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Philip d’Édimbourg, un prince très nature

PRINCE PHILIPPE

© Ben STANSALL / AFP

Fabrice de Chanceuil - publié le 13/04/21

La conservation de la nature était pour l’époux de la reine Élizabeth un impératif moral. Il était sensible au rôle des religions pour la défense de la cause environnementale.

Son Altesse royale, le prince Philip, duc d’Édimbourg, est décédé le 9 avril dernier au château de Windsor dans sa centième année. Devenu Prince consort (bien qu’il n’en ait jamais reçu officiellement le titre) avec l’accession de son épouse Élizabeth au trône de Grande-Bretagne et d’Irlande-du-Nord en 1952, il aura occupé la fonction pendant près de soixante-dix ans, imprimant ainsi, dans la durée, sa marque faite d’élégance et de bienveillance. Président ou parrain de plus de huit cents associations et œuvres diverses agissant dans les domaines les plus variés, allant de l’éducation au sport en passant par les arts, il s’est particulièrement impliqué dans celui de la protection de l’environnement et de la conservation de la nature.

Président du WWF

C’est à l’issue d’un voyage qu’il a effectué dans l’Atlantique Sud et l’Antarctique entre 1956 et 1957 que le prince Philip semble avoir reçu la révélation de sa vocation, celle de sensibiliser le public à la relation de l’humanité avec l’environnement. Dès 1960, le Duc devient président de la Société zoologique de Londres, poste qui lui permet de concilier son goût pour la nature et son intérêt pour les sciences. Il conservera cette fonction jusqu’en 1977 avant de devenir membre honoraire de la Société. En 1961, il est élu président de la branche britannique du WWF (Fonds mondial pour la vie sauvage, transformé en 1986 en Fonds mondial pour la nature), créé cette année-là par plusieurs biologistes britanniques et devenu depuis l’une des plus importantes organisations non gouvernementales environnementalistes. À partir de 1965 et jusqu’en 1980, le prince Philip est membre du Conseil d’administration du WWF dont il prend la présidence en 1981. Il n’est pas le premier prince consort à occuper ce fauteuil puisque le premier président international du Fonds fut, de 1961 à 1976, Bernhard de Lippe-Blesterfeld, prince consort des Pays-Bas.

Il avait fondé au Château de Windsor, avec le Révérend Robin Woods, la Saint-George’s House, centre résidentiel où religieux et laïcs pouvaient se rencontrer pour discuter des rapports entre la science et la religion.

Le duc d’Édimbourg, pour sa part, restera en fonction jusqu’en 1996, exerçant sa responsabilité avec beaucoup d’application et de constance, présidant toutes les réunions et effectuant de nombreux voyages à travers le monde pour défendre la cause des espèces sauvages en voie de disparition et des espaces naturels menacés. Il profite habilement de sa stature internationale pour obtenir le soutien des chefs d’État et de gouvernement. Très investi dans son poste, il s’est personnellement impliqué dans la réforme du WWF pour en alléger les structures internationales et mieux prendre en compte la place des composantes nationales.

Un impératif moral

L’intérêt du prince Philip pour l’écologie a même pris une dimension singulière dans la mesure où celui-ci considérait son engagement comme un impératif moral au profit d’une cause en quelque sorte sacrée. En 1965, il avait déjà fondé au Château de Windsor, avec le Révérend Robin Woods, la Saint-George’s House, centre résidentiel où religieux et laïcs pouvaient se rencontrer pour discuter des rapports entre la science et la religion. Plus tard, lors d’un discours prononcé à Bombay lors d’un dîner du WWF, il avait fait valoir que « la conservation est la seule question véritablement internationale, inter-idéologique et interconfessionnelle ». Et c’est ainsi qu’en 1986, à l’occasion du 25e anniversaire du WWF, il organise, en marge de la rencontre interreligieuse organisée par le pape Jean. Paul II à Assise, la ville de saint François dont le Saint-Père a fait le saint patron des écologistes, une conférence au monastère franciscain rassemblant des représentants du christianisme, du judaïsme, de l’islam, du bouddhisme et de l’hindouisme pour les inviter à adopter une approche commune de la cause environnementale. Dans le sillage de cette initiative, en 1995, le duc d’Édimbourg met sur pied, toujours au Château de Windsor, l’Alliance des Religions et de la Conservation (ARC) destinée à aider les religions à apporter leur contribution à la conservation de la nature selon leurs croyances et leurs traditions.

Après avoir renoncé à toutes ses charges officielles, le prince Philip a continué à œuvrer dans le domaine environnemental en faisant appliquer les principes de l’agro-écologie pour la gestion des terres des domaines fonciers de la Couronne. On peut penser que l’action ainsi conduite par le Prince ne restera pas sans suite. En effet, si les relations avec son fils, le Prince Charles, ont toujours été compliquées, ce dernier a bien hérité de la passion de son père pour la nature. Bon sang ne saurait mentir, qu’il soit bleu ou vert !

Tags:
Angleterre
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