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Quelle attitude adopter face au Royaume de Dieu ?

christ en gloire

Le Christ en gloire, fresque de Niccolo Circignani Il Pomarancio (1588) dans la basilique Santi Giovanni e Paolo à Rome.

Jean-Michel Castaing - publié le 05/07/21
Face à l'irruption du Royaume de Dieu dans son existence, la réponse du chrétien n'est pas tracée d’avance. Le Christ, maître de liberté intérieure, lui laisse une grande latitude.

Le croyant sincère et de bonne volonté est souvent perplexe devant la réalité du Royaume qui est omniprésente dans la prédication de Jésus. Comment doit-il se comporter face à ce mystère à la fois si prégnant et complexe ? Pour répondre à cette question, il est nécessaire d'identifier au préalable la réalité que recouvre ce terme. Le Royaume est-il le lieu, spatial ou spirituel, où règne le Roi (Dieu) ? Est-il Jésus lui-même ? Ou bien encore un mystère intermédiaire entre ces deux acceptions ?

Dans les évangiles, le Royaume est tantôt une réalité minuscule, quasi-invisible (une graine enfouie dans la terre), tantôt une entité en expansion (la même graine qui grandit et devient un arbre), mais aussi l'état final du monde. Enfin, Jésus prédit à ses disciples qu'il en est parmi eux qui ne verront pas la mort avant d'avoir vu le Royaume venir avec puissance. Or, il donne cette prédication juste avant d'être transfiguré sur le mont Thabor (Mc 9, 1) : cette occurrence tendrait à démontrer que le Royaume coïncide avec le Christ dans sa dimension glorieuse. Devant ces différentes acceptions du Royaume, laquelle choisir afin d'adopter la bonne attitude envers lui ?

Pour résoudre cette difficulté, le mieux est d'adapter notre disposition spirituelle en fonction des différentes significations du Royaume que nous avons énumérées plus haut. Essayons de les passer de nouveau en revue afin d'indiquer la réponse adéquate à apporter à chacune d'entre elles. 

    Telles sont les différentes dispositions du chrétien à l'égard de la mystérieuse réalité du Royaume de Dieu. Si ces dispositions sont aussi variées, cela tient à l’ambivalence du terme de Royaume de Dieu dans la bouche de Jésus. Ce n'est certainement pas un hasard. À nous de trouver l'attitude adéquate selon les différentes interprétations de cette réalité. Car la vie chrétienne est à l'image de la vie : complexe, déroutante, parfois paradoxale. Or l'homme est à l'image de Dieu : libre. Aussi la réponse qu'il apporte à la présence du Royaume n'est pas celle d'un automate. Elle est complexe et différenciée selon les circonstances. Ce serait un abus de langage que de croire que Dieu est simple comme « bonjour ». Pareillement, l'accueil et l'attente active du Royaume sont des dispositions qui demandent à la fois abandon et ténacité, simplicité et intelligence, candeur et discernement, vigilance et confiance, attention au présent immédiat et tension vers l'avenir. Dieu est tellement grand ! Le Royaume est l'irruption d'une réalité si gigantesque dans la petitesse apparente des jours que forcément toutes nos catégories de pensée s'en trouvent bouleversées ! 

    Surtout, la présence du Royaume « parmi nous » (Lc 17, 20) est une chance qu'il vaut la peine de saisir, une aventure à accueillir et à courir comme un enfant. Jésus dit à Nicodème qu'il nous faut naître d'en haut pour entrer dans le Royaume (Jn 3, 5). Il s'agit donc de renaître, de devenir enfant, mais autrement que nous l'avons été. Car l'enfance est l'âge de tous les possibles ! Pour entrer dans le Royaume, Jésus appelle à la liberté et à la créativité intérieures, mais une liberté et une créativité toujours référencées à Dieu parce que le Royaume est d'abord un don d'en haut, une réalité divine. Cependant, Dieu a tout prévu en dispensant Sa propre liberté à Ses enfants. Alors, à nous de jouer !

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