Quelques semaines après l’annonce par Emmanuel Macron de la transformation de l’action de la France au Sahel (l’opération Barkhane) et alors que la France s’apprête à mettre à l’honneur ses armées lors du défilé du 14 juillet, Aleteia s’est intéressée à la délicate mission des aumôniers militaires lors des fameuses "opex", ces opérations militaires au cours desquelles les soldats sont amenés à évoluer dans des conditions extrêmes, allant parfois jusqu’au don ultime de leur vie.
Les aumôniers militaires ont décidément une fonction bien curieuse. Ils sont militaires et servent en vertu d’un contrat. Mais ils ont un grade unique sans correspondance avec la hiérarchie militaire. « On a coutume de dire que leur grade est celui de la personne à laquelle ils s’adressent », glisse-t-on au ministère des Armées. Parce qu’ils ont le statut de militaires et ont pour fonction d’accompagner les militaires, ils sont eux aussi déployés en opérations extérieures. Ces « opex », officiellement définies comme des « interventions des forces militaires françaises en dehors du territoire national », font partie intégrante du quotidien des soldats. En opex, dans des lieux parfois isolés, loin de leurs proches et souvent dans des conditions difficiles, ils accomplissent leur mission. Une mission qui, lorsqu’elle se termine, laisse la place à une autre. Ainsi va la vie dans les armées et les régiments. Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé le 11 juin la transformation de l’action de la France au Sahel, présente depuis août 2014 dans le cadre de l’opération Barkhane, Aleteia s’est intéressée à cette vie en opex et à l’accompagnement tour à tour humain, spirituel et fraternel que procure l’aumônier militaire.
Aumônier au 92e régiment d’infanterie à Clermont-Ferrand (Auvergne), le père François a réalisé quatre séjours de quatre mois dans « toutes les zones » de Barkhane, raconte-t-il prudemment. Son rôle ? « Coller à la vie du site en fonction des activités qui y sont », résume-t-il. « Entre une grosse base comme Gao (Mali) et un poste avancé, le quotidien n’est clairement pas le même ». Un quotidien dans lequel l’aumônier trouve sa place en proposant des temps de rencontre personnels, un accompagnement spirituel mais aussi en partageant des activités du quotidien. « En base arrière vous priez, vous faites du sport, vous allez voir les gars dans les popotes, vous écoutez beaucoup, vous parlez un peu et vous célébrez les sacrements », résume jovialement le père Loïc, aumônier d’un bataillon basé dans l’est de la France. Déployé quatre mois dans le cadre de Barkhane, il bougeait « toutes les semaines » sur des sites isolés.