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Les martyrs du Vietnam : comment ils ont suivi le Christ jusqu’au bout

117 martyrs of Vietnam

© Public domain

Marzena Devoud - publié le 18/06/21 - mis à jour le 20/11/23

Ce 24 novembre, l'Église fête les saints martyrs du Vietnam. Aleteia vous propose de découvrir cinq d'entre eux. Religieux ou laïcs, ils ont suivi le Christ jusqu’au bout.

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Jamais autant de martyrs n’avaient été canonisés le même jour. Le 19 juin 1988, le pape Jean Paul II avait canonisé 117 martyrs du Vietnam. Il voulait ainsi rendre hommage « à la fidélité au Christ des sept millions de chrétiens que compte actuellement l’Église au Vietnam ». Parmi ces saints se trouvent des missionnaires français et espagnols, mais aussi des Vietnamiens, religieux et laïcs, persécutés et morts pour leur foi entre 1745 et 1862 : six évêques et cinq prêtres espagnols de l’ordre des Prêcheurs ; deux évêques et huit prêtres français des Missions étrangères de Paris ainsi que 96 Vietnamiens avec 37 prêtres dont onze dominicains, et 59 laïcs (un séminariste, seize catéchistes, dix membres du tiers ordre dominicain et une mère de famille).

Découvrez cinq portraits saisissants des martyrs du Vietnam qui, dans leur fidélité à la religion chrétienne, se sont appuyés sur la force de Celui qui a vaincu la puissance de l’enfer et du monde sur la Croix :

1
Théophane Vénard (1829-1861)

Lorsque, le 21 novembre 1829, l’instituteur de Saint-Loup-sur-Thouet, dans les Deux-Sèvres, mène son fils à l’église pour le baptiser, il ne se doute pas que celui-ci deviendra un héraut de la foi. Pourtant, à l’âge de 9 ans, après la lecture d’une brochure relatant la vie et la mort de Jean-Charles Cornay, décapité au Tonkin, le jeune garçon déclarera à sa famille : « Moi aussi je veux mourir martyr ! » Quelques années plus tard, Théophane est en route pour le séminaire des Missions étrangères de Paris. Ordonné prêtre en 1852, il est envoyé comme missionnaire, d’abord en Chine, puis au Vietnam.

Il apprend le vietnamien et se met au service de son évêque. La situation devient très difficile : les persécutions des chrétiens s’intensifient. Le prêtre se réfugie alors dans des grottes protégées par des villageois chrétiens. Mais en 1860, Théophane est dénoncé, capturé, puis exécuté l’année suivante par décapitation. Le jour de sa mort, le 2 février 1861, quand les cymbaliers et tambourinaires annoncent l’heure du supplice, il chante le Magnificat en leur souriant. À la lecture de ses écrits, Thérèse de Lisieux dira qu’elle se sent très proche de sa spiritualité :  » ce sont mes pensées, mon âme ressemble à la sienne « .

2
André Dung Lac (1795-1839)

Lorsque Dung Anh Tran a 12 ans, sa famille déménage à Hanoï pour trouver du travail. Bien que ses parents ne soient pas chrétiens, ils autorisent leur fils à recevoir l’instruction de catéchiste catholique, afin de bénéficier de l’éducation généralement refusée aux pauvres. Ordonné prêtre en 1823, il devient un prédicateur infatigable dans plusieurs paroisses jusqu’à son arrestation en 1835 en tant que chrétien : sous le règne de Minh Mang, les persécutions des chrétiens deviennent massives.

Cependant, ses paroissiens réussissent à rassembler l’argent nécessaire pour acheter sa libération. Par la suite, le père André change de nom pour dissimuler son identité et poursuivre son ministère dans une autre région du pays. Le 10 novembre 1839, il est à nouveau arrêté et transféré à Hanoï. Après plus d’un mois de tortures, le prêtre est exécuté par décapitation le 21 décembre 1839. Saint André Dung Lac devient le symbole des 117 martyrs du Vietnam, fêtés le 24 novembre.

