Acculturation, colonisation, évangélisation… des mots plus ou moins à la mode en ce moment, entraînant parfois de vifs débats ou ressentis négatifs. Pourtant il fut un temps, ou plutôt un siècle, le XIXe, où de sacrés aventuriers, hommes comme femmes, vont faire au nom de leur Foi, d’immenses découvertes aussi bien humaines que scientifiques. Car il en fallait du courage et de la volonté pour partir vers des terres inconnues, avec des voyages en bateau souvent longs de plusieurs mois, pour arriver dans des lieux où aucun occidental n’avait jamais été !
Et c’est pourtant ce qu’ont fait de très nombreux missionnaires, au risque de leur vie, et incités par l’Œuvre de la Propagation de la Foi, créée sous l'impulsion de Pauline Jaricot en 1822. En échange d’un soutien matériel et financier, il était demandé à ces missionnaires du bout du monde d’envoyer régulièrement de leurs nouvelles afin qu’ils racontent leurs missions, attirent de nouveaux soutiens et suscitent de nouvelles vocations. Tous vont obtempérer, envoyant récits détaillés mais aussi objets locaux, rituels ou ordinaires, pour témoigner de leur vie sur place.
"N’oubliez pas de nous envoyer, par la première occasion, collection de choses de votre nouvelle patrie. Nous voulons avoir dans notre musée tous vos dieux d’abord, des armes, des outils, des ustensiles de ménage; en un mot rien ne doit y manquer", écrivait ainsi le père Augustin Plaque à ses missionnaires dans une lettre datée de mai 1861.
Ce sont donc ces objets et écrits d’une richesse historique incroyable, que l’on peut découvrir jusqu’au 8 mai 2022 au Musée des Confluences de Lyon, en partenariat avec les Œuvres Pontificales Missionnaires, propriétaires de ces objets historiques d'exception.
L’exposition vous invite au voyage sur les cinq continents, du Japon au Gabon, en passant par l’Amérique et l'Antarctique. Etonnants destins de ces missionnaires qui vont avoir un rôle exceptionnel comme ethnologues ou cartographes notamment. On découvre pêle-mêle des raquettes à neige de la région subartique, une superbe jupe en cuir de femme bella, du Mali, ou encore l’appui-nuque personnel du roi de Wallis (Océanie) offert à Mgr Jean-Baptiste Pompallier, devenu lui-même une personnalité de premier ordre dans la culture maori. De nombreuses citations et témoignages sont également à découvrir sur l’état d’esprit des missionnaires.
"Voici donc que nous étions lancés seuls et sans guide au milieu d’un monde nouveau ! Désormais nous ne devions plus trouver devant nous des sentiers battus par des missionnaires anciens; car nous marchions à travers un pays où nul n’avait encore prêché la vérité évangélique. Nous étions abandonnés à nous-mêmes, sur une terre ennemie ...mais qu’importe? Nous nous sentions au cœur courage et énergie", raconte ainsi Evariste Huc, dans son livre Souvenirs d’un voyage dans la Tartarie, le Thibet et la Chine, pendant les années 1844, 1845 et 1846, “best seller” à l’époque.
Pour tous ceux qui rêvent encore d’aventures, de missions, de découvertes et de grands espaces, à coup sûr, cette exposition est faite pour eux !
Informations pratiques : Jusqu’au bout du monde, regards missionnaires, exposition au Musée des Confluence de Lyon, du 18 juin 2021 au 8 mai 2022.
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