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Kateri Tekakwitha ou la foi édifiante d’une jeune orpheline

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Rebekah Zemansky / Shutterstock

Une mosaïque de sainte Kateri Tekakwitha à San Xavier del Bac (États-Unis)

Aliénor Goudet - publié le 17/04/21 - mis à jour le 12/04/23

La première sainte amérindienne a profondément marqué le cœur de ses semblables par sa bonté et son abnégation. Kateri Tekakwitha (1656-1680) demeure un exemple d’humilité incomparable. Sa foi débordante était perceptible dès sa petite enfance.

Canada, 1662. Le soleil n’est pas encore levé à Ossernenon, petit village mohawks. Les Agniers sont pour la plupart encore endormis. Pourtant, une petite silhouette quitte sa cabane sur la pointe des pieds. Un panier sur sa petite tête, Clarté du Ciel se dirige vers la sortie du village. Les quelques guerriers qui gardent l’entrée la regardent d’un œil mauvais. Ce n’est pourtant qu’une enfant de 6 ans. La petite vérole qui a emporté ses parents et son petit frère l’a défigurée. Ce visage grêlé et un boitillement constant lui ont valu le surnom de “Tekakwitha”, qui signifie “celle qui avance avec hésitation”. Mais ce n’est pas cela qui lui vaut les regards méprisants de ses pairs. 

– Où vas-tu comme ça, boiteuse ? demande sèchement l’un d’entre eux.

– Bonjour guerriers, répond-t-elle poliment. Je vais à la rivière laver les nouvelles peaux pour ma tante. 

Les deux hommes se consultent d’un regard méfiant et la petite retient son souffle. Après quelques instants, ils la laissent se diriger vers la forêt où se trouve la rivière. Une fois hors de vue, la fillette se hâte. Il n’y a pas de temps à perdre. Elle sera punie si elle arrive en retard pour préparer le repas du matin. Elle arrive près du grand chêne où est dissimulé son trésor : une petite croix de bois. 

Une foi sans faille

Tekakwitha se met à genoux et fait son signe de croix. Elle récite quelques prières et raconte à Jésus ses misères. Parce qu’elle est chrétienne, les enfants du village lui tirent les cheveux et la bousculent. Les adultes lui donnent toutes les tâches ingrates et elle travaille du matin au soir. Mais comme d’habitude elle finit sa prière en disant : 

– Je les pardonne parce que toi tu pardonnes tout.

Ces moments de solitudes font le bonheur de la petite indienne. Car la foi de Tekakwitha, celle que sa chère maman lui a transmise, ne l’a jamais quittée. Pour cela, les autres de sa tribu la méprisent et son oncle lui interdit de prier. Alors elle s’isole le plus souvent possible pour parler à Jésus, son seul ami. Celui qui lui accorde tout. Patience, miséricorde et force. 

Et elle souhaite de tout son cœur le retour des Robes-Noirs. Les conflits entre les colons français et les tribus iroquoises les ont chassés. Mais ce sont eux qui ont présenté Jésus à la maman de Tekakwitha. Ces jésuites auraient tant de choses à lui apprendre… Mais le soleil est déjà presque entièrement levé. Alors Tekakwitha termine sa prière et s’en va laver les peaux. 

La providence à la rescousse

Sa prière est exaucée. Les missionnaires jésuites reviennent rapidement s’installer aux abords du village pour servir les colons comme les autochtones. Malgré l’interdiction de sa famille, Tekakwitha se rend à la messe et au catéchisme en cachette. Lorsqu’elle a 12 ans, on veut la marier, mais elle refuse. Le seul époux qu’elle désire, c’est le Christ. Pour cela, elle est encore plus malmenée. Mais elle ne se plaint jamais et pardonne toujours.     

Sa modestie et son courage finissent par assouplir les cœurs endurcis de ses semblables. Son oncle accepte qu’elle pratique sa foi. Et le matin de Pâques 1676, elle reçoit le baptême des mains du jésuite Jacques de Lamberville (1641-1710). C’est là qu’elle prend le nom Kateri en l’honneur de sainte Catherine de Sienne

Malgré son grand bonheur, elle craint toujours qu’on lui interdise de pratiquer sa foi. En 1677, elle décide de s’enfuir vers la Prairie, une mission située près du fleuve Saint-Laurent. Là, elle trouve de nombreux amis iroquois convertis. Elle peut enfin librement finir son éducation chrétienne et faire sa première communion.

Quelques années plus tard, elle demande à entrer dans la confrérie de la Sainte-Famille pour se consacrer officiellement à son époux du ciel. Les missionnaires, émerveillés par sa piété de toujours, ne peuvent refuser. Kateri prononce ses vœux le 25 mars 1679. 

Kateri Tekakwitha s’éteint le 17 avril 1680, après une vie bien courte mais pleine de service envers autrui. On rapporte que c’est son intercession qui empêche les conflits dans la région, car son tombeau effraye les envahisseurs autochtones. Elle est canonisée par Benoît XVI le 21 octobre 2012.

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