatrice de la gazette, par exemple une grand-mère commune”, explique Armel de Lesquen. Chaque membre va pouvoir poster des messages, des photos, des textes… et remplir ainsi un mur familial. “C’est un peu comme whatsapp sauf que tous les mois (plus ou moins en fonction de la périodicité choisie, ndlr) les messages vont être transformés sous la forme d’un journal papier et envoyés par la poste au domicile du destinataire”, reprend Armel de Lesquen.

À noter que chaque gazette est limitée à 30 messages et peut être alimentée par 60 utilisateurs potentiels. “Nous n’opposons absolument pas le numérique au papier”, reprend-t-il. “Certains grands-parents sont très à l’aise avec le numérique mais pour eux, recevoir la gazette relève de quelque chose de différent. À la différence d’un message whatsapp qui se succèdent très rapidement, la gazette est un support papier qu’ils peuvent garder et relire de temps à autre”.

40.000 gazettes imprimées chaque semaine

Et le succès est au rendez-vous : Famileo, qui emploie désormais une quarantaine de salariés, compte 160.000 familles “utilisatrices”. Un chiffre qui a presque doublé pendant la crise sanitaire . Chaque semaine près de 40.000 gazettes sont imprimées “partout dans le monde”, se félicite Armel de Lesquen. “Et le prix est le même, que l’on fasse livrer la gazette à Bordeaux, en Bretagne, à Singapour ou à Tokyo”. Le chiffre d’affaires de Famileo, réalisé pour l’essentiel en France, affiche encore cette année une croissance étonnante.

Pas question pour la startup de s’arrêter là. Famileo a désormais une filiale à Barcelone (Espagne) et s’est implantée au Royaume-Uni. Une filiale a également été ouverte aux Etats-Unis il y a deux mois. C’est d’ailleurs là que va s’installer, en novembre, Armel de Lesquen pendant un an. “J’y vais pour structurer cette filiale et affiner le projet sur place. Aux Etats-Unis nous allons principalement travailler avec des résidences seniors (l’équivalent des Ehpad en France, ndlr)” et nous lancerons l’offre aux particuliers dans un second temps, explique-t-il.

Parce que les liens sont au cœur de son projet entrepreneurial, Famileo a également décidé de créer et de tisser des liens avec le milieu associatif. “Nous avons créé en 2021 une fondation qui reverse une partie de nos bénéfices à des associations ou à des œuvres qui nous sont chères”, résume Armel de Lesquen. On retrouve parmi ces associations les Petites Sœurs des Pauvres ou encore Loisirs Pluriel (qui intègre des enfants porteurs de handicap dans un milieu ordinaire). Sensibles aux problématiques du handicap et de l’inclusion, les fondateurs ont également décidé de s’appuyer, pour l’impression des gazettes, sur Handirect, un réseau d’agences qui emploient des personnes en situation de handicap. “Leurs agences s’occupent d’imprimer, de mettre sous pli et d’affranchir”, résume le cofondateur. “On travaille aujourd’hui avec six agences, soit une trentaine de personnes, mais on les sature petit à petit ! Il en reste une vingtaine en France”, se réjouit-il. “C’est une belle aventure car au début nous n’étions qu’un petit client et aujourd’hui nous sommes leur client principal”.

Et les perspectives de développement sont encore nombreuses. Si Famileo est connue pour ses gazettes envoyées aux grands-parents, certaines sont aussi utilisées par des familles dont l’un des enfants est en situation de handicap. “Malheureusement, bien souvent les seuls courriers que reçoivent les enfants handicapés sont ceux de la mutuelle ou d’une agence régionale de santé”, détaille le cofondateur. “Dans ces cas-là ce sont les cousins, les frères et sœurs, les oncles et tantes qui écrivent, et l’enfant handicapé en est le destinataire”. Parfois certaines familles en font aussi un usage “détourné”. “Il arrive qu’une gazette soit créée pour être envoyée au mari, qui est militaire, lorsqu’il est déployé en opération extérieure”, indique Armel de Lesquen. Ces utilisations nombreuses, qui répondent aux besoins de chaque famille, s’inscrivent pleinement dans l’ADN de Famileo : recréer du lien à tous les niveaux.

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Tags:
Bien communFamillegrands-parents
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