3
Agnès Le Thi Than (1781-1841)

Mère de famille, Agnès Le Thi Than est la seule femme laïque parmi les 117 martyrs. Née en 1781 dans la région d’Annam, au centre du Vietnam, elle vient d’une famille chrétienne et épouse à l’âge de 17 ans un autre chrétien. Mère de six enfants, Agnès tient à leur donner l’éducation religieuse elle-même, en enseignant le catéchisme et la pratique de la foi.

Sous le règne de l’empereur Thieu Trị et pendant les périodes de persécutions contre les chrétiens, la jeune femme cache un prêtre chez elle. Dénoncée, elle est arrêtée, torturée et tuée. La future martyre est traînée par terre pour passer sur une croix, puis rouée de coups. Elle en meurt peu après, de retour dans la cellule de sa prison, le 12 juillet 1841. Sainte Agnès Le Thi Than est fêtée le 12 juillet, jour anniversaire de sa mort et le 24 novembre, jour de célébration des 117 martyrs du Vietnam.

4
François Jacquard (1799-1832)

Né le 6 septembre 1799 à Onnion (Haute-Savoie), le jeune François entre au Séminaire des Missions étrangères en 1821. Il est ordonné prêtre deux ans plus tard et demande d’être envoyé comme missionnaire. Son départ pour ce qu’on appelle alors la Cochinchine a lieu le 10 juillet 1823. Au bout de seize mois de navigation en mer entre tempêtes et calme plat, il arrive à sa destination finale Hué, ville impériale de l’empire d’Annam, qui se trouve au centre du Vietnam actuel. Dès les premiers jours de son arrivée en mission, le jeune prêtre vit dans la discrétion. Il étudie la langue vietnamienne.

À la fin de 1826, il est alors à même de commencer son travail de formation des séminaristes. Cependant, très rapidement, le père François Jacquard est mis en résidence surveillée par l’empereur Minh Mang qui en fait son interprète avec d’autres missionnaires. Ainsi, Minh Mang espère pouvoir s’en débarrasser aisément le temps voulu. L’édit de persécution générale contre les chrétiens est promulgué le 6 janvier 1833. Sommé d’apostasier, le prêtre répond avec dignité : « Ma religion n’est pas un don du roi pour que je l’abandonne à sa volonté « . Finalement emprisonné, et, après avoir été plusieurs fois soumis à la torture, il est condamné à la peine capitale. Le 21 septembre 1838, il est exécuté par strangulation avec un jeune séminariste Thomas Tran Van Thien, à Gian-bieu, près de Hué.

5
Thomas Tran Van Thien (1820-1838)

Celui qui va être emprisonné avec le missionnaire François Jacquard jusqu’au martyre, est né en 1820 dans une famille chrétienne. D’un caractère très pieux, le jeune Thomas manifeste le désir d’être prêtre. Il étudie le latin pendant plusieurs années, puis rejoint le séminaire de Di-loan. Âgé alors de dix-huit ans, il arrive juste au moment où les soldats fouillent le village.

Le jeune séminariste doit comparaître devant le juge qui le menace de tortures s’il ne renonce pas à sa religion. Ce dernier, changeant de tactique, lui fait de brillantes promesses, lui offrant la main de sa fille et une dignité égale à la sienne.  » Je ne désire que les dignités du ciel et non celles de la terre « , répond Thomas. Ramené en prison après avoir été torturé, il a le soulagement de voir le père François Jaccard le rejoindre dans la même cellule. Ils subissent les mêmes tortures. À toutes les sommations de ses juges, il répond simplement : « Faites comme il vous plaira, mais je n’abandonnerai point ma religion ».

Voyant tous leurs efforts inutiles, les juges condamnent le séminariste comme le missionnaire à mourir ensemble par strangulation. Le 21 septembre 1838 peu après le lever du soleil, deux officiers à la tête d’une cinquantaine de soldats font sortir les deux confesseurs de la prison. Un cortège se forme. Le missionnaire marche après eux, suivi de Thomas. Les deux suppliciés sont attachés à des poteaux, les cordes au cou, l’un en face de l’autre. Leurs âmes vont s’envoler vers le ciel ensemble. Et c’est ensemble qu’ils sont aujourd’hui vénérés à la crypte de la chapelle des Missions étrangères de Paris.

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